« Un blues vibrant et intense » par Blues & Co

« De ses longs doigts légèrement recourbés, ce pianiste raffiné et puissant s’exprime avec assurance, aussi bien,  sur des rythmes endiablés que sur des mélodies aux  touches caressantes. Celui qui a fait son apprentissage sous l’influence de son mentor Roosevelt Sykes chante d’une voix ferme et puissante un blues vibrant et intense. Aux antipodes d’un blues rural, le natif de Memphis fera partie de la première cuvée de l’American folk blues festival en 1962 avec Sonny Boy Williamson, Lonnie Johnson, Muddy Waters et Otis Spann, sans oublier Willie Dixon qui le rejoindra pour faire les beaux jours de  St Germain des Près à Paris dans les années 60. J’ai eu cette chance de voir ce brillant pianiste deux fois aux « Trois Mailletz » dans le quartier latin. C’est dans cette petite salle ne pouvant accueillir qu’une poignée de privilégiés que j’ai connu les meilleures vibrations offertes non seulement par Memphis Slim , mais aussi par T.Bone Walker , Roosevelt Sykes……Fidèle à son image de qualité,  Frémeaux et Associés et son grand spécialiste Gérard Herzhaft qui argumente avec sérieux les qualités de l’artiste, nous propose ce coffret constitué de trois CD’s  incontournables pour les collectionneurs mais aussi pour ceux qui souhaitent découvrir cette musique bouleversante de chaleur et d’émotions. Le contenu musical retrace les meilleurs moments enregistrés entre 1940 et 1961. Dans le premier CD qui débute dans un style classique (année 40) l’ambiance plutôt   jazzy apparait dès la sixième plage avec l’arrivée de deux saxophonistes ( Alex Atkins et Ernest Cotton).  Vous retrouverez « Nobody loves me » transformé en « Everyday I Have the blues » datant de juillet 1947 qui sera repris plus tard par  B.B. King, Ray Charles, Eric Clapton…la deuxième galette  qui recouvre l’ensemble des années 50 a pour intérêt supplémentaire la participation de  l’étincelant Matthew « guitar » Murphy et ces petites perles : « Wish me well » , « Rockin house »…. Enfin le dernier disque voit l’apparition du british Alexis Korner à la guitare et surtout la participation du grand  Muddy Waters sur quatre titres enregistrés à New York le 28 février 1961. Un vrai régal ! »
Par Bruno MARIE – BLUES & CO