« En tracer les contours politiques par Rolling Stone

« « Les années Bossa Nova constituent une parenthèse apollinienne dans le monde dionysiaque de la musique populaire brésilienne, a jadis commenté Caetano Veloso. À partir du moment où elle a connu le succès commercial, sa vitalité a été mise sous le boisseau, ainsi que la capacité qu’elle avait eue de prendre des risques dans les premiers temps […]. Nous sommes ses fils rebelles.” Cité dès l’introduction de cet ouvrage linéaire d’Alain Gerber narrant les débuts de la bossa, aux alentours de 1956, et en présentant les principaux acteurs : Vinicius de Moraes, Tom Jobim, João Gilberto, ainsi que d’autres artistes cultes tels que Chico Buarque.
Bonne nouvelle, l’auteur et journaliste Alain Gerber a consacré un chapitre entier à Nara Leão, une “muse” plus active qu’on l’a laissé croire. Laquelle n’est pas la seule femme à avoir œuvré, plus ou moins reconnue, au sein de la bossa nova. En effet, l’auteur revient sur les trajectoires de Nana Caymmi, Bethânia, Miúcha, Elis Regina, Paula Morelenbaum, Eliane Elias ou Rosa Passos. S’attardant sur l’engouement rencontré par ces musiciens dans le New York du début des sixties, Gerber réussit aussi bien à en tracer les contours politiques qu’à nous en faire ressentir le potentiel intimiste. »
Par Sophie ROSEMONT – ROLLING STONE