« Un bon complément à l’indispensable 1923-1943 qui l’avait précédé » par Jazz Magazine

Sous-titré « New York – Paris – Boston », ce volume 2 consacré à Sidney Bechet l’accompagne de ses derniers séjours américains à son installation en France où il enregistre pour Vogue jusqu’en 1958. Voilà donc un bon complément à l’indispensable « 1923-1943 » qui l’avait précédé il y a un quart de siècle dans cette collection alors à ses débuts. Ceux qui dédaignent les années françaises ont là de quoi se procurer des plaisirs nouveaux qu’ils regretteront bientôt d’avoir boudés, car Bechet avait trouvé auprès des orchestres de Claude Luter et André Réwéliotty de quoi mettre en valeur sa musicalité et son charisme. Mais le second des deux CD n’oublie pas d’évoquer les parenthèses américaines chez Blue Note ou le live au Storyville de Boston (1951-1953), occasion de rapprocher les parties de batterie de Manzie Johnson en 1951 et Zutty Singleton en 1952 (formidable trio avec Lil Hardin sur « Limehouse Blues ») de celles de Baby Dodds sur « China Boy » au Town Hall en 1946 et Kenny Clarke en 1957 (avec Martial Solal !). Le premier CD met en valeur de belles collectives avec parfois Bechet à la clarinette, les retrouvailles avec le vétéran Bunk Johnson, la collaboration avec Mezz Mezzrow et avec des pianistes aussi estimables qu’Art Hodes, James P. Johnson ou Sammy Price, mais je regrette qu’à part « Laura », l’impasse soit faite sur les faces Columbia de 1947 : la suavité bel canto en quartette et l’incandescence des Wildcats de Bob Wilber.
Par Franck BERGEROT – JAZZ MAGAZINE