Son cinquième album en France par Jazzman

"L’originalité et l’intelligence de la musique de Santos, c’est qu’elle n’a jamais cherché à cacher son accent. Constitué de références au tango, à la samba, aux vidalas et autres milongas, le discours jazzistique de Chillemi poursuit le dialogue avec la tradition populaire (probablement avec une « accentuation de l’accent », à l’heure de la parution de son cinquième album en France. Des compositions personnelles, plus « argentines » que jamais, bien que Chillemi n’est en rien renié son attachement pour le jazz et la musique classique contemporaine. Elles se présentent chargées de nostalgie et de tristesse, ce qui contraste bien avec l’humour, le vrai, celui que le pianiste sait tourner contre lui. Très bien secondé par un sextette, dont se détache nettement (outre la couleur tellement identifiable du bandonéon) le travail rythmique de Marcelo Rusillo et de Claude Mouton (familier aux affaires latines du sud depuis longue date). Si l’accent a changé c’est au niveau de l’orchestration : Chillemi privilège cette fois des cordes (deux violons invités) sur les vents, naguère plus en perspective (Sclavis-Seva sur « Trinidad » probablement son album le plus réussi). Martial Solal disait que « la musique de Chillemi faisait avancer le jazz ». On peut parier qu’il pense toujours ainsi." Francisco Cruz – JAZZMAN