« Une reine du blues » par Juke Box Mag

Lizzy Douglas voit le jour à Algiers, Louisiane, en 1897 et l’on ne peut pas dire que son enfance ait été heureuse. Douée pour la musique, elle pratique le banjo et la guitare. Adolescente, elle s’enfuit avec les Rindling Brothers, une troupe de cirque, et arrive à Memphis. Elle se produit dans le quartier noir, réservé à l’amusement sous toutes ses formes, rebaptisé Handy Park. Des cabarets et bars de voyous y sont animés par une scène influencée par les ensemble de la Nouvelle-Orléans et le blues rural. Cet apprentissage difficile transforme Lizzie Douglas en chanteuse/guitariste virtuose. Son mariage avec Joe Mc Coy, guitariste, chanteur, compositeur, qui a beaucoup fait pour le blues rural des années 30, évolue en un talentueux duo avec son mari. Un talent scout de Columbia les remarque et les Lizzie Douglas/McCoy devient Memphis Minnie, nom jugé plus commercial. A New York, en 1929, six titres sont gravés dont une première version de « Bumble bee » qui connaît un important succès. Puis à Memphis sont réalisés « Can I Do It For You » ainsi qu’une nouvelle version de « Bumble Bee » et « Meningitis Blue ». Le succès du couple est tel que Columbia lui offre les services du producteur Mayo Williams et les meilleurs studio de Chicago. Memphis Minnie et son mari s’installent dans cette ville où ils mènent des carrières parallèles et fructueuses avant de se séparer sur scène et dans la vie. Ce double CD de 36 titres contient des classiques comme « I Never Told A Lie », « Plymouth Rock Blues », « What’s The Matter With The Mills », « Crazy Cryin’ Blues ». Cette reine du blues, au caractère en acier trempé, n’hésitait pas à se bagarrer d’où une réputation de chatte sauvage. Bernard MASANES - JUKE BOX MAG