« Mahalia au sommet de son art vocal » par ABS Magazine

Avec ce volume 11, on est en 1960, Mahalia Jackson est bien cadrée/bridée/formatée chez Columbia/CBS qui lui impose des big bands (symphoniques) conduits par des grands chefs du temps comme le vétéran Percy Faith (8 faces) et un jeune Johnny Williams qui débute (les 10 autres faces). Avec P. Faith, Mahalia chante des hymnes chrétiens et/ou patriotiques (My country ‘tis of thee a.k.a. America) en lieu et place des gospel songs qui lui allaient quand même tellement mieux. C’est pompeux et grandiloquent mais la voix de Mahalia est tellement magnifique qu’on reste sous le charme, même si on est loin des séances Apollo ou Columbia première période. Avec Johnny Williams, c’est un peu mieux, tous les tempos sont lents et les chœurs sirupeux, mais le piano de Mildred Falls et l’orgue de Louise Overall Weaver sont à l’avant-plan, on est à nouveau dans une ambiance gospel avec une Mahalia au sommet de son art vocal qui parvient, avec mérite, à faire (un peu) oublier les chœurs, les cordes et le manque de swing de l’orchestration. On est ici dans une intégrale chronologique, donc rien à dire de plus. A noter que si les 8 faces avec Percy Faith ont été rééditées en cd, les 10 faces gravées avec Jon Williams n’avaient jamais été rééditées avant. Robert SACRE – ABS MAGAZINE