« Un agréable moment de « civilisation de rue » » Par Le Cri du Coyote

« Provincial dans l’âme, je ne connais pas cette « P’tite ceinture » (dont la pochette montre une partie de la voie ferrée en banlieue parisienne) sinon par les évocations esthétiques des romans et des film. Elle semble en tout cas encore symboliser de nos jours une certaine urbanité populaire et Papa Verbeke et son fiston en font tout naturellement le lien et le décors de leur dialogue au goût de blues : prétexte à la bal(l)ade, aux souvenir, à l’évocation des amours, autant d’instants fugitifs et d’échange en famille. Dad-Pratrick domine ses guitares (acoustique, électrique, National, et basse) alors que Son-Steve joue de l’électrique et des harmonicas. Deux compositions chacun, six co-signée (dont évidement Fils et père) et trois reprises de traditionnels arrangés (l’inusable Frankie & Johnny, Catfish Blues et Let Me Go Home Whisky)  le tout formant un menu moins désuet qu’il n’y paraît au premier abord. Certes, on reste dans les grands invariants de thèmes, c’est la loi du genre, mais ce passage de témoin, au nom du père et du fils, est un agréable moment de « civilisation de rue », loin des salons, avec ses images de périph (Mets ta casquettes blues). Cet humanisme de la réalité quotidienne justifie sans doutes le soutien du label Frémeaux, qui, après les albums de Elmore D ou Jack Bon, et ses recueils historiques de chansons populaires, investit son crédit dans un genre parfois ignoré, à tort, par les exégètes : le bon blues de chez nous. »
Par JB — LE CRI DU COYOTE