Tout est bon dans cet African Woodoo inespéré par Olivier Cachin

"Pendant les années 60, Manu jouait dans l’orchestre de Nino Ferrer. Et dans les années 70, il a conçu un des instrumentaux les plus cruciaux de la soul music, « Soul Makossa », outrageusement pompé en 1982 par Michael Jackson dans « Wanna Be Startin’ Something ».
Avec cette compilation précieuse sortie sur Frémeaux & Associés (le label qui déterre les chef-d’œuvres cachés), c’est en pur territoire groove que l’on retrouve Manu, génial concepteur de ces 17 tracks instrumentaux conçus pour des illustrations télévisées, des publicités et des supports obsolètes depuis longtemps. Il se trouve que ces compositions étaient restées inédites depuis leur utilisation éphémère, et en ces temps de recyclage, elle sont plus que les bienvenues car elles contiennent tout ce qui fait de Manu Dibango un des plus importants musiciens africains depuis près de 40 ans. Il suffit d’une écoute de « Groovy Flute » (écrit en 1971 pour la pub du poulet de Bresse !) pour comprendre la valeur de ces jams dont il ne reste souvent que les titres : Manu lui-même n’est plus tout à fait sûr de qui y participait, mais on y entend vraisemblablement Slim Pezin, Jacques Bolognesi et quelques autres pointures (Tony Williams, Cedar Walton). Le king du swing est de retour : de « Lagos Go Slow » à « New Wood », tout est bon dans cet African Woodoo inespéré."
© Olivier CACHIN pour www.Hitmusemag.com