SCREAMIN' JAY HAWKINS
SCREAMIN' JAY HAWKINS
Ref.: FA435

I PUT A SPELL ON YOU - LIVE 1988

SCREAMIN JAY HAWKINS

Ref.: FA435

Artistic Direction : Jean-Marie Monestier & Jean-Pierre Tahmazian

Label : Frémeaux & Associés

Total duration of the pack : 59 minutes

Nbre. CD : 1

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Presentation

I PUT A SPELL ON YOU - LIVE 1988



Live ! included I put a spell on you et Constipation blues
It's mad, mad world and millions of mad things happens, per second. But what's really mad, is not what happens, it'as what doesn't happen. Like it's totally absurd that the maddest entertainer of the century, Screamin' Jay Hawkins, had never been recorded in public. Sir ALi, 1989



Tracklist
  • Piste
    Title
    Main artist
    Autor
    Duration
    Registered in
  • 1
    LAWDY MISS CLAWDY
    SCREAMIN JAY HAWKINS
    L PRICE
    00:04:09
    1989
  • 2
    THE WHAMMY
    SCREAMIN JAY HAWKINS
    JAY HAWKINS
    00:03:43
    1989
  • 3
    HONG KONG
    SCREAMIN JAY HAWKINS
    JAY HAWKINS
    00:03:32
    1989
  • 4
    YELLOW COAT
    SCREAMIN JAY HAWKINS
    JAY HAWKINS
    00:05:57
    1989
  • 5
    AIN T IT A SHAME
    SCREAMIN JAY HAWKINS
    A DOMINO
    00:06:29
    1989
  • 6
    ALLIGATOR WINE
    SCREAMIN JAY HAWKINS
    J LEIBER
    00:05:41
    1989
  • 7
    I PUT A SPELL ON YOU
    SCREAMIN JAY HAWKINS
    JAY HAWKINS
    00:03:50
    1989
  • 8
    LITTLE BITTY PRETTY ONE
    SCREAMIN JAY HAWKINS
    R DAY
    00:06:44
    1989
  • 9
    CONSTIPATION BLUES
    SCREAMIN JAY HAWKINS
    JAY HAWKINS
    00:04:43
    1989
  • 10
    GOODNIGHT SWEETHEAT
    SCREAMIN JAY HAWKINS
    R NOBLE
    00:02:53
    1989
  • 11
    TUTTI FRUTTI
    SCREAMIN JAY HAWKINS
    D LABOSTRIE
    00:03:34
    1989
  • 12
    IN SPITE OF IT ALL
    SCREAMIN JAY HAWKINS
    JAY HAWKINS
    00:03:00
    1995
  • 13
    PRESENTATION PAR JAY HAWKINS
    SCREAMIN JAY HAWKINS
    00:00:53
    1995
  • 14
    WHAT A PRICE I MUST PAY
    SCREAMIN JAY HAWKINS
    JAY HAWKINS
    00:03:56
    1995
Booklet

SCREAMIN’ JAY HAWKINS LIVE! fa435

SCREAMIN’ JAY HAWKINS LIVE!
INCLUDED
I PUT A SPELL ON YOU  & CONSTIPATION BLUES


Fin 64, découverte d’“I put a spell on you”. Rencontre forfuite en mai 83, Jay était spectateur au concert de Johnny Copeland, suivie d’une interview et d’un déjeuner à la maison en juin. Ce jour-là, il deviendra mon frère et ma famille sa “French Family”. En 93, Jay nous demande d’être les témoins à son mariage, il épouse Colette, s’installe à Levallois.Pour lui, asperges, poulet et haricots verts étaient un menu de choix. Fidèle en amitié, fantasque, semant autour de lui le bonheur à force de rires et d’éclats de voix (impressionnants), aussi simplement quotidiennement que sur scène jusqu’à l’épuisement de ses fans. Dire seulement sa chaleur, son respect du public, sa générosité, son talent original et exceptionnel, redire encore qu’il “donnait pour donner”. Bros Always
Louisette et Jean-Pierre Arniac (février 2000)
C’est un monde dingue, dingue, dingue. Il se passe des milliards de choses à la minute, mais ce qui est dingue, ce n’est pas ce qui se passe, c’est ce qui ne se passe pas. Totalement absurde, l’Entertainer le plus dément du siècle, Screamin’ Jay Hawkins, n’a jamais été enregistré en public!! Eh bien oui, je dis entertainer et pas chanteur. Mais c’est aussi un chanteur de Rhythm & Blues unique et qui pulse. Et dans ses transes, il lui arrive de déraper en crooner operatic!... C’est un peu comme si t’avais jamais vu le lion que dans des bouquins et que d’un coup au fond du couloir à droite il y ait un vrai gros lion en train de bouffer ton voisin!!... Alors là le lion en question, ce soir-là, il se trouve qu’il était encore plus romantique que d’habitude, qu’à son habitude.Superbement titillé par son public, le voilà encore plus dingue. Henry le squelette halluciné fait la toupie sur sa canne en crachant du feu. Nonchalante, une main du quatrième type swingue sur un piano du premier type (à queue!)! Le piano en a le mal de mer et tangue sous les attaques de Screamin’ “Bird” Hawkins. De temps à autre, tout s’arrête... Jay prononce des paroles historiques et accueille la super nana qui vient d’entrer et c’est reparti de plus belle dans la salle. Son œil de loup-garou ironique lui est vissé au fond de l’orbite même quand il chante une ballade de charme, “Good night sweet heart” par exemple. Il tire les ficelles de son public et son public lui tire les couilles!
C’est pas un concert, c’est un happening. ça chauffe et ça pète du premier hurlement au dernier râle.Avec un gros accent Texan bien épais, le gars à côté de moi me dit “Y’a qu’à Las Vegas qu’il pourrait faire ça”. Non, je lui réponds, même là-bas, il peut pas aller aussi loin. Car ici à Paris, à l’Hôtel Méridien, parmi ceux qui lui vouent un culte depuis vingt ans, il est chez lui. Non seulement il a joué et chanté comme il le voulait, il a dit ce qu’il voulait et éructé tout un tas de borborygmes et ses monologues, compris ou pas, étaient les bienvenus, et chacun des mots français échappés de sa bouche étaient gobés tout crus! ça planait dans le sidéral! Quel plaisir d’entendre se succéder dans un même souffle “Love” et “Constipation”. S’asseyant sur les lois, tous les sujets y passent, triturés à la moulinette. Bien sûr il joue ses classiques, sortant d’incroyables pépites de vieilles mines d’or comme “Hong Kong” ou “Alligator Wine”, sans parler des sorts qu’il jette tous azimuths. Il a même réussi à déconstiper le barman!! L’album s’achève sur un autre classique d’un autre dingo du R & B, Little Richard et son “Tutti Frutti”.C’est le savant fou de l’art black; son alchimie, son or noir, sont une distillation (jusqu’à la parodie) du vaudou, passé au filtre d’une musique noire totalement personnelle, ou réciproquement.
Depuis les années cinquante, ce cocktail dément a hérissé plus d’un poil sur plus d’un dos à l’audition de disques tous enregistrés dans les steppes sibériennes des studios. Heureusement de temps en temps, mais trop rarement, on l’entend présenter une chanson à un public imaginaire. Mais vous n’avez certainement jamais entendu “The Whammy” arrêté en plein vol... Car le public délire trop!!!Pendant les deux soirées enregistrées à la salle Lionel Hampton, Jay est bien installé à son aise, et fait ce qu’il veut. Son répertoire est impeccable, et lui et son petit groupe ringard sont au mieux de leur forme. Mais ses intros sont vraiment trop! Et pratiquement chaque morceau a une intro... Elles mettent la chanson en valeur et sont à l’écoute du public. Mais croyez-moi ou pas (essayez votre anglais), chaque intro est tellement riche qu’elle pourrait être considérée comme un inédit non instrumental, composition instantanée de Screamin’ Jay!!L’énergie jaillit et le vaudou n’est pas trop dur, dans le club et sur le CD. Dans la salle et sur scène c’est un feu d’artifices de rires, de ricanements, de sourires sardoniques et de super allusions sexuelles. Vous voilà seul, seul face à face avec Screamin’ Jay Hawkins, le magicien sauvage.
Sir Ali, 2-89, Paris
© BLACK N BLUE, 2000.
La scène du spectacle afro-américain, où durant plus d’un siècle se sont bousculés chanteurs, danseurs, musiciens, comédiens doués d’extraordinaires talents, a produit un certain nombre de personnalités pittoresques, excentriques, uniques qui ont marqué l’Histoire par leur indépendance, leur mépris des modes et des schémas tout tracés, et leur aisance à naviguer à travers et même à dépasser tous les genres. Screamin’ Jay Hawkins fait assurément partie de ces personnages singuliers, totalement insoumis aux moules dans lesquels on a voulu le faire entrer. Étiqueté un temps chanteur de rock ‘n’ roll, il dépasse de très loin cette catégorie restrictive, tant au niveau de ses goûts et de ses choix qu’à cause de sa voix de baryton (à la Paul Robeson) d’une amplitude et d’une pureté exceptionnelles ; possibilités vocales qui lui ont permis, trop brièvement, d’aborder les classiques de la comédie musicale et qui auraient pû, si les circonstances l’avaient voulu, s’exercer dans l’art lyrique ou dans l’opéra (voir son admiration pour Caruso!). Il avait étudié l’opéra et l’un de ses grands regrets, sans doute, était de ne l’avoir jamais chanté.(1) Mais Jay était, comme la plupart de ses frères, né avec le blues...Jalacy Hawkins voit le jour à Cleveland (Ohio) le 18 juillet 1929. Placé tout petit dans un orphelinat, il est adopté à 18 mois par une famille indienne qui l’élèvera jusqu’à l’âge de 14 ans. Intéressé très jeune par la musique, Jay se voit offrir des leçons de piano et de solfège et au début des années 40, encore adolescent, il se produit occasionnellement dans les bars pour quelque pourboire.
Il commence également à tâter de la boxe puis, en 1944, quitte l’école secondaire pour s’engager dans l’armée. Il rejoint la “Special Service Division” de l’US Air Force et, à la fin de la guerre, est basé en Allemagne puis au Japon. La guerre éclatant en Corée, le soldat Jay est envoyé sur le terrain des opérations. Il s’en sortira avec quelques blessures et, à la fin du conflit, rendra son uniforme. Entre temps il avait continué à boxé et appris à jouer du saxophone-ténor.De retour au pays, il rencontre en 1951 le guitariste Tiny Grimes, connu pour sa participation au trio de Art Tatum et qui a enregistré en 1944 avec Charlie Parker. À partir de la fin des années 40, Grimes dirige avec un certain succès un excellent petit orchestre orienté vers le rhythm and blues. C’est dans ce contexte que Hawkins, chanteur, grave ses toutes premières faces en 1952 et 1953. Deux ans durant, il va servir de chauffeur et de valet à Grimes, montant sur scène pour pousser quelques tonitruants couplets lors des tournées qu’effectue le guitariste sur la Côte Est et au Canada. En 1954, toujours avec l’orchestre de Tiny Grimes (qui comprend dans ses rangs le saxo-ténor Red Prysock et le pianiste Ray Bryant), il enregistre sous son nom — Jalacy Hawkins. Désormais il est prêt à déplier sa cape pour prendre son envol. Le chanteur Wynonie Harris, grande vedette du R&B, lui donne également un sérieux coup de main en facilitant son passage au Baby Grand Club de Harlem.Jay a 25 ans au moment où la musique populaire américaine commence à s’agiter sérieusement.
Cohabitent et s’affrontent alors une pop music jazzy, domaine des crooners et des chanteuses made in Hollywood, un certain rhythm and blues entraîné par des blues shouters à leur apogée, et les prémisses de la vague rock ’n’ roll qui va bientôt tout emporter. Il est d’ailleurs intéressant de noter que Jay Hawkins puisera abondamment dans tous ces genres et les abordera avec un égal bonheur.En 1955, sous le nom de “Jay Hawkins with Leroy Kirkland Orchestra”, le chanteur grave une huitaine de faces pour Mercury à New York. À la fin de l’année, un autre disque sort sur le petit label Grand qui laisse inconsciemment dans ses cartons une première mouture de... I Put A Spell On You! Désormais un petit nom dans le métier, Jay participe à une grande tournée à travers tout le pays avec comme tête d’affiche Fats Domino dont il est le chauffeur et le garde du corps.C’est le 12 septembre 1956, au cours d’une séance paraît-il arrosée, que le chanteur grave pour OKeh, toujours sous la direction de Kirkland, la version définitive, nette et sans bavures, de I Put A Spell On You, celle qui est entrée dans l’Histoire et qui a fait connaître au monde entier la voix d’outre-tombe et les hurlements démoniaques de Screamin’ Jay Hawkins! Couplé avec Little Demon, un pur rock ’n’ roll au refrain “borborygmé”, le disque n’obtient curieusement aucun succès parmi la communauté noire. Il faudra attendre 1965 et la version qu’en donnera Nina Simone, pour que ce morceau d’anthologie entre dans le Top 50 R&B (23e place).(2)
Par contre le “phénomène” est lancé dans le circuit du rock ’n’ roll (alors qu’en fait seule une petite partie de ses chansons appartienne vraiment au genre). En 1957, il participe au package show de l’Alan Freed Summer Festival qui tourne dans tous les théâtres américains, apparaît dans le film “Mister Rock and Roll” et se produit à l’Apollo de Harlem (devant le public de couleur). Durant l’année il commet d’autres perles du genre “barock” et s’essaie aussi sur des standards qui mettent en valeur ses possibilités vocales, bien supérieures à celles de la plupart de ses confrères. Ces pièces, rajoutées à ses spécialités (Spell, Hong Kong...) fourniront la matière de son premier LP. Désarroi du public rock? Peut-être, mais celui-ci n’ingurgeait-il pas de bien plus ineptes sucreries dans les albums de ses idoles Elvis Presley ou Eddie Cochran? Toujours est-il que Screamin’ Jay, qui prend bien soin de cultiver son image excentrique et originale, reste un peu en marge du mouvement. Les années qui suivent (1958-1964), représentent pour lui une période en dents-de-scie : un 45 tours confidentiel pour Red Top, un duo avec la chan­teuse Pat Newborn qu’il emmène à Honolulu où il se fixe plus ou moins à demeure, travaillant comme Master of Ceremony et entertainer dans les clubs et hôtels hawaiens. Il grave encore quelques disques dont un avec sa complice qui lui plante un couteau dans la poitrine lorsqu’elle apprend que son partenaire va épouser Virginia “Ginny” Sabellona, originaire des Philippines !Il réapparaît vers 1964 et effectue, l’année suivante, une tournée en Angle­terre. La grande vogue des “pionniers du rock” est passée mais ceux-ci, en particulier les personnages mythiques comme lui-même ou Little Richard qui avaient disparu de la scène, sont activement recherchés.
Concerts, télévision et un nouvel album à Londres, pot-pourri de standards (Night And Day) et d’airs un peu plus musclés mais qui ne permet guère de déceler l’extra­vagant rocker que lui a forgée sa réputation. Le disque, où le chanteur est accompagné par un orchestre de va­riétés, s’intitule “le jour et la nuit de S.J. Hawkins” ; en fait nous entendons plutôt un Dr. Jekill mesuré qu’un Mr. Hyde dément. D’une toute autre trempe sont les disques qu’il réalise pour Decca à New York en 1966 dans une veine soul moderne et à nouveau sous la houlette de Leroy Kirkland. On y découvre entre autres un I Put A Spell On You totalement différent de l’inquiétante “valse-rock” originale avec son introduction vocale et son long récitatif sur tempo enlevé (le morceau fut “disque pop de la semaine” sur les ondes de France Inter au Pop-Club).Tout cela va de pair avec une activité du chanteur plus soutenue : clubs et théâtres des environs de New York, prestations à l’Apollo, passage à la TV... avant une seconde tournée britanique. Mais l’appel des guitares hawaiennes retentit une nouvelle fois et voilà Jay de nouveau parti pour Honolulu jusqu’en 1970. Heureusement il revient de temps à autre, en particulier en 1969 pour participer à plusieurs séances d’enregistrement pour Philips à Los Angeles et à Houston qui donnent matière à deux LP et quelques nouveaux “chefs-d’œuvre” comme Feast Of The Mau-Mau et l’incroyable Constipation Blues qui, censuré sur les ondes du “pays de la liberté”, fera le tour du monde et restera à jamais collé, si j’ose dire, aux basques de son interprète !Les années 70 voient désormais Screamin’ Jay Hawkins bénéficier d’une notoriété certaine. Mieux connu, donc avec une réputation qui a perdu un peu de son soufre et de son mystère, la quarantaine assumée, il entretient toujours son personnage et sa légende en faisant circuler d’invraisemblables histoires que beaucoup prennent au pied de la lettre.
Scéniquement, la magie opère toujours. Il se produit fréquemment à l’Apollo, apparaît à la télévision et au cinéma, tourne dans le Sud et sur la Côte Est mais enregistre peu et assez confidentiellement (pour Hot Line en 72, RCA en 74, Versatile en 76 et deux albums pour Koala en 79). En 1975, il fait enfin sa première apparition à Paris : un bref passage au Théâtre Chaillot au sein d’un “Roots of Rock ‘n’ Roll Show” qui voyage dans toute l’Europe et comprend une dizaine d’artistes dont James Booker, Johnny “Guitar” Watson et Bo Diddley. Un peu coincé aux entournures, il ne peut guère développer son spectacle. Mais c’est fait, le mythe, en France, est devenu réalité. Il faut ensuite attendre 1983 et son retour sur le vieux continent pour que Jay puisse réellement justifier en long, en large, en chair et... en os (n’est-ce-pas Mr. Henry?), sa légendaire réputation. Séjournant quelques temps à Paris, il donne un mémorable concert à l’Olympia devant un parterre de rockers plus vrais que nature, chante Le Blues du Constipé à la télé en duo avec Gainsbourg, lequel traduit simultanément les paroles devant les téléspectateurs médusés, fait les belles pages glacées photographiques d’Actuel et enregistre pour Paris Album. Depuis lors, Screamin’ Jay Hawkins a promené sa bizarre et inquiétante silhouette, son regard perçant qu’il s’amuse à faire menaçant, ses gris-gris, sa canne surmontée d’une tête de mort et sa longue cape à la Dracula à travers le monde. Lors d’un passage au Méridien de Paris en 1988, les micros de Black & Blue ont judicieusement préservé une prestation scénique (une première en disque!) où le chanteur-pianiste fait revivre ses spécialités (Hong Kong, Alligator Wine, Spell, l’inévitable Constipation et l’étonnant Whammy) ainsi que quelques solides classiques du R&B/RnR (Lawdy Miss Clawdy de Lloyd Price, Ain’t It A Shame de Fats Domino, Little Bitty Pretty One popularisé par Thurston Harris et Tutti Frutti de Little Richard). Le concert qui est juste en train de chahuter votre platine tour­nante laser!
I Love Paris (celui de Cole Porter) avait-il chanté à sa manière dès 1957 sans y avoir encore jamais mis les pieds. Jay va mettre en pratique cette déclaration en se remariant et en s’installant en janvier 1993 définitivement à Levallois, tout près de l’antre de ses amis de Boogie. Concerts, festivals, une apparition discographique avec les musiciens de Swing Feeling en 1995 (notre bonus après concert sur ce CD) et un disque superbe enregistré en studio à Memphis en 1997 et un dernier live à l’Olympia en 1998.Et puis voilà que d’un seul coup, le 12 février 2000, le grand sorcier du rock et du blues a, dans un dernier clin d’œil, refermé sur lui le couvercle du cercueil duquel il aimait autrefois surgir au beau milieu de la scène.Cette fois il nous a bien eu, il l’a refermé pour de bon et il n’y a pas eu une fausse sortie!Screamin’ Jay Hawkins était doué, il en était parfaitement conscient. Mais il n’a jamais obtenu la notoriété méritée à cause de ses choix “hors normes”, de son humour provocateur et d’une carrière en dehors des voies les plus faciles. Il s’est servi de son puissant organe pour effectuer de grandiloquentes “exagérations” vocales à la Cab Calloway ou des facéties étranglées à la Eddie Vinson. S’il appréciait les “voix”, Robeson, Sinatra, King Pleasure, Billy Eckstine, Jimmy Rushing, il ne pouvait manquer de s’intéresser aux “personnages” : Fats Waller probablement, Slim Gaillard, Louis Jordan voire le délirant Spike Jones. À ses performances vocales, hurlements, grognements, reniflements, borborygmes et éructations diverses, il avait ajouté autant d’extravagances scéniques : le sceptre à la tête de mort (Mr. Henry), les gris-gris magiques, la main coupée, les serpents (héritage parodique du vaudou), le cercueil, les cornes dans les narines... le tout contribuant à transformer la scène en une sorte de jungle sauvage grand-guignolesque.(3)
Pianiste, même s’il a relativement peu enregistré sur l’instrument, il avait écouté Erroll Garner, Milt Buckner avec Lionel Hampton, et ceux qui chantaient : Nat King Cole, Charles Brown, Amos Milburn, Ray Charles bien sûr. Personnage à la fois multiple et très cohérent dans sa démesure, lucide sur sa situation, son milieu et son époque, il fanfaronnait volontiers mais savait aussi rester humble : “Je suis consi­déré comme un excentrique, un original, parfaitement! Je ne me considère pas du tout comme une rock star. Je me considère comme quelqu’un qui a apporté sa touche personnelle au rock par son originalité.”(4)Bien au-delà du rock, Jay restera l’un des grands singuliers de l’art vocal afro-américain et l’un des plus beaux chanteurs que cette musique ait produit.
Jean Buzelin
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS/GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SA, 2000.
(1) Cela devait enfin se faire et le projet était bien avancé quand...
(2) Il est piquant de noter que Jay Hawkins n’a jamais eu le moindre titre classé au Top 50 R&B du Billboard.
(3) Ce sont ces “outrances” scéniques qui influenceront les Alice Cooper, Arthur Brown, David Bowie et autres Doctor John et George Clinton, sans oublier Screamin’ Lord Sutch qui lui a emprunté son surnom.
(4) In Le Blindfold Test (Soul Bag n° 150/printemps 1998).

english notes
It’s a mad, mad world and millions of mad things happens, per second. But what’s really mad, is not what happens, it’s what doesn’t happen. Like it’s totally absurd that the maddest entertainer of the century, Screamin’s Jay Hawkins, had never been recorded in public! Yes I call him an intertainer, not a singer,although he’s a unique and mighty R&B singer an in his trances he migth step out as an operatic crooner!! It’s like having seen the lion only in books and suddenly in the hallway you see a full-grown lion nibbling on your neighbour! Well, this particular lion happened to be very romantic, and terribly tickled by his excitable audience, which makes him even crazier!!Who, tell me, who put the spell on you?? Who, don’t tell me, who put the spell on the world?? The screamin’ male of course. But your bones never been rattled by the spell unless if you were enchanted by the mad jay/hawk bird, as casting over a wild European public!!Henry the holosegenic skeleton, is spinning on a walking stick and spitting fire, the chopped hand on the piano keeps on tapping nonchalant, while the piano is seesick under the fists of the screaming bird. Every now and then every thing stops, Jay makes a historical comment, asks for a memorial respond, welcomes some beautiful new-comer, then the place is blazzing again. The ironic/lunatic look, never leaves his eyes, even when he’s doing a sweet ballad like “Good night sweet heart”. He’s got the public in his pulm and the public got him by the balls. It’s not a concert, it’s a group show. It’s hot and jumping from the first hawlerto the last scream, all the moaning between them included!
The guy next to me comments, in a thick texan accent: “only in Las Vegas he migth pull a show like that”. “You’re wrong,” I recommented “Not even there he can go this far. Don’t forget the added advantage he’s got by being here, in Paris and in Hôtel Meridian, covered by those who cultly worshipped him for 20 years”.So he played and sang just as he wanted, but also said that he absolutely wished to. His raps (understood fully by every one or not), was always well-taken, and every French word that rolled out of his lips was eaten raw. So even the sky wasn’t the limit! Ah, it’s such pleasure to hear how “Love” and “Constipation” come out of his mouth, with the same breath! Then he treats each subject as properly, by passing all the laws, in both cases. So of course, he goes through all his classics, doing magnifique version of gold mines, like “Hong Kong” or “Alligator wine”, not to mention his spell that he speards or the constipation he wired, that even sent the barmen to the toillets!! The album ends with another classic from another mad R&B hero, Little Richard’s “Tutti Frutti”.He’s the crazy scientist of the black arts. His alchemy, his black gold, is by purifing (or rideculizing) the voodoo, through a purely personal black music, filter, or vis-versa. For the last 20 years, this insane mix have raised hair on the backs through records that have all been recorded in cold, empty studios.
Rarely ever he has layed his magistic piano patterns as raising his voice. Only on an occasional we hear him introducing a number (to an imaginary public!). Have you ever heard “The Whammy”, on full-swing, stops for the stomps?!In the two evening (two out of ten) recorded at the Parisian capitol hotel/jazz club (Meridien/Lionel Hampton Jazz Club), Jay is well-installed, totally at-ease (maybe even too at easy!) and does as he wishes. His repertoir is impacable and he (and the corny band behind him) represents them at their best. But it’s his introductions that are too much! Each tune got its intro... They enrich the song, and in correspond with the people’s responds determain the direction and the volume, in which the song would take... But then again each of the intros are so rich, that can be consider as an un-heard and non-instrumental instant Screamin’ Jay composition!!! The high energy and the cozy fun voodoo air never leaves the room, nor the recording. The hearty laughters, the scary smirks, the over-sexual winks, the orgasmic pulsation of the music and the vibration of his voice... You are finally, fully, face to face with Jay’s SPELL!
Sir Ali, 2-89, Paris
© BLACK N BLUE, 2000.

CD Screamin´Hawkins live  © Frémeaux & Associés (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)

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