Une partie aussi authentique et précieuse de notre patrimoine par Joseph Zobel

"Pour Gérard Tarquin, la Martinique, où il aurait pu naître, et n’avait pas encore été, c’était avant tout la fantasmagorie, dont abreuvait son imagination la musique qu’avaient fait enregistrer, sur des disques devenus introuvables aujourd’hui, les premiers musiciens antillais, que l’Exposition Coloniale avait appelés en France, et que le succès retint à Paris jusqu’à la fin de leur vie ? Alexandre Stellio et Eugène Delouche. Une musique que l’adolescent qu’il était alors percevait comme un produit des amours libres de ces prestigieux musiciens avec la vie populaire aux Antilles. Et quelle n’était pas sa fierté de la faire entendre confidentiellement à ses camarades. Qu’il soit donc remercié d’avoir ainsi défendu de l’oubli une partie aussi authentique et précieuse de notre patrimoine. Ne faudrait-il pas d’abord féliciter ce groupe d’avoir fait preuve d’autant de talent que de respect envers des musiciens qu’ils considèrent comme leurs maîtres (Eugène Delouche a d’ailleurs été le professeur de Gérard Tarquin), et de fidélité à la physionomie d’une époque ? Ils trouveront certainement une entière et admirative approbation dans l’émotion et la joie avec lesquelles chacun, en écoutant ce disque, pourra se souvenir, chanter, danser." par Joseph ZOBEL (Auteur de « Rue Case-Nègre »)