« Une réjouissance truculente » par Jazz Magazine - Jazzman

Né en 1909, ce guitariste débarqua en France après avoir assimilé un important bagage guitaristique sud-américain. Ayant découvert le jazz, il sera le discret concurrent de Django Reinhardt jusqu’à son retour en Argentine à la veille de la guerre. Sans égaler le génie de son rival, il développa, tant en single notes qu’en accords, une technique phénoménale et un langage bien à lui qu’il mit au service tant du jazz que des musiques « typiques ». Deux brèves vidéos le concernant sur le net révèlent en outre un showman hors du commun. Si la publication en France de ces faces argentines étaient entendues des connaisseurs, il est prioritaire d’acquérir la précédente réédition Frémeaux, « Paris-Buenos Aires, 1928-1943 ». Certes , on se réjouira de découvrir, sur ce nouveau disque, l’Oscar à la guitare électrique, mais son orchestre de 1965 et ses re-recordings de guitares en 1975 rappellent que, contrairement à Django, il ne su pas actualiser son jeu. Reste à savourer ses longues arabesques sur les grands standards, de Cray Rhythm à Lullaby of Birdland, une nouvelle version de Besame Mucho qu’il a toujours chanté avec une réjouissance truculente, et reconnaître que sur les musiques latines il est chez lui, notamment sur O Vestido de Bolero, digne du meilleur chorinho. Alfred SORDOILLET – JAZZ MAGAZINE - JAZZMAN