« Les subtilités du swing manouche » par Télérama

La mariage du jazz manouche, très français, et des traditions d’Europe de l’Est est peu courant : des musiques pourtant cousines, puisque les pionniers manouches étaient de migrants roms, mais qui ont évolué différemment depuis un siècle. Certains héritiers de Django ont néanmoins gardé un pied sur les terres de leurs aïeux, tel l’excellent guitariste Angelo Debarre, qui vient de signer aujourd’hui un beau disque en duo avec le violoniste roumain Marius Apostol. Le guitariste Christophe Lartilleux, lui, célèbre des noces plus collectives, entre son groupe Latcho Drom et deux formations hongroises, Parno Graszt et Etno Rom, rencontrés en résidence. Au-delà de l’exécution virtuose, cet enregistrement public permet surtout d’apprécier pleinement l’emphase gipsy et sa dimension festive, portée par accélérations de cordes étourdissantes et des scats frénétiques qui rafraîchissent quelques rengaines ultra connues, notamment avec Parno Grazst. Plus singulière est la fusion réalisée avec Etno Rom qui met davantage en valeur les subtilités du swing manouche. Anne BERTHOD - TELERAMA