FRANÇOIS CHASSAGNITE QUARTET - SAMYA CYNTHIA
FRANÇOIS CHASSAGNITE QUARTET - SAMYA CYNTHIA
Ref.: LLL332

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Artistic Direction : PATRICK TANDIN

Label : LA LICHERE / FREMEAUX & ASSOCIES

Total duration of the pack : 46 minutes

Nbre. CD : 1

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Presentation

Just imagine, in the November 1983 issue of Jazz Hot they asked Chet Baker: “– Do you hear a lot of good trumpeters in the new generation? – Oh, not a lot. But there is that young Frenchman, François Chassagnite...” Chet Baker, quoted by Franck Bergerot



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Tracklist
  • Piste
    Title
    Main artist
    Autor
    Duration
    Registered in
  • 1
    A One Eye Transvestite
    François Chassagnite Quartet
    Francois Chassagnite
    00:08:44
    1989
  • 2
    Samya Cynthia
    François Chassagnite Quartet
    Francois Chassagnite
    00:06:19
    1989
  • 3
    Spirale
    François Chassagnite Quartet
    Arnaud Mattei
    00:07:37
    1989
  • 4
    César le chien
    François Chassagnite Quartet
    Jean Bardy
    00:07:12
    1989
  • 5
    You're My Eveything
    François Chassagnite Quartet
    Harry Warren
    00:07:02
    1989
  • 6
    Double Blues
    François Chassagnite Quartet
    Francois Chassagnite
    00:04:32
    1989
  • 7
    What Is This Thing Called Love
    François Chassagnite Quartet
    Cole Porter
    00:05:07
    1989
Booklet

François Chassagnite

François Chassagnite
Quartet Samya Cynthia 
Notes de l’édition originale de 1989 : Ce disque est dédié à la mémoire de King Oliver, Bix Beiderbecke, Louis Armstrong, Fats Navarro, Clifford Brown, Kenny Dorham, Booker Little, Lee Morgan et plus particulièrement à Chet Baker ; aussi bien sûr à Dizzy Gillespie, Freddy Hubbard et Miles Davis à qui je dois beaucoup. Je sais qu’ils n’auraient pas brillé d’un tel éclat sans les esprits qui les accompagnaient (ou qu’ils accompagnaient) qu’il serait fastidieux de les nommer tous ici, mais parmi eux je veux citer Charlie Parker, John Coltrane et Gil Evans. 
Je remercie Patrick Tandin sans le cœur duquel cet album n’existerait pas, Alain Cluzeau qui fut le cinquième (et non le moindre) musicien des “séances” et Jean-Marc Pinaud son assistant. Merci aussi à Bernard Gallais, N’Go Van Thuy et à Alain Poète qui est à l’origine du prologue au premier titre. Ce disque est aussi dédié à ma famille, à tous mes amis et à tous ceux qu’aiment Arnaud Mattei, Jean Bardy et Olivier Johnson.
François Chassagnite, 1989 
1. A One Eye Transvestite (François Chassagnite)    8’39
2. Samya Cynthia (François Chassagnite)    6’15
3. Spirale (Arnaud Mattei)    7’33
4. César le chien (Jean Bardy)     7’09
5. You’re My Everything     6’57 (Harry Warren / Mort Dixon / Joe Young)
6. Double Blues (François Chassagnite)    4’28 (pour Margot, Patrick et Benjie)
7. What Is This Thing Called Love (Cole Porter)    5’07 
Tous titres : Ed. La Lichère (CRC Editions) sauf 5 (Salabert) et 7 (Warner Chappell Music France)
FRANÇOIS CHASSAGNITE : Trompette et Kess-kess
ARNAUD MATTEI : Piano
JEAN BARDY : Contrebasse
OLIVER JOHNSON : Batterie
Enregistré et mixé en direct digital par Alain Cluzeau, assisté de Jean-Marc Pinaud, les 17/18 décembre 1988 et le 22 janvier 1989 au studio Acousti (Paris).
Conception/Graphisme : Marie Rochut
Photos : Patricia Marais / Maquette : Patricia Dugas
Produit en 1989 par Patrick Tandin pour le Label  La Lichère – Frémeaux & Associés cessionnaire P 1989 Label La Lichère 2011 Frémeaux & Associés © 2011 Groupe Fremeaux Colombini SAS 
François Chassagnite (1955-2011)  - Franck Bergerot se souvient*
François Chassagnite est mort et j’ai peine à y coire. “Chass”, comme nous l’appelions, n’était pas un intime, mais ses débuts professionnels se croisèrent à plusieurs reprises avec les miens qui m’attirèrent souvent ses sarcasmes. Pourtant, s’il était sans indulgence pour la critique, la spontanéité de son indignation, l’honnêteté cinglante de son ironie, sa bonne humeur et sa tendresse pour l’être humain étaient telles qu’elles suscitèrent entre nous une sympathie complice.   François Chassagnite est né à Ussel, en Corrèze le 26 juin 1955 et commença à jouer du cornet onze ans plus tard, au collège militaire. En 1973, il découvrit le jazz dans les orchestres amateurs, l’année même où je  fis mes débuts également en amateur, dans le courrier des lecteurs de Télérama. Étudiant à l’école de vétérinaire de Maisons-Alfort à partir de 1977, il fait bientôt partie des Tiny Swingers qui, sur un répertoire allant de King Oliver à Fletcher Henderson, se produisaient au Caveau de la Montagne, club légendaire qui accueillit jusqu’à trois orchestres de son rez-de-chaussée à son deuxième sous-sol. Avec le clarinettiste Jean Étève, il fait également la manche sur la place Furstemberg à Paris, d’où ils sont régulièrement chassés par la police, appelée par l’écrivain Jean Anouilh qui vivait là.  
En 1979, l’année où j’entre à Jazz Hot, il est remarqué par Jean-Loup Longnon : «Tu sais lire la musique ?» C’est son point faible, mais il ment effrontément et se retrouve au Cardinal Paf, club légendaire ouvert en 1979 par le coureur automobile Jean-Pierre Beltoise, où je l’entendis pour la première fois, quatrième trompette ramant parmi les as de la section de trompette : Kako Bessot, Tony Russo, Éric Le Lann… face à Jean-Loup qui dirigeait son premier big band. Tout en continuant à pratiquer le vieux jazz, qu’il ne reniera jamais, au sein de l’octette que Jean-Loup Longnon consacre à ce style, François découvre tout à la fois le be-bop, la lecture sur partitions, le travail en section et la vie des clubs où il est immédiatement adopté sans rien comprendre à ce qui lui arrive. Pensez donc ! En novembre 1983, dans Jazz Hot, on demandait à Chet Baker : «Que penses-tu de Wynton Marsalis ? – Il a beaucoup de technique et aucune âme. – Tu entends beaucoup de bons trompettistes dans la jeune génération ? – Oh, pas beaucoup. Il y a un jeune Français, François Chassagnite…» 
Chass venait d’apparaître, en première partie des frères Marsalis,  sur la scène du festival de Paris pour la création du premier orchestre d’Antoine Hervé au milieu des stars montantes de la nouvelle scène française. De mémoire : Denis Leloup, Marc Steckar, Éric Barret, Malo Vallois, Andy Emler, Jean Bardy, François Laizeau, François Verly… Dans le Jazzophone (le journal du Cim dirigé par Alain Guerrini), je reprochais à ceux qui n’avaient eu d’oreille que pour les Marsalis de n’avoir su prêter attention «aux belles inventions mélodiques de François Chassagnite…» Ces mots sur la création d’Antoine Hervé s’intégraient dans un compte rendu plus large de sept pages où je racontais “mon” festival de Paris sous la forme d’une nouvelle dont le personnage principal était un jeune trompettiste : «Le médecin avait été formel. René était sorti de l’hôpital en chancelant. On lui cachait quelque chose, c’était certain ; mais cette pensée, une autre la chassait aussitôt. Plus de trompette jusqu’à nouvel ordre.»
François Chassagnie, victime d’un problème pulmonaire qui venait de l’éloigner de la scène pour quelque temps, m’avait inspiré cette fiction. Par chance, sa convalescence ne traîna pas et dans le numéro de janvier-février 1984 de Jazz Hot, je récapitulais son actualité de novembre :   «François Chassagnite ? C’est le meilleur !» Ce n’était pas peu réjouissant de constater tant d’admiration, mêlée d’une sincère affection et prodiguée par un musicien parisien à l’un de ses confrères [mais qui donc étaient-ils ?]. Ce soir-là, je goûtai le plaisir de retrouver au Savoy [club éphémère de la place de la République où l’on a vu s’épanouir toute la jeune scène française de l’époque], après de longs mois d’absence, ce jeune trompettiste qui, déjà partagé entre ses activités musicales et son travail de vétérinaire, avait été écarté de la scène musicale à la suite de graves problèmes pulmonaires. À l’inverse de nombre de ses collègues, sa pensée musicale semble avoir pris le dessus rapidement sur l’acquis technique. On découvre chez Chassagnite une maturité hors du commun. La leçon des grands maîtres de la trompette est retenue (avec une prédilection certaine pour Miles et Chet Baker), mais le discours échappe au piège des clichés.
François Chassagnite se présente comme un chercheur, non qu’il prétende échapper aux conventions du be-bop, au contraire, c’est sur ce terrain bien précis, qu’il tient le pari d’inventer constamment. Peu de phrases semblent lui venir au hasard.   La suite de l’article le repérait encore au Mécène (club éphémère de la rue des Lombards, mais côté Est du Boulevard Sébastopol, conçu comme un puits sur plusieurs étages) au sein du quartette de Dominique Cravic, puis au Savoy avec Marc Ducret, Marc-Michel Le Bévillon et Jean-Claude Jouy et enfin au Cim pour la création du légendaire quintette d’Andy Emler (avec le même Marc Ducret). En novembre 1984, je retrouvai “Chass” au Music’Halles, sur la rue Saint-Denis, à deux pas de la rue des Lombards, avec un quintette que je désignai comme un all stars présenté par Denis Leloup, avec Marc Ducret, Marc-Michel Le Bévillon et Umberto Pagnini :   «Les voix de Leloup et Chassagnite étincelaient de leurs frictions mutuelles dans les passages écrits tandis que leurs improvisations puisaient leur fraîcheur à la verve rythmique de la guitare de Marc Ducret.»  Quelque mois plus tard, en juin 1985, ce même quintette remportait haut la main le concours de La Défense sous le nom de S.O.S. Quintet.
En novembre, Philippe Vincent les invitait au studio Gimmick pour son label Ida Records (référence 007) et m’offrait d’écrire mes premières notes de pochette, “façon Blue Note” :   «Formé au travers d’une approche quasi chronologique du jazz (du New Orleans au hard bop), François Chassagnite s’est forgé un style d’une grande sûreté mélodique qui permit à ce défenseur d’une certaine tradition d’aborder sans problème des expériences aussi modernistes que la musique d’Andy Emler ou celle d’Antoine Hervé. Fonceur et entier à la façon d’un Freddie Hubbard, il est capable de débouler avec énergie dans les courbes à grande vitesse de Le Sel et le poivre, mais ne manque pas toutefois de s’y préparer, ménageant ainsi ses effets avec lucidité. Il sait par ailleurs à la manière d’un Chet Baker, prendre le temps de mener pas à pas son avancée mélodique, chaque note de Clé de Sol-Clé de Fa annonçant celle qui suit, expliquant celle qui précède.»   Auparavant, le 6 juin, discothécaire de la discothèque de Montrouge, j’invitais les 3/5ème du quintette d’Andy Emler (Chass et Marc Ducret) à se produire dans le petit auditorium attenant, bondé d’un public en or. Quelques semaines avant sa mort, François m’avoua avoir encore l’affiche de ce concert sur la porte de sa penderie.
Un répertoire très “Real Book” (Invitation, Love For Sale, Dolphin Dance, Falling Grace) auquel se mêlaient des originaux d’Andy (Valse à Lesigny, Golf) et de Marc (La Théorie du pilier, Pour dire merci). Soudain, à l’issue d’un exposé halluciné de Both Sides Now de Joni Mitchell par Ducret, une mélodie surgit de nulle part et “Chass” se lève de sous le piano où il s’était réfugié, en jouant, fragile, la mélodie d’Aristide Bruant Rue Saint Vincent à laquelle Marc donne une réplique attendrie. Hey, Chass ! J’entends encore ta coda énamourée !  En janvier 1986, Chass est de l’aventure du premier ONJ sous la direction de François Jeanneau. Voyage en Afrique. Jean-Louis Chautemps raconte dans Jazz Magazine (n°351) le séjour à Lagos :   «On nous a dit : “Ne sortez pas, c’est très dangereux.” Il n’y en a qu’un qui est vraiment sorti, c’est François Chassagnite. Il a procédé à de nombreux trocs – ça a commencé par une sourdine, puis il a donné sa chevelure et vendu ses chaussures de scène (en disant que toute façon elles ne lui allaient pas). Il est allé dans les familles africaines et a négligé tous les aspects touristiques pour s’enfoncer vraiment dans l’Afrique, pour se donner à l’Afrique, et de toutes les façons possibles. Il ne dormait quasiment pas, entièrement pris par ses expérimentations, par ses études sur le terrain. Une attitude exemplaire.»  
Non seulement, François se révèle ici dans toute sa générosité, mais il reçoit un choc culturel frontal qui éclaire son rapport à la tradition du jazz :   «La trompette est l’instrument où l’alchimie du chant et de la percussion doit se réaliser, déclarait-il dans Jazz Hot en février 1988 (n°449) à Alexandre Thouant. Clifford Brown, Dizzy Gillespie, Fats Navarro, Chet Baker, Miles, en sont les plus beaux exemples. Les tambours m’ont toujours fait danser et je n’imagine pas aujourd’hui de musique sans danser et sans chant. Je sais qu’Arnaud [Mattei], Jean [Bardy] et Oliver [Johnson] sont faits du même bois. Cela dit, je rêve toujours de réunir un jour un orchestre où les tambours, la danse et le chant auront la part du lion. Dans ce but, je travaille quotidiennement les percussions, le chant, la danse et la trompette. Alain Poète, percussionniste antillais et facteur de tambour, m’a offert, il y a environ un an, un instrument que les Togolais appellent “télévi”. C’est une invention africaine, génial mariage de castagnettes et de maracas, que je n’ai pas quittée depuis. Paris et la France sont devenus l’endroit où se rencontrent et se mélangent chaque jour un peu plus le jazz, les musiques africaines, antillaises et sud américaines, et je voudrais dire combien précieuses et enrichissantes furent mes exprériences avec Salif Keita, Dédé Saint-Prix, Rido Bayonne, Eddy Martinez et d’autres.»
Le télévi, ces deux paires de petites calebasses reliées d’un lien deux par deux, se répandirent bientôt sous l’un de leurs nombreux synonymes “kess kess” et constitua un instrument idéal pour les jazzmen désireux de s’initier aux mystères de la polyrythmie africaine. Chass m’en avait fait la démonstration en le plaçant entre mes mains maladroites à l’occasion d’un blindfold test auquel je l’avais soumis pour l’Agenda du jazz 1988 (Eden). À propos de Bix Beiderbecke : «J’ai beaucoup écouté ça. Armstrong aussi, mais sans chercher à approcher son style très violent, très puissant. Celui de Bix était plus à ma mesure, à ma portée, plus intimiste et plus fragile.» Au sujet de Fats Navarro : «C’est très pur, très intérieur. Plus encore que Clifford Brown, c’est la source des trompettistes modernes, le premier à dégager la mélodie des trucs harmoniques du premier bop.» À propos de Don Cherry : «Ça me rappelle le quintette de Miles après 1965, mais sans piano, plus libre donc, plus sauvage. Moi, j’ai besoin d’un piano, mais ici j’ai l’essentiel : ça chante et ça danse.» À propos de Booker Little : «J’ai été très touché par sa sonorité magnifique, son phrasé aérien, même dans le staccato, son élégance mélodique, ses compositions.
Il s’y sert admirablement des changements de tempo.» En revanche, il avait réagi de façon violemment négative au solo d’Eric Dolphy qui précédait.   François était alors en pleine réaction vis-à-vis de ce qu’il avait fait avec Andy Emler. Il y a quelques mois, il me confiait : «Dans ces années-là, je me retrouvais entouré de ces mecs dont la culture me dépassait. Ils n’avaient rien à faire des standards qui étaient mon pain quotidien. Ils étaient dans Miles électrique, le jazz-rock, la musique contemporaine, et n’aspiraient qu’à jouer leurs propres compositions auxquelles je ne comprenais rien.» Aussi, tout en prêtant sa trompette à la Bande à Badault et au big band Lumière de Laurent Cugny à l’occasion de la tournée avec Gil Evans, après une première ébauche avec Alain Jean-Marie, Alby Cullaz et Oliver Johnson, il venait de monter le quartette dont il rêvait : Arnaud Mattei au piano, Jean Bardy à la contrebasse et Oliver Johnson à la batterie. Ce dernier, ainsi que George Brown, incarnait à ses yeux une sorte d’absolu du jazz, enracinement et engagement total dans une tradition exigeant un don de soi total et sans réserve. Un producteur, Patrick Tandin, sut entendre ce message et accueillit le quartette sur son nouveau label, le label La Lichère. De retour des séances d’enregistrement de “Samya Cynthia” au Studio Acousti, j’écrivais dans Jazz Hot en juin 1989 (n°464) :   «Voici bien des années que François Chassagnite a su faire entendre cette façon si particulière d’aller son chemin par le travers des harmonies et d’avancer de trouvaille en trouvaille au seul gré de son sens mélodique et de son swing. […]
Chez lui, le hard bopper fonceur dissimule la sensibilité fragile d’un rêveur, poète entomologiste à ses heures. Une nuit un fabuleux papillon [Samya Cynthia ou Bombyx de l’ailante] est entré dans sa chambre pour lui faire partager ses dernières heures d’existence. François lui a dédié une valse. Sous les doigts d’Arnaud Mattei, on a cru voir les ailes du grand papillon reprendre vie. Chez ce pianiste, la délicatesse inquiète du toucher et le frissonnement coloré qu’il suscite se combine à de grandes certitudes en matière de pulsation et à de grands savoirs harmoniques. “C’est lui qui m’a vraiment permis de m’entendre jouer”, déclare Chass.» Curieusement, les standards étaient minoritaires parmi les compositions originales. En 1990, ils avaient totalement disparu du disque “Kamala” d’Arnaud Mattei pour le même label, à la tête d’un nonette dont François était le trompettiste. Ils n’étaient guère plus présents en 1995 sur “Savane” (label Pavillon) aux colorations fusions et afro, avec les percussions d’Abdou Mboup, les kesskess que Chass partageait avec Mattei, avec la guitare et les longs doigts d’Éric Daniel, la basse électrique de Christophe Le Van et la batterie de Jean-Pierre Arnaud, mais sur “Chazzéologie” paru la même année (Gaïa Productions), le trompettiste renouait avec les standards éclairés par d’admirables arrangements de Mattei pour un vrai quintette hard bop (Guillaume Naturel, Mattei, Christophe Le Van, Jean-Pierre Arnaud). Je retrouve sa dédicace manuscrite dans le livret : “I Remember You…” doublée du dessin d’un cornet. Par la suite, nous nous sommes perdus de vue et ses disques n’apparaissent plus dans mes tiroirs. François était absorbé par ses fonctions au conservatoire de Nice, sa présence à Paris se faisait plus épisodique, mais il continuait à se produire et à enregistrer, notamment avec le sax Emanuele Cisi et le guitariste Michel Pérez. 
Je l’avais retrouvé le 16 octobre dernier au Sunset à l’occasion du premier concert parisien de Virginie Teychené pour laquelle il avait une grande admiration et au quartette de laquelle il offrait une belle présence. Enfin, le 18 février dernier, nous avions dîné ensemble au club Autour de Midi, en compagnie du légendaire Michel Pérez et du merveilleux contrebassiste Sylvain Romano. C’était le Chass que j’avais toujours connu, tendre, chaleureux, attentionné, marrant, emporté, entier… Je le décrivais ainsi dans mon compte rendu pour jazzmagazine.com :  «Fidèle à Chet, la sonorité voilée, le détaché au service d’une pensée mélodique limpide qui ouvre les harmonies d’un morceau comme un livre d’images, avec parfois quelque chose de plus gras dans le son, qui rappelle Clifford. Plus la nouveauté de ce chant qu’il pratique depuis quelque temps, en anglais ou sur des paroles de son cru, et qui ressemble tellement à sa voix au quotidien, à sa diction, mais aussi à celle de Chet.»   J’avais quitté les lieux à regret dès le début du second set pour attraper un RER, en me rappelant comme il aimait moquer mes horaires d’employé de mairie du temps où mes obligations professionnelles m’obligeaient à quitter les clubs avant le troisième set, l’heure magique où, selon lui, “ça se passe vraiment”. Je ne pouvais me douter que jamais nous ne nous reverrions. Il s’est éteint dans son sommeil, sans que l’on puisse s’y attendre, dans la nuit du 7 au 8 avril.  
D’après l’hommage rendu par Franck Bergerot sur le site jazzmagazine.com, le 10 avril 2011
Avec l’aimable autorisation de Franck Bergerot
© Jazzmagazine   
Remerciements à Xavier Prévost du bureau du jazz à Radio France, qui suivit la carrière de Chass avec suffisamment d’attention pour corriger quelques inexactitudes dans le texte initial. 
Pensez donc : en novembre 1983, dans Jazz Hot, on demandait à Chet Baker :  “– Tu entends beaucoup de bons trompettistes dans la jeune génération ?  – Oh, pas beaucoup. Il y a un jeune Français, François Chassagnite…” 
Just imagine, in the November 1983 issue of Jazz Hot they asked Chet Baker: “– Do you hear a lot of good trumpeters in the new generation? – Oh, not a lot. But there is that young Frenchman, François Chassagnite...”
Cité par/Quoted by Franck Bergerot  

FRANçOIS CHASSAGNITE : Trompette et Kess-kess
ARNAUD MATTEI : Piano
JEAN BARDY : Contrebasse
OLIVER JOHNSON : Batterie  
1. A One Eye Transvestite 8’39 • 2. SamyA Cynthia 6’15 • 3. Spirale 7’33 • 4. César le chien 7’09 • 5. You’re My Everything 6’57 • 6. Double Blues 4’28 • 7. What Is This Thing Called Love 5’07


CD François Chassagnite Quartet Samya Cynthia © Frémeaux & Associés (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)

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