SINÉ (MAURICE ALBERT SINET DIT SINÉ)

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Maurice Albert Sinet dit Siné, est né le 30/12/1928 à Paris. Dessinateur politique et d’humour à la fois, régent du Collège de Pataphysique, il figure dans le Petit Larousse et le Petit Robert.
Fils d’un ferronnier d’art et d’une épicière, il passe son enfance entre Belleville, Ménilmontant et Barbès. Il entre à l’école Estienne en 1942 à 14 ans où il fabrique de faux tickets de ravitaillement avec le conseil de ses professeurs.
A sa sortie, il devient graphiste. Pour arrondir ses fins de mois, il fait du cabaret et remplace pendant deux ans l’un des chanteurs du groupe “Les garçons de la rue”.
Son caractère libertaire le contraint à passer l’armée en cellule. A son retour du service militaire, déjà père de famille, il doit gagner sa vie et il fait des retouches sur des photos de nus. Il découvre les dessins de Steinberg.
Il s’entraîne, copie et recopie. Petit à petit, il trouve son style. Son premier dessin publié et payé date de 1950, dans France Dimanche. En 1955, il reçoit le Grand Prix de l’Humour noir pour son recueil “Complaintes sans Paroles”, préfacé par Marcel Aymé et post-facé par Jacques Prévert.
En 1959, il fait paraître “Les Chats” chez Pauvert qui le lance définitivement. Son œuvre sur les chats sera rééditée par les Editions Le Cherche-midi à la fin des années 1990 et Siné accepte en 2007 de faire une lithographie originale tirée à 400 exemplaires numérotés et signés pour la Galerie Frémeaux & Associés.
En 1959, il entre à l’Express comme dessinateur politique. Anti-colonialiste, il suscite souvent la polémique pendant la guerre d’Algérie et il remplace François Mauriac au bloc-notes du journal lorsque ce dernier s’est absenté pour raison de santé. Ce “débloque note” vaudra à l’Express de nombreuses lettres de lecteurs indignés et oblige Jean-Jacques Servan-Schreiber à publier une lettre d’excuses en première page du journal. Cependant, Siné n’est jamais censuré malgré de nombreux procès pour lesquels il est défendu à l’époque par Maître Vergès.
pub_net_sine_retrosp.jpgIl quitte l’Express en 1962 pour créer son propre journal “Siné Massacre” où il exprime tout son anti-colonialisme, son anti-capitalisme, son anti-cléricalisme et son anarchisme.
Auteur de quelques 30 recueils, d’affiches (“America America” d’Elia Kazan,...) de décors de théâtre (Ionesco, entre autres), de cartes postales, de dessins animés publicitaires, il illustre Artaud, Vian, Sternberg, Jarry, Allais, Hippocrate et même le Code pénal.
Son profond amour pour le gospel et pour le jazz l’amène à éditer une “Sinéclopédie” du Jazz en 1996 chez Joëlle Losfeld et à réaliser un coffret intitulé “Vive le Jazz” pour les Editions Frémeaux & Associés en 1997. Ce coffret comprenant 36 titres sur 2 CDs sélectionnés par Siné en personne, et une petite lithographie originale. Dans le livret d’accompagnement de 48 pages où le dessinateur commente sa sélection au travers d’une biographie qui laisse présager l’édition des 7 tomes de sa vie chez Charlie Hebdo puis chez Casterman de 1999 à 2002. Ce coffret “Vive le Jazz!” regroupant la musique, l’édition papier et même une lithographie originale devient un gimmick culturel avec plus de 20000 exemplaires vendus et entraîne une récidive de l’auteur avec le coffret “Hot Jazz” paru en 2002.

Après “Siné Massacre” en 1962, il fonde “L’Enragé” en mai 1968 et participe à Hara-Kiri, il rejoint l’équipe de Charlie hebdo en 1981 avec sa rubrique “Siné sème sa zone” et dans le même temps répond à l’appel de Michel Polac pour illustrer l’émission “Droit de réponse” sur TF1.
Anti-cléricaliste convaincu, il associe la croyance au mensonge et réalise en 2007 pour la Galerie Frémeaux & Associés, une lithographie d’après son célèbre dessin où un ensemble de curés se moquent d’un africain animiste.
En 2003, sa maison en Corse qui était devenue son nouveau hâvre de paix et de création est complètement détruite à la dynamite, sa virulence dans la presse en est renforcée.
Bob Siné partage sa vie avec Catherine Sinet, journaliste et productrice d’émissions et de films à la télévision. Leurs caractères respectifs en font des personnages hors-normes et hauts en couleurs qui semblent chercher dans les valeurs humaines l’opportunité libertaire d’une salvation pour l’homme qui n’ait pas recours à des systèmes politiques et culturels complexes le dépassant.

Prix de l’humour noir dès 1957, Prix Honoré Daumier en 1984, Siné accepte de réaliser une rétrospective d’une partie de son œuvre à la Galerie Frémeaux & Associés en présentant 150 dessins originaux : http://www.galeriefremeaux.com/index.php?option=com_content&task=view&id=6&Itemid=16
En Juillet 2008, Philippe Val licencie Siné pour « antisémitisme », alors que l’œuvre de ce dernier est uniquement ultra-laïque. En septembre 2008, Siné lance son propre hebdomadaire « Siné Hebdo », avec pour associés Michel Onfray et Guy Bedos.
Sous la direction de Catherine Siné, l’hebdo subversif et libertaire regroupe 50 collaborateurs, dont Jacques Tardi, Philippe Vuillemin, Rémi Malingrey, Philippe Geluck, Jackie Berroyer, Bruno Gaccio…
Patrick Frémeaux & Claude Colombini
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO SINE)

« Des dessins drôles sans détour ni concession » par L’Enseignant
Siné expose ses dessins à la galerie Frémeaux et Associés. Ses dessins, drôles, sont incisifs, sans détour ni concession, comme le sont ses textes que l’on retrouve chaque semaine dans le journal « Charlie hebdo ». Prix de l’humour noir dès 1957, athée de la première heure, Siné est un râleur sincère. Ses coups de gueule, ou de crayon, sont salvateurs et maintiennent en éveil de justes indignations parfois éteintes par la routine et la lassitude du quotidien. Cette rétrospective de cent cinquante dessins permet de (re)découvrir un aperçu de son talent.
L’ENSEIGNANT