« Un formidable best of. » par Jazz Magazine

Vous allez rire, mais j’ai été indifférent au fameux « Atomic Basie », jusqu’au jour où j’en ai découvert l’orchestre tel qu’il fut enregistré pour Europe 1 les 9 et 12 novembre 1957à l’Olympia de Paris, dix jours après l’enregistrement d’«Atomic ». Il circula à la fin des années 1980 sous le titre « Autumn In Paris », produit par la Count Basie Society. La splendide musculature du merveilleux félin d’« Atomic » qui – je me suis senti  un peu moins seul en le découvrant –ennuyait un peu André Hodeir, se réveillait soudain, montrait les dents, rugissait et bondissait hors de la piste. Soyons moins métaphorique : la prise de son au cœur de l’orchestre, entre la guitare de Freddie Green, la contrebasse d’Eddie Jones et la grosse caisse de Sonny Payne, nous faisait vivre le concert de l’intérieur, parmi les grognements du Comte et les interpellations d’une section à l’autre. Re-métaphore : l’impression d’être immergé dans la salle des machines. Je réécoutais encore ce concert il y a quinze jours à plein volume, avec Philippe Vincent de passage chez moi, hurlant d’enthousiasme comme jamais je ne l’ai fait devant un match de rugby. Et bien revoici, tirés des archives de Daniel Filipacchi, onze de ces quinze titres avec huit autres du 29 mars 1960 au Palais de Chaillot et vingt derniers le 5 mai 962 de retour à l’Olympia. Pour être exact, il ne s’agit pas d’un « Atomic Live », mais d’un formidable best of, qui se renouvelle quasiment sans redite de concert en concert sans contourner les tubes « Corner Pocket, Jumpin’At The Woodside » ou « April in Paris ».
Par Franck BERGEROT – JAZZ MAGAZINE