« Marc Benham réussit une vision personnelle » par Pianiste Magazine

Fats Waller ne fut pas seulement un jovial fantaisiste : il fut aussi un formidable pianiste. Les plages qu’il enregistra en piano solo demeurent des joyaux admirables de ductilité et d’entrain. Renouveler leur approche exigeait d’abord une bonne connaissance de leurs détours et de leurs difficultés, mais aussi, et c’est là que Marc Benham réussit, une vision personnelle. Il fait ressortir avec pertinence les ombres romantiques qui s’y dissimulent et parvient en outre à ajouter une fantaisie nouvelle à celle du grand Fats. Le redoutable « Carolina Shout » de James P. Johnson, dont Fats Waller fut un exceptionnel interprète, y révèle ainsi de nouvelles beautés. Là où le pari est plus hautement remporté encore, c’est avec « Les Barricades mystérieuses » de Couperin où Marc Benham nous amène à songer que le piano de Fats Waller ne représente pas seulement un style interprétatif mais un esprit.
Par Jean-Pierre JACKSON – PIANISTE MAGAZINE