Tibet - Musique et Prières
Tibet - Musique et Prières
Ref.: FA5481

AUX MONASTÈRES DES BONNETS JAUNES : TASHILHUNPO, GANDEN, SÉRA

Ref.: FA5481

Direction Artistique : FRANCOIS JOUFFA

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 1 heures 5 minutes

Nbre. CD : 1

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Présentation

Collectés en 2010 par François Jouffa, ces enregistrements in situ ont été réalisés en grande partie lors de la fête du déroulement de la Grande Thangka (le « Festival de l’Ensoleillement du Bouddha ») au monastère de Tashilhunpo, fondé au XVe siècle par Gendun Drub, le premier Dalaï-lama.
Cette cité de plusieurs temples est un haut lieu de pèlerinage pour les disciples de l’école religieuse Gelugpa, de la secte dite des « Bonnets Jaunes » (dont les coiffes fascinantes ont été immortalisées par Hergé dans Tintin au Tibet), qui est l’une des branches les plus vénérées du bouddhisme.
En complément du disque « Tibet - Le Jokhang de Lhassa » (FA5312 dans cette collection), ce nouvel album permet à l’auditeur d’explorer une tradition mystique séculaire au son des longues trompes tibétaines et des cymbales géantes qui vrombissent dans les montagnes himalayennes, des prières et des joutes oratoires philosophiques des bonzes érudits.
Patrick FRÉMEAUX
Most of these recordings were collected in 2010 by François Jouffa during the Tibetan Thangka Unveiling Festival (“The Sunning of the Buddha Festival”) at the monastery of Tashilhunpo, founded in the fifteenth century by Gendun Drub, the first Dalai Lama.
With its several temples, this holly city has become an important site of pilgrimage for the followers of the Gelugpa religious school known as the “Yellow Hats” (whose fascinating headgears were immortalized by Hergé in Tintin in Tibet), which is the one of the most revered sects of Buddhism.
In addition to the “Tibet - The Jokhang in Lhasa” disc (FA5312 in this collection), this new album allows the listener to explore an ancient mystical tradition to the sound of long Tibetan horns and giant cymbals that echo in the Himalayan mountains, prayers and monks philosophical verbal sparring matches.
Patrick FRÉMEAUX
DIRECTION ARTISTIQUE : FRANÇOIS JOUFFA
PHOTOS LIVRET : SYLVIE JOUFFA

PRODUCTION : FRANCOIS JOUFFA

DROITS : FREMEAUX & ASSOCIES.

ENFANT, OISEAUX ET TROMPES. 1’26 • MOULINS A PRIERES DES PELERINS. • TROMPES ET PRIERES • BONZES EN PRIERES SOUS LA THANGKA • BONZES EN PRIERES DEVANT LES PELERINS • TROMPES, TROMPETTES, FLUTES ET HAUTBOIS, CONQUES, TAMBOURS ET CYMBALES • SHERI DEVI • JOUTES ORATOIRES PHILOSOPHIQUES. (RECORDED LIVE IN TIBET BY FRANÇOIS JOUFFA)



Presse
« L’album Tibet : musique et prières aux monastères des Bonnets Jaunes a été réalisé par François Jouffa entre juin et juillet 2010. A Tashilhunpo, près de Shigatsé, il nous restitue l’atmosphère de la fête du déroulement de la Grande Thangka (le Festival de l’Ensoleillement du Bouddha). L’auditeur est littéralement plongé dans l’ambiance des lieux et entend ainsi successivement les enfants, les chants des pèlerins, l’appel des trompes et les prières des moines. Enfin, François Jouffa nous fait encore voyager au Monastère de Ganden et au Monastère de Séra d’où il nous partage les joutes oratoires philosophiques de bonzes érudits. Un témoignage rare et authentique. »BCUL Le Blog (Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne)
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« Nous avons bien reçu notre nouveau CD de nos enregistrements au Tibet. C'est un bel objet, un bon disque. Pour nous, en plus, très émouvant. Cinq ans déjà ! Incroyable, le Tibet fermé aux étrangers, sauf aux groupes encadrés, s'était ouvert quand nous sommes arrivés, et s'est refermé depuis. La Maison de la Chine à Paris, qui nous avait vendu billets de train, d'avion et autres prestations de porteur, guide et voiture, nous avait prévenus que -jamais- on ne passerait la frontière avec un sac de bandes magnétiques, un lourd Nagra de 15 kg avec des micros, sans compter le matériel photographique de Sylvie Jouffa. C'est pour cette raison qu'on avait choisi de tenter le coup en arrivant par le train Pékin-Lhassa, sachant que les passages de police et douane en gares sont beaucoup plus "bordéliques" que dans les aéroports. Et, miracle !, alors que presque tous les passagers étaient fouillés, pas nous. Je nous revois marcher entre deux rangées de militaires chinois, sacs chargés à l'épaule et dans les mains. Même notre chauffeur, qui nous attendait, n'avait pas eu le droit d'aller jusqu'à nous. Puis, nos connections dans les monastères, surtout le grand lama du Jokhang (voir le CD précédent), nous ont permis d'enregistrer pratiquement partout où on le désirait.Émouvant, en réécoutant nos enregistrements, parce qu'à Shigatsé (photo de couverture), Sylvie a failli y laisser sa peau et son âme. A plus de 4000 mètres, sur la colline au-dessus du monastère de Tashilunpo sous la thangka géante, alors qu'elle prenait des photos et que j'enregistrais les prières de centaines de bonzes, elle est tombée prise de convulsions. Manquait 70% d'oxygène dans son cerveau. La foule des pèlerins tibétains, imperturbables, défilait en priant devant son corps et, sans la diligence, la rapidité et l'efficacité du service d'ordre des jeunes femmes militaires chinoises, Sylvie ne serait plus de ce monde. C'est pour ça qu'en fin de générique du CD, le cardiologue chinois de l'hôpital local est remercié. Alors FREE TIBET des Chinois ? Heureusement, pour nous, qu'ils étaient là ... »François JOUFFA
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Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    Enfant, oiseaux et trompes
    Pélerins tibétains
    Traditionnel
    00:01:25
    2010
  • 2
    Moulins à prières des pélerins
    Pélerins tibétains
    Traditionnel
    00:07:58
    2010
  • 3
    Trompes et prières
    Pélerins tibétains
    Traditionnel
    00:01:12
    2010
  • 4
    Bonzes en prières sous la Thangka
    Pélerins tibétains
    Traditionnel
    00:01:36
    2010
  • 5
    Bonzes en prières devant les pélerins
    Pélerins tibétains
    Traditionnel
    00:02:04
    2010
  • 6
    Trompes, trompettes, flutes et hautbois (conques, tambours et cymbales)
    Moines tibétins
    Traditionnel
    00:08:48
    2010
  • 7
    Sheri Devi
    Moines tibétins
    Traditionnel
    00:32:04
    2010
  • 8
    Joutes oratoires philosophiques
    Moines tibétins
    Traditionnel
    00:10:34
    2010
Livret

Tibet FA5481


Tibet
Musique et prières aux monastères des Bonnets Jaunes : Tashilhunpo, Ganden, Séra
Tibet
Music and prayers from the Yellow Hats monasteries: Tashilhunpo, Ganden, Sera

OM MANI PADME HUNG
Mantra ou formule incantatoire représentant, sous forme sonore, le Bouddha de Compassion.
Tibet - Musique et prières aux monastères des Bonnets Jaunes :
Tashilhunpo, Ganden, Séra.
Par François Jouffa

« (...) dans la vaste cour du Temple voisin, les « forts en thèse », les « rhétoriciens » de Kum-Bum, se livrent à des joutes oratoires, se posent des colles telles que n’en n’ont jamais rêvé les cerveaux d’Occident. Ils sont quelques centaines, divisés en groupes nombreux, et le bruit qu’ils font évoque l’idée d’un marché de grande ville. »    
     Alexandra David-Néel. Journal de voyage, 23 août 1918.
« (...) la voix de basse ultra profonde - celle des lamas chantant les offices. » (...) « La procession défile aux sons d’airs variés : graves, solennels, lorsque les immenses trompettes thibétaines emplissent l’air de leurs mugissements profonds et d’une fraîcheur délicate charmante (...) »
    Alexandra David-Néel. Voyage d’une Parisienne à Lhassa, 1927.
« Les lamas du Tibet ont une sorte de trompette de 4m50 de long, qu’ils braquent sur la campagne pour appeler les gens à la prière. Un bruit de glotte énorme et hippopotamesque en sort. Et ce son partout ailleurs excessif, ici faible et obscur dans les montagnes de l’Himalaya, passe par-dessus les hameaux comme un soupir. »    
    Henri Michaux. Un Barbare en Asie, 1933.
« (...) clochettes de bronze, ces tambours (en peau humaine ?), ces trompettes pour titan qui font concurrence par leur longueur à celles de certains bergers des Alpes (...) »   
    André Guibaut. Missions perdues au Tibet, 1937.
« D’après leurs légendes, les Tibétains ont commencé par se nourrir d’air. Respirer leur suffisait. 
    Alexandra David-Néel. À l’ouest barbare de la vaste Chine, 1947.
« Des roulements de tambours résonnaient dans la salle des soutras tandis que des fumées d’encens s’élevaient au-dessus du domaine. »    Alai. Les pavots rouges, 1998.
Durée totale du CD : 65’50
A. Monastère de Tashilhunpo à Shigatsé.
Plages 1, 2, 3, 4, 5 et 6. Enregistrements effectués, le samedi 26 juin 2010, lors du deuxième jour de la fête du déroulement de la Grande Thangka (le « Festival de l’Ensoleillement du Bouddha »), avec des dizaines de milliers de pèlerins.
Shigatsé (à 3836 mètres d’altitude) est la deuxième ville du Tibet (après Lhassa, bien sûr), peuplée maintenant d’une majorité de Chinois Han, phénomène de colonisation accentuée par la construction de la ligne ferroviaire Beijing-Shigatsé et parce qu’elle abrite une imposante garnison militaire.
Principal monastère de la province du Tsang, Tashilhunpo est un des six centres importants de la secte (au sens « école religieuse ») Gelugpa, dite de la tradition des Bonnets Jaunes (appellation chinoise). Cette véritable cité monastique fut fondée en 1447 par Gendun Drub, le premier Dalaï-lama. En 1642, le cinquième Dalaï-lama décerna à son tuteur, Chökyi Gyaltsen, le titre de Panchen Rinpotché, soit « Grand maître précieux », créant la lignée des Panchen-lamas, chacun d’entre eux étant reconnu comme l’incarnation du Bouddha Amitabha ou Bouddha de « la lumière infinie ». Les Panchen-lamas sont des religieux très vénérés au Tibet, presqu’autant que les Dalaï-lamas, même plus selon certains. Ce grand monastère de Tashilhunpo, aux très nombreux bâtiments, palais, chapelles et chörten (tombeaux), se positionne à la base de la colline Drölma Ri et sa porte d’entrée principale est proche de la route Lhassa-Shigatsé-Népal. Un circuit déambulatoire pérégrinal de trois kilomètres entoure Tashilhunpo, gravissant la crête derrière le complexe et longeant les murs d’enceinte nord. Cet itinéraire est emprunté par les pèlerins pour accéder au plus près du grand mur blanchi par les moines. C’est ici, pendant trois jours des mois de juin ou juillet (en fait, les 14è, 15è et 16è jours du 5è mois du calendrier tibétain lunaire), qu’une gigantesque thangka de 40 mètres est déroulée. Trois jours, trois thangkas, trois Bouddhas (présent, passé et avenir).
1. Enfant, oiseaux et trompes. 1’26
Le Tashilhunpo, « l’endroit venté de bon augure », héberge un petit millier de moines (ils étaient environ 5000 en 1959 au moment de l’arrivée de l’armée chinoise, puis la Révolution culturelle des années 1960 a détruit les 2/3 du monastère).
Ce matin, à l’aube de ce 26 juin 2010, des pèlerins, devant l’esplanade qui fait face à l’entrée du monastère, s’agglutinant sur les stands des « marchands du temple » (rosaires mala, drapeaux à prières lungta, boîtes ghau, perles dzi en agate, bols à offrandes, bols chantant, lampes à beurre, etc.) et campant autour de statues chinoises réalistes, attendent avec ferveur que la gigantesque thangka soit déroulée du haut de la colline. Ceux-ci, des milliers, sont debout, depuis des heures, après avoir marché des jours, sinon des semaines, en se prosternant à plat-ventre, front sur la route, à chaque pas. D’autres, des dizaines de milliers, contournent le monastère par la gauche, circumambulation traditionnellement dans le sens des aiguilles d’une montre, comme le mouvement des moulins à prières qu’ils brandissent presque tous, pour se trouver, une ou deux heures plus tard, juste sous la grande thangka. Les trompes géantes tibétaines, au lointain, commencent à se faire entendre. Des petits enfants jouent au milieu de leurs parents qui prient. Les plus grands, scolarisés, indiquent aux parents moins éduqués où ils peuvent s’installer sur le sol. Des oiseaux gazouillent. Selon une légende, ils disent le futur, bénissent et conseillent pour l’avenir. Le premier Dalaï-lama était natif de Shigatsé. Après sa mort, il avait été réincarné dans une famille de paysans qui avait dû s’enfuir en laissant le bébé sous une pierre. Devenu Dalaï-lama, un oiseau noir lui raconta dans un rêve, qu’il avait protégé l’enfant. Depuis, même si ce n’est pas de l’ordre du religieux, c’est bien une croyance populaire.

2. Moulins à prières des pèlerins. 7’59

Plusieurs groupes de pèlerins, tout en faisant tourner leurs gros moulins à prières mani korlo qui renferment des mantras écrits, et dont on entend les grincements, sont assis en cercles. Certains réunissent des billets de banque pour construire un stupa (chörten) dans leur village. Offrandes et chants pour le Dharma, reflètent les sens, la forme, la vue, l’odorat, le goût, le toucher. Ils répètent trois fois les quatre phrases suivantes :
Sang gyè tcheu tang tsok kyi tchok nam la
Jusqu’à l’éveil, je prends refuge en le Bouddha
Tchang tchoup par tou dak ni kyap sou tchi
Le Dharma est la communauté suprême, la Sangha
Dak ki tcheu nyèn gyi pè tsok nam kyi
Grâce aux deux accumulations [mérites et sagesse] recueillies par l’écoute de l’enseignement
Dro la pèn tchir sang gyé droup par chok.
Puissé-je devenir un Bouddha pour le bien des êtres.
3. Trompes et prières. 1’13
L’appel des trompes, du haut de la colline, vers les 8 heures du matin, se fait de plus en plus présent.
« Devant vous, Maître fondateur, Bhagavan, Ainsi-allé, Destructeur de l’ennemi, Bouddha parfaitement accompli, Glorieux Conquérant Bouddha Shakyamouni, je me prosterne. En vous je prends refuge et vous présente des offrandes. Accordez-moi vos bénédictions ».
4. Bonzes en prières sous la thangka. 1’37
Plusieurs centaines de moines sont en activité, au sommet et au pied de la colline. En haut, silencieux, on les voit dérouler respectueusement la grande thangka, dévoilant une immense image peinte des trois Bouddhas. En bas, assis en tailleur, face au mur de la colline, d’autres moines chantent leurs prières sous la représentation religieuse. Les pèlerins, en un flot ininterrompu, défilent dans le dos des moines, en jetant leurs écharpes khata de soie par-dessus les têtes des religieux, et les étoffes blanches de félicité s’accumulent en vrac sous la thangka. Canalisés par des jeunes femmes militaires chinoises, immobiles et impassibles, ils n’ont pas le droit de s’arrêter. Leurs pas, lents, sont accompagnés par des tambours qui se tiennent à gauche de la thangka. Le texte de la prière, comment pratiquer le Dharma (enseignements spirituels, particulièrement ceux du Bouddha), est autant répétitif que méditatif. « Quelle est la cause du problème qui empêche d’atteindre le bonheur ? Comment arrêter la souffrance et s’en libérer totalement ? »
5. Bonzes en prières devant les pèlerins. 2’05
Il est maintenant 9 heures du matin. La prière-récitation continue, trois fois, sept fois ou d’avantage. Un bouddhiste prend refuge dans les Trois Joyaux, le Bouddha, le Dharma et la Sangha (« Namo Bouddhaya, Namo Dharmaya, Namo Sanghaya »), pour tenter d’éviter la souffrance du Samsara (Khorwa en tibétain) et avec la foi que les Trois Joyaux ont le pouvoir de le mener vers le bonheur, la libération ou l’éveil.
6. Trompes, trompettes, flûtes et hautbois, conques, tambours et cymbales. 8’45
Vers les 12 heures, la thangka du Bouddha Shakyamouni (563-483 avant J.-C., le quatrième des mille Bouddhas, fondateur de ce qui est appelé aujourd’hui le bouddhisme) est de nouveau enroulée par les moines qui, par dizaines, portent ensuite sur leurs épaules, en file indienne, le long et lourd boudin sacré du tissu peint. À mi-parcours de la descente de la colline, les porteurs religieux sont encadrés par d’autres moines, des musiciens. Certains sont harnachés aux flancs comme des mulets de deux tambours qu’un autre moine, derrière, frappe en donnant le rythme de la marche. À la porte d’un des bâtiments de la cité-monastère, tous, ils s’arrêtent pour jouer une dizaine de minutes, brièvement mais fortement. Puis, ils cessent brutalement, tournant les talons et rentrent, emportant la grande thangka du jour et les instruments de musique.
Les tambours ronds nga dhum, d’origine indienne, ont fusionné avec les petites trompes ou flûtes chinoises gua ling et autres hautbois et conques marines blanches dhung kar (symbole de l’absence du mal, son pur du Dharma). Les longues trompes dhung chen ont rivalisé en une bataille musicale rapide avec les grandes cymbales bhub chel qui ont claqué et craqué en se superposant avec résonance dans l’écho des montagnes himalayennes, délivrant une bien étrange fausse sonorité de cornemuse celtique.

B. Monastère de Ganden.

Plage 7. Enregistrement le samedi 10 juillet 2010 dans la chapelle Nym Chu Lhakhang, à droite après l’entrée du monastère. Ganden est situé au Nord-Est de Lhassa en longeant la rivière Kyi Chu. À 36 km du Palais du Potala des Dalaï-lamas, un chemin grimpe vers la vallée de Ganden où le monastère se trouve près du sommet de la corniche sacrée de Wangku Ri, à 4700 mètres d’altitude. Chaque petit matin, des camions convoient des pèlerins à partir du monastère de Jokhang de Lhassa jusqu’à Ganden, qui est pour eux la résidence de divinités (devas), le Paradis Tushita, et aussi la terre de Jampa (nom tibétain de Maitreya, le futur bodhisattva qui sera le successeur de Bouddha). Ce monastère fut créé en 1409 par Tsong Khapa, fondateur de l’école religieuse dite secte Gelugpa. Le terme « gelug » signifie « vertueux », mais on peut y voir la contraction de « Geden lug », soit « la tradition de Geden ». Tsong Khapa, après avoir médité sur les lieux, décida que ce serait le premier monastère des Bonnets Jaunes (dénomination chinoise) et le principal. Contrairement à la coutume des autres monastères, le titre d’abbé de Ganden (Tri Rinpotché ou Tripa) n’est transmis ni par hérédité, ni par incarnation, mais parmi les lamas les plus érudits; cette fonction le destinait à devenir régent en cas d’absence du Dalaï-lama, ou pendant sa minorité.
Des six grands monastères de cette école religieuse (Ganden, Séra, Drepung, Tashilhunpo, Labrang et Kumbum), il fut le plus dévasté par l’action des jeunes Gardes rouges chinois pendant la Révolution culturelle de 1966 (tanks et avions bombardèrent les bâtiments et les moines qui s’en échappèrent furent fusillés). Depuis les années 1980, les villageois des alentours font des efforts exceptionnels pour aider les moines à reconstruire le monastère à l’identique, avec sa couleur rouge brique foncé si typique de Ganden. Des 3500 moines à son apogée en 1959, date de l’exil en Inde du Dalaï-lama, il n’en reste que 300 qui sont encore soumis à des séances de rééducation patriotique, depuis 1996, pour y avoir affiché des photos interdites du saint homme.
7. Sheri Devi. 32’
La chapelle Nym Chu Lhakhang, interdite aux femmes (c’est indiqué en tibétain et en anglais sur une pancarte) est consacrée aux quatre divinités protectrices : Gon-po ou Kala Rupa, Choegyal, Nam Sé et Lhamo Devi. Deux religieux, le bonze Lobsang Dawa et le guéshé Kirchen récitent donc, en diphonie, une prière de protection, importante dans la tradition gelugpa. L’accompagnement rythmé se fait avec un tambour nga, des cymbales moyennes bhub chel, un petit tambour dhamaru, des petites cymbales entre le pouce et l’index de la main droite qui renferme le sceptre vajra à l’intérieur de la paume, pendant que la main gauche agite une petite cloche drilbu.
Cette cloche, faite de 7 métaux, est un symbole féminin qui représente la sagesse (par la connaissance) et la vacuité. La cloche et le vajra sont l’union de la sagesse et de la compassion. D’ailleurs, le manche de la drilbu est un demi vajra représentant les 5 émotions perturbatrices à transformer en 5 sagesses. Le son de la cloche est le son primordial, l’appel du divin. Les deux petites cymbales, utilisées dans les rituels du bouddhisme tibétain, sont également fabriquées avec le même alliage de 7 métaux que les bols chantant (aux propriétés thérapeutiques), correspondant aux 7 planètes : or (Soleil), argent (Lune), mercure (Mercure), cuivre (Vénus), fer (Mars), étain (Jupiter) et plomb (Saturne). Quant au petit tambour dhamaru, utilisé pour les rituels tantriques, il était jadis fabriqué à partir de deux demi-crânes humains. Le son proclame la félicité, et reproduit la circulation du sang lorsque le lama, sage ou yogi, est en silence complet.
C. Monastère de Séra.
Plage 8. Enregistrement le lundi 5 juillet 2010 à 15 heures, avec la présence de quelques 200 moines du monastère de Séra qui en compte 1200 au sein de trois collèges d’études.
Séra est un des grands monastères des Bonnets Jaunes gelugpa. Son nom signifie « L’enclos des roses » mais aussi « la grêle », car, d’après un dicton local, « la grêle peut détruire la réserve de riz », sous-entendu le monastère rival de Drépung, construit comme Séra en 1419. Ces deux monastères bénéficient, par ailleurs, d’une aire où l’on découpe les corps des morts et où l’on broie leurs os, interdite aux étrangers. Du temps où y vivaient 5000 moines et novices, Séra était renommé pour son enseignement tantrique en mysticisme ésotérique. Dans une des chapelles, l’effigie de la déesse Jetsun Dolma (Tara Verte la salvatrice) est apparue d’elle-même sur un rocher. Dans une autre chapelle, les pèlerins se prosternent jusqu’à en user le sol car celui qui « offre sa tête » au protecteur Tamdrin, divinité à tête de cheval, est garanti d’avoir une descendance en bonne santé.
Séra, qui se trouve au pied de la montagne Phurpa Chok Ri, à 5 km au nord du Jokhang à Lhassa, est l’un des monastères les mieux préservé du Tibet, miraculeusement épargné durant la Révolution culturelle maoïste, bien que les cent huit volumes du canon bouddhique furent perdus ou détruits à cette époque.
8. Joutes oratoires philosophiques. 10’35
La cour des débats philosophiques, sous forme de joutes oratoires, tradition séculaire, est ombragée par des arbres anciens. Les pèlerins déposent des offrandes, écharpes, talismans et beurre de yak sur une grande pierre vénérée pour y avoir reçu des cieux la forme treize fois écrites de la voyelle « A », alors que le maître Tsong Khapa rédigeait son commentaire sur le classique de Nagarjuna, « la Voie du Milieu ». C’est dans ce cadre que les moines sont interrogés et répondent philosophiquement à toutes sortes de questions. Les études durent vingt ans minimum, et commencent vers les sept ans avec la lecture, l’écriture et la mémorisation de textes. L’examen final a lieu en public, et c’est la foule des moines (3000 en 1959) qui posent les questions mais ce sont deux professeurs qui jugent les candidats, deux par deux étudiants. À chaque question qu’il pose, le lettré se frappe lui-même dans la paume. Les interrogations de cet enregistrement sont, en vrac, « Comment arriverons-nous à méditer tout en gardant l’énergie pour obtenir l’expérience de l’esprit ? », « Comment et pourquoi peut-on voir, sentir, percevoir ? », « Comment se connecter l’esprit, dans le cœur et non dans le cerveau pour obtenir la vision ou l’odorat ? », « Où suis-je, dans l’esprit ou dans le corps ? », « Où est l’esprit ? Où est moi ? », « Comment se détacher de son égo ? ». Des explications diverses sont données comme réponses : « Le fœtus, dans le ventre de sa mère, est d’abord un cœur qui devient l’esprit.
Le corps est un récipient de l’esprit ». « Si l’on est en colère, il faut se détacher, s’éloigner d’un sentiment qui n’est pas soi tout en acceptant ces sentiments qui ne font pas partie de notre personnalité » est une réponse à la question : « Il y a du lait dans le café, ensemble ils se mélangent, comment les séparer ? »
Production-réalisation : François Jouffa.
Enregistrements in situ au Tibet, en juin et juillet 2010, au Nagra IV-S, avec bandes magnétiques RMG International, et deux micros Sennheiser MKH 416T.
Photos : Sylvie Jouffa au Nikon D90 (sauf pour la chapelle du monastère de Ganden interdite aux femmes où François Jouffa a utilisé un Lumix Panasonic DMC-LXI plus discret).
Textes en français et en anglais : Susie Jouffa.
Montage et prémastering : Alexis Frenkel, Sudio Art & Son, Paris, 2011.
Editorialisation : Augustin Bondoux pour Groupe Frémeaux Colombini.
Droits : Frémeaux & Associés.
Remerciements :
Merci à Annie Vorac (la Maison de la Chine, Paris), Lopsang Tenzyn (guide-interprète anglo-tibétain de Lhassa) et Ky Sang (chauffeur-porteur). Merci à Katia Buffetrille (tibétologue à l’École pratique des hautes études, Paris) pour ses conseils. Merci pour sa disponibilité, quand il est à Paris, au guéshé Dakpa (qui étudia au monastère de Ganden de 1982 à 1989) et merci aussi au Centre Kalachakra parisien pour son accueil.
Merci, et surtout reconnaissance infinie, au cardiologue chinois du service des urgences de l’hôpital de Shigatsé...
*** Du même auteur : Tibet - Le Jokhang de Lhassa, prières et chants de travail. CD Frémeaux & Associés, 2011. FA5 312.

Tibet. Music and prayers from the Yellow Hats monasteries:
Tashilhunpo, Ganden, Sera.

By François Jouffa
OM MANI PADME HUNG
Sanskrit mantra particularly associated with the Bodhisattva of Compassion.

Total playing time: 65 minutes 50 seconds

A. Tashilhunpo Monastery, Shigatse.
Tracks 1, 2, 3, 4, 5 and 6. Recorded on Saturday, June 26th, 2010, on the second day of the Shigatse Great Thangka Festival held every year where tens of thousands pilgrims come to admire the huge displayed thangka. Shigatse (at an altitude of 3836 meters) is the second largest city in Tibet (after Lhasa, of course), now populated by a majority of Han Chinese people as the result of a colonization phenomenon emphasized by the construction of the Beijing-Shigatse railway and the presence of a impressive and imposing military garrison.
Main monastery of the Tsang Province, Tashilhunpo is one of six important centers of the Gelugpa sect (in the sense of “religious school”), named the Yellow Hats Tradition by the Chinese. Gendun Drub, the first Dalai Lama, founded the monastic city in 1447. In 1642, the fifth Dalai Lama gave his tutor, Chökyi Gyaltsen, the title of Panchen Rinpoche meaning the “precious great/grand master”, thus creating the lineage of the Panchen Lamas, each of them being
considered as the embodiment of the Buddha Amitabha, the “Buddha of Infinite Light”. Panchen Lamas are widely worshipped in Tibet, almost as much as the Dalai Lama, even more according to some people. The great Tashilhunpo Monastery with its numerous buildings, palaces, chapels and chörten (dome-shaped graves), is established down the Drölma Ri hill and its main front door is close to the Lhasa-Shigatse-Nepal road. A three-kilometers ambulatory peregrination path surrounds the Tashilhunpo Monastery climbing the ridge behind the complex and going along the northern outer walls. Pilgrims to reach, as closely as possible, the huge whitewashed wall by the monks, use this road. It is here that, for three days in June or July (actually the 14th, the 15th and 16th days of the 5th month of the Tibetan lunar calendar), a gigantic thangka of 40 meters is unwound. Three days, three thangkas, three Buddhas (of the past, the present and the future).
1. Children, birds and horns. 1’26
Tashilhunpo, “a windy place of good omen”, accommodates almost a thousand monks (they were approximately 5000 in 1959 at the arrival of the Chinese army before the Cultural Revolution of the 1960s destroyed 2/3 of the monastery). In the morning of June 26th, 2010, at dawn, in front of the esplanade that faces the main entrance of the monastery, pilgrims are gathering around the stands of “merchants of the Temple” (mala rosaries, lungta prayers flags, gau boxes, dzi pearls, offering bowls, etc.) and around realistic Chinese statues, awaiting fervently for the gigantic thangka to be unwound down from the top of the hill. A few thousands of them have been standing for hours after they had walked for days, even for weeks, prostrating themselves by lying flat on their stomach and placing their forehead on the ground at each step. The other pilgrims, dozens of thousands, bypass the monastery by the left in the traditional clockwise circumambulation direction, alike the movement of the prayer wheels they almost all brandish until they will get right under the big thangka, one or two hours later. The Tibetan huge and long horns can now be heard in the distance. Children are playing around their parents who are praying. The oldest ones, who have the chance to be sent to school, indicate to their less educated parents where they may settle down on the ground. Birds are twittering. According to a legend, they can tell the future, bless people and give advice. The first Dalai Lama was native of Shigatse. After his death, he had been reincarnated among a family of peasants who had to run away and leave their baby under a stone. After he became the Dalai Lama, a black bird told him in a dream that he had protected the child. Since then, even if it is not part of the official religious doctrine, it became a popular belief.
2. Pilgrims prayer wheels. 7’59
Several groups of pilgrims sitting in a circle have their big mani korlo prayer wheels that contain written mantras spinning. Some of them are collecting bank notes in order to build a stûpa (chörten) in their village. The offerings and songs to the Dharma represent the five senses (vision, hearing, smell, taste and touch). They repeat three times in a row the following four sentences drawn from the prayer of Refuge and Bodhicitta:
Sang gyè tcheu tang tsok kyi tchok nam la
In the Buddha, the Dharma and the noblest Sangha
Tchang tchoup par tou dak ni kyap sou tchi
I take refuge until enlightenment is obtained
Dak ki tcheu nyèn gyi pè tsok nam kyi
By the merit of generosity and so forth
Dro la pèn tchir sang gyé droup par chok.
May I attain Buddhahood for the welfare of all beings.
3. Horns and prayers. 1’13
The call of horns, from the top of the hill, at about 8:00 am, is increasingly loud. “In front of you, Founding Master, Bhagavan, so going, Destroyer of the enemy, perfectly accomplished Buddha, Glorious Conqueror Shakyamuni Buddha, I prostrate myself. In you I take refuge and present you offerings. Grant me your blessings”.

4. Bonzes in prayers under the thangka. 1’37

Several hundred monks are bustling about at the top and at the foot of the hill. At the summit, one can see them unwinding respectfully, in silence, the big thangka that reveals a huge painted image of the three Buddhas. Below, sitting cross-legged and facing the hill, other monks, chant their prayers under the religious representation. Behind the monks, pilgrims are parading in a continuous stream, throwing their white khata silk scarves over the heads of the priests, the fabrics of bliss thus piling up in bulk under the thangka. Kept under surveillance by motionless and impassive Chinese military young women, they do not have the right to stop. Drummers who stand to the left of the thangka accompany their slow steps. The prayer text about how to practice the Dharma (spiritual teachings, particularly those of the Buddha) is repetitive and meditative. “What is the cause of the problem that prevents from attaining bliss? How to stop suffering and release oneself from it totally?”

5. Bonzes in prayers in front of the pilgrims. 2’05

It is now 9:00 am. The chant-prayer-recitation continues, three times, seven times or more. The Buddhists take refuge in the Three Jewels, the Buddha, Dharma and Sangha (“Namo Bouddhaya, Namo Dharmaya, Namo Sanghaya”) in order to avoid suffering and attain freedom from Samsara (Khorwa in Tibetan) and with the faith that the Three Jewels have the power to lead towards happiness, the liberation or the enlightenment.
6. Horns, trumpets, flutes and oboes, conches, drums and cymbals. 8’45
At about 12:00 o’clock, the thangka of the Shakyamuni Buddha (563-483 before J.-C., the fourth of the Thousand Buddhas, founder of what is known today as Buddhism) is again rolled up by the monks. They are a several dozen to carry along on their shoulders, in single file, the long and heavy sacred painted fabric. Halfway through the descent of the hill, the religious carriers are accompanied by musician monks. Some of them carry on both sides of hips two drums stroke by another monk who thus gives the rhythm of the pacing rate. In front of the door of one of the buildings of the monastery town, they all stop and play about ten minutes, briefly but loudly. Then, they suddenly interrupt their music, turn around and walk away bringing with them the big thangka and their musical instruments.
The nga dhum round drums, of Indian origin, are combined with small Chinese gua ling horns or flutes and with oboes and dhung kar white marine conches (symbol of the absence of evil, pure sound of the Dharma). The long dhung chen horns competed in a short musical battle between big bhub chel cymbals that echoed in the Himalayan mountains, delivering a sort of strange wrong tone Celtic bagpipe.
B. Ganden Monastery.
Track 7. Recorded on Saturday, July 10th, 2010 in the Nym Chu Lhakhang chapel situated to the right after the entrance of the monastery. Ganden is located East of Lhasa along the Kyi Chu River. At 40 km from the capital, a path climbs into the Ganden valley where the monastery stands near the summit of the sacred cliff road of Wangku Ri at an altitude of 4700 meters. Every early morning, trucks convey pilgrims from the Jokhang Monastery in Lhasa to Ganden, which is for them the residence of divine beings or devas, the Tushita Heaven, and also the land of Jampa (tibetan name for Maitreya, future bodhisattva who will be the successor of the Buddha). Tsongkhapa, founder of the religious school called the Gelugpa sect, built it in 1409. The term “gelug” means “virtuous”, but one can see the contraction of “Geden lug” namely the “Ganden tradition”. After having meditated on the scene, Tsongkhapa decided that it would be the first and the main monastery of the Yellow Hats (the Chinese name). Contrary to the custom of other monasteries, the title abbot of Ganden (Tri Rinpoche or Tripa) is not transmitted neither by heredity nor by embodiment, but is passed on among the most erudite lamas; this function /office designates the regent in case of absence of the Dalai Lama, or during its minority.
Among the six major monasteries of this religious school (Ganden, Sera, Drepung, Tashilhunpo, Labrang and Kumbum), it was the most devastated by the action of the young Chinese Red Guards during the Cultural Revolution of 1966 (the constructions were bombed by tanks and planes, and the monks who tried to escape were shot). Since the 1980s, the villagers of the surroundings help the monks to rebuild the monastery as it used to be with its dark red color bricks so typical of Ganden. They were 3500 monks at its peak in 1959, when the Dalai Lama found exile in India. The 300 remaining monks are still subjected to patriotic reeducation sessions since 1996 for having posted banned pictured of the holy man.

7. Sheri Devi. 32’

The Nym Chu Lhakhang chapel, forbidden to women (it is indicated in Tibetan and English on a sign) is dedicated to four protective divinities: Gonpo or Kala Rupa, Choe Gyal, Namse and Lhamo Devi. Two members of a religious community, the monk Lobsang Dawa and the gueshe Kirchen are therefore reciting, in overtone singing, a prayer of protection, important in the Gelugpa tradition. The rhythmical musical arrangement is provided by a nga drum, average sized bhub chel cymbals, a small dhamaru drum, small cymbals held between the thumb and the forefinger of the right hand which contains the vajra scepter inside the palm, while the left hand rings a small drilbu bell.
The bell, made of seven metals, is a feminine symbol, which represents wisdom (by the knowledge) and the vacuity. The bell and the vajra are the union of wisdom and compassion. Besides, the drilbu handle is a half vajra representing the 5 disruptive feelings to be transformed into 5 wisdoms. ­­­The sound of the bell is the primordial sound, the call of the divine. The two small cymbals used in the rituals of Tibetan Buddhism are also made with the same alloy of 7 metals as the melodious bowls (with therapeutic properties) corresponding to the 7 planets: gold (Sun), silver (Moon), mercury (Mercury), copper (Venus), iron (Mars), tin (Jupiter) and lead (Saturn). As to the small dhamaru drum used for tantric rituals, it was formerly made from two human half-skulls. The sound is the proclamation of bliss and reproduces the blood circulation when the lama, a wise man person or a yogi, is in complete silence.
C. Sera Monastery.
Track 8. Recorded on Monday, July 5th, 2010 at 3:00 pm, with the presence of some 200 monks from the Sera Monastery that shelters 1200 priests divided into three groups of studies.
Sera is one of greatest monasteries of the Yellow Hats (Gelugpa). Its name means “The enclosure of roses” but also “hail” as, according to a local saying, “Hail can destroy the rice reserve”, suggesting it can destroy the rival Drepung monastery built, as Sera, in 1419. Both monasteries have, moreover, an area forbidden to foreigners where the bodies of the deads are cut and the bones are crushed. At the time, when 5000 monks and religious followers used to live there, Sera was renowned for its tantric teaching and its esoteric mysticism. In one of the chapels, the effigy of the goddess Jetsun Dolma (Green Tara, the Saviouress) once appeared on a rock. In another chapel, pilgrims prostrate themselves on the ground as it is believed that “offering one’s head” to the protector Tam Drin, a horse-necked deity, brings the guarantee of have a healthy descent.
Sera which lies at the foot of the mountain Phurpa Chok Ri, 5 km north of the Jokhang in Lhasa, is one of the best preserved monasteries in Tibet, miraculously spared during the Maoist Cultural Revolution, although one hundred and eight volumes of the canonical Buddhist texts were lost or destroyed at that time.
8. Philosophical verbal sparring matches. 10’35
The courtyard dedicated to philosophic debates, taking the form of oratorical contests, a secular tradition, is in old trees shade. Pilgrims leave offerings, scarves, talismans and yak butter on a big worshipped stone revered for having received thirteen times the shape of the vowel “A” from heavens while master Tsong Khapa drafted his comment on the Nagarjuna’s Middle Way. It is in this context that the monks are questioned and answer to all sorts of philosophical questions. Studies take a minimum of 20 years. It begins at the age of 7 years old with the reading, the writing and the memorization of texts. The final examination takes place in public. The crowd of monks (3000 in 1959) raises the questions but it is two professors who evaluate the candidates, two by two students. At each questions asked, the scholar laps himself in the palm of his hand. The questions of this recording are here delivered disorderedly: “How shall we manage to meditate while keeping the energy to get the experience of the mind?”, “How and why can we see, smell, perceive?”, “How to connect the mind, in the heart and not in the brain, to obtain the vision or the sense of smell?”, “Where am I, in the spirit or in the body?”, “Where is the spirit? Where is myself?”, “How to break away from one’s ego?”. Various explanations are given as answers: “The fetus in the womb is at first a heart which becomes the mind. The body is a recipient for the mind”. “If we are angry, it is necessary to get loose from the feelings that are different from ourselves while accepting them though they are not a part of one’s personality” is an answer to the question: “There is some milk in the coffee, together they mix, how to separate them?”
Production-direction: François Jouffa.
In situ recordings in Tibet, June and July, 2010, with a Nagra IV-S
and two Sennheiser MKH 416T microphones, on RMG International magnetic tapes.
Photos: Sylvie Jouffa (with a Nikon D90, except for the chapel of the Ganden monastery forbidden to women where François Jouffa used the more discreet Panasonic Lumix DMC-LXI).
Texts in French and in English: Susie Jouffa.
Editing and premastering: Alexis Frenkel, Studio Art & Son, Paris, 2011.
Publishing by Augustin Bondoux / Groupe Frémeaux Colombini
© 2015 Frémeaux & Associés
Acknowledgements    
Thanks to: Annie Vorac (la Maison de la Chine, Paris), Lopsang Tenzin (Tibetan-English interpreter and guide of Lhasa) and Ky Sang (driver-carrier). Special thanks to Katia Buffetrille (Tibetologist at the École Pratique des Hautes Études, Paris) for her advice, and to gueshe Dakpa for his availability when he is in Paris (he studied in the Ganden monastery from 1982 to 1989).
We owe to the Chinese cardiologist of the emergency department of the Shigatse hospital a debt of endless gratitude…
*** Same production: Tibet, Jokhang in Lhasa, Buddhist chants and worksongs. CD Frémeaux & Associés, 2011. FA5 312.
Tibet - Musique et prières aux monastères des Bonnets Jaunes :
Tashilhunpo, Ganden, Séra
Tibet - Music and prayers from the Yellow Hats monasteries: Tashilhunpo, Ganden, Sera
Réalisation François Jouffa

Collectés en 2010 par François Jouffa, ces enregistrements in situ ont été réalisés en grande partie lors de la fête du déroulement de la Grande Thangka (le « Festival de l’Ensoleillement du Bouddha ») au monastère de Tashilhunpo, fondé au XVe siècle par Gendun Drub, le premier Dalaï-lama. Cette cité de plusieurs temples est un haut lieu de pèlerinage pour les disciples de l’école religieuse Gelugpa, de la secte dite des « Bonnets Jaunes » (dont les coiffes fascinantes ont été immortalisées par Hergé dans Tintin au Tibet), qui est l’une des branches les plus vénérées du bouddhisme. En complément du disque « Tibet - Le Jokhang de Lhassa » (FA5312 dans cette collection), ce nouvel album permet à l’auditeur d’explorer une tradition mystique séculaire au son des longues trompes tibétaines et des cymbales géantes qui vrombissent dans les montagnes himalayennes, des prières et des joutes oratoires philosophiques des bonzes érudits.    
Patrick Frémeaux

Most of these recordings were collected in 2010 by François Jouffa during the Tibetan Thangka Unveiling Festival (“The Sunning of the Buddha Festival”) at the monastery of Tashilhunpo, founded in the fifteenth century by Gendun Drub, the first Dalai Lama. With its several temples, this holly city has become an important site of pilgrimage for the followers of the Gelugpa religious school known as the “Yellow Hats” (whose fascinating headgears were immortalized by Hergé in Tintin in Tibet), which is the one of the most revered sects of Buddhism. In addition to the “Tibet - The Jokhang in Lhasa” disc (FA5312 in this collection), this new album allows the listener to explore an ancient mystical tradition to the sound of long Tibetan horns and giant cymbals that echo in the Himalayan mountains, prayers and monks philosophical verbal sparring matches.

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