« Un des musiciens le plus passionnants de son époque » par Jazzmagazine Jazzman

Qu’Evan Christopher soit le meilleur clarinetiste actuel dans le Style New Orleans, digne en tous points des grands ancêtres pour ce qui est du swing, du son , de l’inspiration ; qu’il s’inscrive sur son instrument, tous styles confondus, parmi les meilleurs techniciens de l’histoire de jazz, pas un amateur qui n’en convienne. En témoigne le succès de ses albums précédents, en particulier « Django à la créole » (Frémeaux, 2008) dont le titre pourrait laisser penser qu’il en propose aujourd’hui une resucée. Erreur. En dépit des apparences, il ne s’agit nullement d’un doublon. D’abord parce que si la formation reste identique, le répertoire, lui, ne conserve que les deux compositions de Django, Douces Ambiance et Manoir de mes rêves, dans des versions largement renouvelées. Pour le reste, outre Féérie du même Django, deux thèmes de Jelly Roll Morton, Mamamita et The Crave, des standards du jazz traditionnel, tel Dear Old South, et des morceaux au climat ellingtonien signés par Duke, Jonnhy Hodges et Rex Stewart. Deuxième différence de taille, la captation live lors de quatre concerts durant une tournée au Royaume-Uni en 2012. Elle produit sur les musiciens une incontestable stimulation et tout le disque baigne dans une atmosphère chaleureuse. S’en trouve magnifié l’énergie de chacun, singulièrement de David Blenkhor, auteur de quelques solos superlatifs de guitare électriques, et de Sébastien Girardot, en valeur dans Riveboat shuffle, The Mooche et Solid Old Man, blues que Django enregistra en son temps avec des musiciens d’Ellington. Une musique généreuse, tour à tour explosive et recueillie, swingante, mariant avec bonheur des influences et des couleurs diverses. Elle porte la marque d’un des musiciens le plus passionnants de son époque. Jacques ABOUCAYA - JAZZMAGAZINE/JAZZMAN