Violon Jazz
Violon Jazz
Ref.: FA052

HOLLYWOOD - CHICAGO - NEW-YORK - LONDRES - PARIS

Ref.: FA052

Direction Artistique : ALAIN DELOT

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 1 heures 45 minutes

Nbre. CD : 2

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  • - CHOC JAZZMAN
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Présentation

Le violon a toujours su prêter son âme au jazz. Une anthologie pour retrouver l’inspiration et le swing de ces merveilleux funambules de l’archet. Un coffret de 2 CD avec livret 40 pages sous la direction de Alain Delot.
Patrick Frémeaux

Droits audio : Frémeaux & Associés - Le Patrimoine Sonore.



DINAH • BODY AND SOUL STÉPHANE GRAPPELLY AND HIS QUARTET • THEM THEIR EYES STÉPHANE GRAPPELLY • I WONDER WHERE MY BABY IS TONIGHT STÉPHANE GRAPPELLY • CALLING ALL KEYS HUGO RIGNOLD • THE WILD CAT JOE VENUTI TRIO • MY SYNCOPATED MELODY MAN RED MCKENZIE & HIS MUSIC BOX, JOE VENUTI • GOIN’ PLACES JOE VENUTI • FOUR STRING JOE JOE VENUTI’S BLUE FOUR • RUNNING RAGGED JOE VENUTI’S BLUE FOUR • KANSAS CITY KITTY NOBLE SISSLE AND HIS ORCHESTRA, JUICE WILSON • AFTER YOU’VE GONE STUFF SMITH AND HIS ONYX CLUB BOYS • ONYX CLUB SPREE STUFF SMITH AND HIS ONYX CLUB BOYS • MIDWAY • DESERT SANDS • SKIP IT STUFF SMITH TRIO • “C” JAM BLUES DUKE ELLINGTON AND HIS FAMOUS ORCHESTRA, RAY NANCE • MOON MIST DUKE ELLINGTON AND HIS FAMOUS ORCHESTRA, RAY NANCE • MY MELANCHOLY BABY SVEND ASMUSSEN • IT DON’T MEAN A THING IF IT AIN’T GOT THAT SWING SVEND ASMUSSEN • RING DEM BELLS SVEND ASMUSSEN • SMART ALEC LIONEL HAMPTON AND HIS ORCHESTRA, RAY PERRY • EDDIE’S BLUES EDDIE SOUTH • LADY BE GOOD EDDIE SOUTH • FIDDLEDITTY EDDIE SOUTH • CONCERTO POUR DEUX VIOLONS EN RÉ MINEUR EDDIE SOUTH • MINOR SWING CLAUDE LAURENCE ET SON ORCHESTRE • VOUS ET MOI DJANGO REINHARDT • STRANGE HARMONY MICHEL WARLOP ET SON ORCHESTRE • HARMONIQUES MICHEL WARLOP ET SON SEPTUOR À CORDES • OUI MICHEL WARLOP ET SON SEPTUOR À CORDES • CHRISTMAS SWING MICHEL WARLOP • JIG IN G (BEATIFUL STOMP) EMILIO CACERES TRIO • SOLO PAUL NERO TRIO GUT GELAUNT HELMUT ZACHARIAS • HUMORESQUE - OLD FOLKS AT HOME MARSHALL SOSSON.

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Presse
ELLINGTON, Edward “Duke” (1899-1974) piano, compositeur et chef d’orchestre.
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“Si bien el violín nunca fue asociado al jazz por el escucha, siempre estuvo presente en las agrupaciones orquestales. Junto con la guitarra y el banjo animo las reuniones con su calido sonido. De fácil transportación, integro los grupos de músicos ambulantes y desfiles callejeros, para luego unirse a los pianistas de rag-time que dieron origen al jazz. Al formarse las grandes orquestas, fue relegado a segundo termino por los bronces que permitían hacer sonoros y llamativos solos. Pero a finales de la década de 1930, con el advenimiento de las amplificación electrónica de los instrumentos, el violín volvió a recuperar su identidad como instrumento solista. Los primeros violinistas del jazz formaron parte de las orquestas tocando a la vez, muchos de ellos, otros instrumentos o doblado en agrupa ciones clásicas, hasta que Joe Venuti le encontró al violín su lenguaje jazzistico. Esta excepcional recopilación de 36 temas grabados entre Hollywood, Chicago, New York, Londres, Paris, Bruxelles, Berlín, Copenhagen, incluye algunos de los mas representativos violinistas de jazz: Stéphane Grapelli (Dibah, Body and Soul), Joe Venuti Trio  5the Wild Cat, Tour Strings Joe), staff Smith ans His Onyx Boys (Midway, Desert Sand), Ray Nance (C Jam Blues, Moon Mist), Eddie South (Lady Be Good, Fiddleditty), Michel Warlop (Oui, Christmas Swing), Helmut Zacharias (Gut Gelaunt), etc…”Par TANGO REPORTER
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« Cette anthologie vient nous rappeler à travers un excellent panorama que le violon n’est pas étranger au jazz... » ETUDES TZIGANES
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« Les trois mousquetaires du big band classique étaient quatre : Henderson, Basie, Ellington et Jimmie Lunceford. "Jimmie quoi ? ". Lunceford : une section rythmique à faire rebondir les plus grosses dames comme des virtuoses du trampoline dans les salles de danse de l’époque ; une section de saxophones qui jouait 366 jours par an et qui à force de travail était devenue compacte comme un ballon de hand-ball ; des arrangements fleuris (…) D’abord parce qu’il y en a plus, et qu’en plus du plus il y a l’intro et l’interlude loufoques de I’m Nuts About Screwy Music. Ensuite parce que le texte en français d’Alain Gerber, indépendamment de sa qualité littéraire, est extrêmement fourni. Enfin parce que Gerber a choisi ses titres préférés. » Franck BERGEROT – JAZZMAN (Choc Jazzman)
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Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    DINAH
    STEPHANE GRAPELLY
    S M LEWIS
    00:03:12
    1941
  • 2
    BODY AND SOUL
    STEPHANE GRAPELLY
    GREEN
    00:03:21
    1941
  • 3
    THEM THEIR EYES
    STEPHANE GRAPELLY
    M PINKARD
    00:03:04
    1938
  • 4
    I WONDER WHERE MY BABY IS TONIGHT
    STEPHANE GRAPELLY
    GUS KAHN
    00:02:48
    1939
  • 5
    CALLING ALL KEYS
    HUGO RIGNOLD QUINTET
    RIGNOLD
    00:03:01
    1935
  • 6
    THE WILD CAT
    JOE VENUTI TRIO
    JOE VENUTI
    00:02:29
    1928
  • 7
    MY SYNCOPATED MELODY MAN
    RED MC KENZIE
    MERRIE
    00:03:21
    1927
  • 8
    GOIN PLACES
    JOE VENUTI
    JOE VENUTI
    00:02:55
    1927
  • 9
    FOUR STRING JOE
    JOE VENUTI S BLUE FOUR
    JOE VENUTI
    00:02:56
    1927
  • 10
    RUNNING RAGGED
    JOE VENUTI S BLUE FOUR
    JOE VENUTI
    00:03:07
    1929
  • 11
    KANSAS CITY KITTY
    NOBLE SISSLE AND HIS ORCHESTRA
    E LESLIE
    00:03:11
    1929
  • 12
    AFTER YOU VE GONE
    STUFF SMITH
    HENRY CREAMER
    00:03:10
    1936
  • 13
    ONYX CLUB SPREE
    STUFF SMITH
    STUFF SMITH
    00:02:45
    1937
  • 14
    MIDWAY
    STUFF SMITH
    STUFF SMITH
    00:02:10
    1944
  • 15
    DESERT SANDS
    STUFF SMITH
    STUFF SMITH
    00:02:50
    1944
  • 16
    SKIP IT
    STUFF SMITH
    STUFF SMITH
    00:02:23
    1944
  • 17
    C JAM BLUES
    DUKE ELLINGTON
    DUKE ELLINGTON
    00:02:42
    1942
  • 18
    MOON MIST
    DUKE ELLINGTON
    MERCER
    00:03:02
    1942
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    MY MELANCHOLY BABY
    SVEND ASMUSSEN
    E BURNETT
    00:03:28
    1940
  • 2
    IT DON T MEAN A THING IF IT AIN T GOT THAT SWING
    SVEND ASMUSSEN
    DUKE ELLINGTON
    00:02:40
    1944
  • 3
    RING DEM BELLS
    SVEND ASMUSSEN
    DUKE ELLINGTON
    00:03:08
    1941
  • 4
    SMART ALEC
    LIONEL HAMPTON
    LIONEL HAMPTON
    00:03:22
    1940
  • 5
    EDDIE S BLUES
    EDDIE SOUTH
    EDDIE SOUTH
    00:03:07
    1937
  • 6
    LADY BE GOOD
    EDDIE SOUTH
    GERSHWIN
    00:03:18
    1937
  • 7
    FIDDLEDITTY
    EDDIE SOUTH
    EDDIE SOUTH
    00:02:44
    1938
  • 8
    CONCERTO POUR DEUX VIOLONS EN RE MINEUR
    EDDIE SOUTH
    JEAN SEBASTIEN BACH
    00:03:21
    1937
  • 9
    MINOR SWING
    CLAUDE LAURENCE
    DJANGO REINHARDT
    00:02:49
    1942
  • 10
    VOUS ET MOI
    DJANGO REINHARDT
    BOSMANS
    00:03:12
    1942
  • 11
    STRANGE HARMONY
    MICHEL WARLOP
    MICHEL WARLOP
    00:02:40
    1935
  • 12
    HARMONIQUES
    MICHEL WARLOP
    MICHEL WARLOP
    00:02:59
    1941
  • 13
    OUI
    MICHEL WARLOP
    ALIX COMBELLE
    00:02:46
    1943
  • 14
    CHRISTMAS SWING
    MICHEL WARLOP
    DJANGO REINHARDT
    00:02:50
    1937
  • 15
    JIG IN G (BEAUTIFUL STOMP)
    EMILIO CACERES
    EMILIO CACERES
    00:03:17
    1937
  • 16
    SOLO FLIGHT
    PAUL NERO TRIO
    PAUL NERO
    00:02:20
    1940
  • 17
    GUT GELAUNT
    HELMUT ZACHARIAS
    HELMUT ZACHARIAS
    00:02:33
    1942
  • 18
    HUMORESQUE OLD FOLKS AT HOME
    MARSHALL SOSSON
    ANTON DVORAK
    00:02:08
    1937
Livret

VIOLON JAZZ 1927-1944 FA 052

VIOLON JAZZ 1927-1944
Hollywood - Chicago - New-York - Londres - Paris - Bruxelles - Berlin - Copenhague
1927 - 1944
Histoire
Vous avez dit violon jazz ? Cette question a toujours l’air de sonner comme une contradiction.Le violon n’est évidemment pas a priori l’instrument qui fait penser au jazz. Et pourtant, il n’a jamais cessé d’être associé à la musique des noirs d’Amérique.À l’époque coloniale, les esclaves étaient chargés de faire danser leurs maîtres blancs. Les noirs détenaient ainsi une sorte de monopole de la musique de danse. Cet état de fait se prolongera d’ailleurs au-delà de la première guerre mondiale. Et l’instrument roi pour la danse était le violon.En 1850, l’écrivain G.G. Foster raconte (New York by gas light) que toutes les salles de danse du quartier des “Five Points” étaient animées par un violoniste qui distillait ses horribles grincements pour la modique somme de six pence par danse.Lafcadio Hearn, vers 1870, témoigne que la musique des dancings noirs de Cincinnati était jouée par le violon, le banjo et le violoncelle.Le violon, avec les guitares, mandolines et banjos, était également l’accompagnateur habituel des chanteurs de “country blues”.À la fin du siècle dernier, à la Nouvelle Orléans, on trouvait d’une part les fanfares de cuivres (brass bands) utilisées pour les parades, les défilés et aussi pour des concerts de musique légère et, d’autre part, les orchestres à cordes (string bands), pour faire danser.L’Excelsior String Band, orchestre de danse, émanait directement de L’Excelsior Brass Band, formation réputée dirigée par le violoniste Henry Nickerson.Peu à peu, les fanfares et les orchestres de danse assimilèrent le style des pianistes de ragtime et des chanteurs de blues. De cette fusion devaient naître d’abord les “orchestres syncopés”, puis le jazz.Les instruments à vent des brass bands s’imposeront comme leaders dans les premiers orchestres de jazz et le violon , dont la puissance sonore est insuffisante, devra renoncer au rôle de soliste.Il faudra attendre l’amplification électrique, à la fin des années 30, pour que les violonistes puissent à nouveau s’exprimer au sein des grandes formations, comme par exemple Ray Nance dans l’orchestre de Duke Ellington et Ray Perry chez Lionel Hampton. Entretemps, les violonistes créeront leurs propres petites formations.L’arrivée du cinéma parlant en 1927 met au chômage un nombre considérable de musiciens noirs qui ne peuvent retrouver du travail, les portes des orchestres blancs leur étant fermées.Lorsqu’au début des années trente, Joe Venuti quitte l’orchestre de Paul Whiteman, il faut toute l’influence de la chanteuse Bea Palmer, qui ne veut pas d’autre accompagnateur qu’Eddie South, pour que celui-ci soit engagé. Encore ne pourra-t-il jouer que caché derrière un écran et sans que son nom soit mentionné !
Pour apprécier l’importance du violon dans le blues et dans le jazz, la consultation de l’ouvrage de Briant Rust (Jazz records 1897 - 1942) est éloquente. On est étonné d’y découvrir les noms de quelque cinq cents violonistes ayant enregistré pendant cette période qui sont certes, pour la plupart, musiciens d’orchestre ou accompagnateurs , mais dont une centaine ont enregistré sous leur propre nom.On découvre même un certain Josh Hammond qui jouait du “one string fiddle”. L’histoire ne dit pas si ce violon à une corde était celui dont aurait rêvé Paganini. On peut douter que ses redoutables variations sur la corde de sol aient été au répertoire de notre jazzman.Ces musiciens jouent souvent de plusieurs instruments (clarinette, saxo, trompette…), comme Darnell Howard, Juice Wilson, Edgar Sampson, Ray Perry, Ray Nance.Certains, tels Paul Nero, Marshall Sosson, Harry Lookofsky et Joe Kennedy Jr. ont mené parallèlement une carrière classique et de jazzman.Notons en passant que cette pratique du crossover (passage d’un genre à l’autre), naturelle chez les anglo-saxons, reste toujours suspecte dans notre pays. De très grands musiciens comme, par exemple Leonard Bernstein, André Prévin ou le pianiste Friedrich Gulda, n’ont jamais été vraiment pris au sérieux par nos gardiens de l’orthodoxie musicale.
Joe Venuti, le premier, crée le véritable langage du violon jazz et en fait un instrument soliste à part entière.À sa suite, vers la fin des années 20, on voit apparaître les plus grands : Stuff Smith, Eddie South, Stéphane Grappelli. Plus tard viendront Svend Asmussen, Michel Warlop, Ray Nance, Ray Perry.À partir du début des années 50, alors que les échos du Quintette du HCF se sont tus, la renaissance du style New Orleans, ansi que l’arrivée du be-bop, nous font quelque peu oublier l’existence du violon dans le jazz.Pourtant, la tradition se poursuit en même temps que le violon assimile le style bop. Les noms ne manquent pas pendant cette période : John Frigo, Harry Lookofsky (qui réalisera seul en re-recording un enregistrement dans lequel il joue trois parties de violon et deux parties d’alto !), Dick Wetmore, Joe Kennedy Jr, Claude Williams, Elek Bacsik.Le free-jazz ne sera pas en reste, avec Ornette Coleman, Alan Silva et Leroy Jenkins.Plus près de nous, citons Jean-Luc Ponty qui jouit, outre Atlantique, d’une extraordinaire popularité, puis Didier Lockwood, Dominique Pifarely, Pierre Blanchard, Michel Urbaniak, l’anglais Nigel Kennedy (par ailleurs grand concertiste classique), les américains Darol Anger et John Blake.La nouvelle génération est particulièrement riche de talents et le violon trouve aujourd’hui sa place dans tous les genres de musique.Sous l’influence des interprètes, la lutherie a elle-même considérablement évolué. Outre le désormais classique violon électrique sous toutes les formes imaginables, nous avons vu apparaître, le violectra, le violon à cinq cordes qui s’étend au registre de l’alto, le double violon à dix cordes, construit à l’initiative du violoniste indien L. Shankar (deux manches portant cinq cordes chacun : l’un couvrant l’étendue de la contrebasse et du violoncelle et l’autre celle du violon et de l’alto).
En fait, il est bien difficile de définir un style propre au violon jazz.On peut cependant distinguer schématiquement deux grandes tendances, l’une privilégiant la beauté du son et le lyrisme du discours, l’autre qui essaie de traduire, au violon, l’expression des instruments à vent et recherche l’efficacité rythmique, les deux ayant un dénominateur commun : le swing. En simplifiant, on peut dire que, dans la première catégorie, se trouvent généralement des violonistes blancs, pour la plupart de formation classique, avec des exceptions dont Michel Warlop et Jean-Luc Ponty, tandis que les musiciens noirs, sauf Eddie South, se reconnaissent plutôt dans l’autre esthétique.Tout ceci, bien sûr, avec de nombreuses nuances en fonction de la personnalité de chaque musicien.L’essentiel, et le plus sûr, n’est-il pas de les écouter ?    
Alain Délot
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS SA 1996

Remerciements :
- à Alain Antonietto, dont les connaissances inépuisables, l’amitié et les encouragements m’ont été infiniment précieux pour la réalisation de cette compilation.
- à Lionel Risler pour son oreille infaillible et la qualité de son travail de report. -
 aux amis collectionneurs qui m’ont généreusement donné accès à leurs trésors : Philippe Baudoin, Jacques Lubin et Marc Monneraye.

Stéphane Grappelli
qui vient d’avoir quatre-vingt huit ans, continue inlassablement de promener son violon aux quatre coins du monde. C’est toujours un enchantement d’entendre cet éternel jeune homme dont l’enthousiasme, l’inspiration et le swing, sont demeurés intacts. Le son est d’une justesse absolue, ce qui est loin d’être une évidence chez les violonistes. Et, si ses jambes accusent parfois quelques signes de fatigue, la technique des doigts et de l’archet reste infaillible.Il est né à Paris le 26 janvier 1908. Sa vie d’enfant ne sera pas facile. Il perd sa mère à l’âge de quatre ans et connaît très tôt les pensionnats. Il apprend le violon tout seul, sur un instrument que son père lui offre à l’âge de dix ans.Pour s’en sortir, il fait un tas de petits métiers et joue de la musique partout où l’occasion se présente : dans la rue, dans les bals, les restaurants, les cinémas, accompagnant les films muets. Outre le violon, il apprend, toujours seul, le piano, le saxo, le trombone, l’accordéon.En 1927, il entre dans l’orchestre de Grégor et ses Grégoriens. Il participe à de nombreuses tournées qui le mèneront jusqu’en Argentine.La rencontre avec Django Reinhardt est décisive. Il dit lui même : “Toute l’oeuvre de ma vie se déploie comme une guirlande autour de la personnalité géniale de Django Reinhardt”.Jusqu’en 1939, leur histoire se confond avec la belle aventure du Quintette du Hot Club de France, créé en 1934. Les deux enregistrements de cette période que nous avons choisis, Them their eyes et I wonder where my baby is tonight, présentent le Quintette au sommet de son art.Au mois d’août 39, ils partent pour l’Angleterre. La déclaration de guerre les surprend en pleine tournée. Django rentre précipitamment en France. Grappelli reste en Angleterre où il séjournera jusqu’à la fin de la guerre.Les enregistrements de cette époque sont moins connus. Il nous a paru intéressant de les présenter ici. Grappelli nous livre une version très enlevée et inspirée de Dinah, ainsi qu’une interprétation pleine de lyrisme de la merveilleuse ballade Body and soul, qui nous donnent en outre le plaisir d’entendre le grand pianiste anglais, George Shearing.Il rentre en France en 1947, retrouve Django et reforme le Quintette. L’entreprise ne durera pas. La mode a changé, le style bop est arrivé. Grappelli a ses propres engagements et, après une tournée en Italie en 1949, que Django ne finira d’ailleurs pas, c’est la fin du duo.Stéphane Grappelli poursuit seul sa carrière, enregistre avec des formations diverses et donne d’innombrables concerts dans tous les pays du monde.
Sa discographie est l’une des plus riches qui soient dans l’histoire du jazz.À l’aise dans tous les styles, il a joué avec les musiciens les plus divers : les violonistes - Svend Asmussen, Joe Venuti, Stuff Smith, Ray Nance, Didier Lockwood, Jean-Luc Ponty, Darol Anger et… Yehudi Menhuin, les pianistes - Earl Hines, Hank Jones, Oscar Peterson, Duke Ellington, les guitaristes - Barney Kessel, Baden Powell - le bassiste Slam Stewart…Parmi ses partenaires réguliers, on peut citer : Alan Clare, Marc Hemmeler, Gérard Gustin (piano), Diz Disley, Marc Fosset et Martin Taylor (guitare).Ses concerts aux États-unis, à New-York ou en Californie, sont toujours un événement pour lequel on s’arrache les places à prix d’or.Il a su traverser plus de soixante-dix ans de musique sans jamais abdiquer sa personnalité.Retenons pour achever ce portrait la belle formule d’Alain Antonietto : “Entre la sclérose d’un narcissisme figé et l’opportunisme d’une “évolution” à tous crins, Grappelli a su choisir sa voie ; non pas celle de la juste mesure, mais celle de la folie de vouloir rester lui-même. Contre vents et marées”.
Hugo Rignold
est né en 1905 à Kingston-on-Thames (UK).Il fait ses études à la Royal Academy of Music où il apprend : le hautbois, la trompette, la contrebasse, en plus du violon et de l’alto.Pendant les années 20 et 30, il joue dans des orchestres symphoniques et donne également des concerts de musique de chambre en quatuor ou en quintette. Dans le même temps, il joue dans les orchestres de danse de Jack Hylton, Jack Harris, le New Mayfair Dance Orchestra.Après la guerre, il dirige successivement : l’Orchestre Symphonique du Caire, le Ballet de Covent Garden, l’Orchestre Philharmonique de Liverpool et l’Orchestre du Cap. En 1957, il est nommé directeur musical du Royal Ballet et de 1960 à 1968, il est à la tête de l’Orchestre Symphonique de Birmingham.Sa vie termine à Hampstead, dans la banlieue de Londres en 1976.En écoutant Calling all keys, on se dit que, vers 1935, les échos du Quintette du Hot Club de France avaient traversé le Channel et suscité quelques vocations. Hugo Rignold, qui montre ici une belle technique et une grande élégance, ainsi que les autres violonistes jazz anglais du moment, Eric Siday et Laurie Bookin entre autres, n’ont manifestement pas résisté au charme de cette musique.
Joe Venuti
Giuseppe Venuti est probablement né le 16 septembre 1894 à Malgrate di Lecco (Italie). La légende selon laquelle il aurait vu le jour sur le bateau qui amenait sa famille en Amérique n’est qu’un subterfuge inventé par son père pour faciliter son accession à la nationalité américaine. L’artiste s’en est expliqué à la fin de sa vie lorsqu’en 1971 il revint en pélerinage en Italie, sur les lieux de son enfance.Contrairement à son apparence, c’est un homme au caractère plutôt difficile, connu pour ses multiples facéties et qui n’hésite jamais à faire une bonne blague, surtout si elle est de très mauvais goût.Il est le premier véritable violoniste soliste de l’histoire du jazz. C’est un musicien à la sonorité généreuse et à la technique parfaite qui a su explorer toutes les possibilités de son instrument : harmoniques, pizzicati, doubles cordes. Il a même imaginé de jouer sur les quatre cordes à la fois en passant le violon entre le bois de l’archet et les crins détendus. (Four string Joe). Svend Asmussen reprendra d’ailleurs ce procédé dans son premier enregistrement de Tiger rag en 1935.La rencontre avec son jeune compatriote, le guitariste Eddie Lang (de son vrai nom : Salvatore Massaro), est une étape décisive de sa carrière. Cette association durera jusqu’à la disparition prématurée à l’âge de trente ans d’Eddie Lang, en 1933.La cohésion de cet ensemble est parfaite. Au lyrisme de Venuti, Lang ajoute un accompagnement en rythme et en contrepoint si riche que l’on a parfois l’impression d’entendre une section rythmique complète. (Going places)Il joue également avec les orchestres de Red Nichols, Frankie Trumbauer, Paul Whiteman, Jean Goldkette, Sam Lanin, Hoagy Carmichael, Adrian Rollini, Tommy Dorsey, Bix Bei­derbecke.En 1934, il part en Europe où il rencontre un grand succès, notamment en Angleterre. Pendant une vingtaine d’années, il voyagera ainsi avec son propre orchestre.En 1956, il collabore avec la CBS à Los Angeles. Jusqu’à la fin des années 60, il travaille également à Las Vegas et à Seattle.À partir de 1969, il vient souvent en Europe. Il grave à Paris le célèbre Venupelli blues en compagnie de Stéphane Grappelli. En 1971, il enregistre à Milan avec des musiciens italiens.Il a définitivement rangé son violon à Seattle le 14 août 1978.
Robert Edward “Juice” Wilson
Robert Edward “Juice” Wilson est né le 21 janvier 1904 à Saint-Louis (Missouri). Outre le violon, il joue de la clarinette et du saxo alto.Orphelin à l’âge de trois ans, il part pour Chicago, joue de la batterie à l’école et fait partie du Chicago Militia Band. Il débute l’étude du violon en 1912 avec le professeur William Jones. À 14 ans, il commence à jouer au Queen’s Hall dans l’orchestre de danse de Jimmy Wade. De 1918 à 1919 il entre, avec Eddie South, chez Freddie Keppard, qui lui donne des leçons de trompette. Il le quitte l’année suivante pour aller jouer sur les bateaux de croisière sur les Grands Lacs.`En 1920, il est à New-York où il joue avec James P. Johnson et Luckey Roberts. L’année suivante, il part pour Buffalo. Là, il reprend ses études de violon avec un professeur allemand, Joseph A. Ball, premier violon du Buffalo Symphony Orchestra et jouera même au sein de l’Orchestre Symphonique des Jeunes.En 1929, il part avec l’orchestre de Noble Sissle pour une tournée en Europe. Il passe par Paris et Londres où il grave les seuls enregistrements que nous connaissions de lui au violon, dont Kansas City Kitty.L’année suivante, c’est l’ Italie, puis l’Espagne et l’Afrique du Nord. En 1937, il s’installe à Malte où il restera dix-sept ans. À partir de 1955, il passe par le Liban, l’Italie, Gibralter et s’installe à Tanger.Ce n’est que dix ans plus tard, après un détour par Paris, qu’il regagnera les États-Unis.Nous n’avons malheureusement que peu de témoignages enregistrés de son jeu au violon. Il est considéré comme un des grands de cet instrument.
Stuff Smith
Hezekiah, Leroy, Gordon “Stuff” Smith est né le 14 août 1909 à Portsmouth (Ohio). Il passe sa jeunesse à Cleveland. Son père, coiffeur et musicien amateur, lui fabrique son premier violon.À douze ans, il commence à jouer dans l’orchestre de son père. Quelques années plus tard, il va suivre des cours de musique à l’université de Caroline du Nord. À quinze ans il est chanteur et danseur dans une troupe de music-hall.En 1926, il entre dans l’orchestre d’Alphonso Trent à Dallas, avec qui il réalise ses premiers enregistrements. En 1928, il joue à New-York avec Jelly Roll Morton, puis revient chez Trent où il reste jusqu’en 1929.Il part pour Buffalo où il crée son orchestre en 1930 avec, entre autres, le trompettiste Jonah Jones et le batteur Cozy Cole.En 1935, il s’installe à New-York avec son sextette dans une petite boîte de la 52e rue, l’Onyx Club, où il restera jusqu’en 1940, à l’exception d’une tournée de quelques mois en Californie (1937). Il fait véritablement la fortune de cet établissement et sa popularité est immense.Il compte parmi ses amis le violoncelliste Gregor Piatigorski, les violonistes Fritz Kreisler et Jascha Heifetz ( qui l’accompagnera au piano !), qui viennent souvent le voir à l’Onyx Club. Il leur explique ainsi son style de jeu : “ Je n’ai besoin que de quelques centimètres à la pointe de l’archet. Ainsi, je le contrôle mieux, comme un instrumentiste à vent contrôle son souffle. Quand je veux un effet staccato, je joue naturellement au talon de l’archet, mais très violemment, comme si je voulais frapper une cymbale”.
Dans les années 40, il joue essentiellement en trio et revient pour quelques mois à l’Onyx Club avec cette formation, fin 1944.Après la guerre, il ouvre un restaurant à Chicago, tout en continuant à jouer avec de petits ensembles.Dans les années 50, Stuff joue la plupart du temps en Californie. En 1957, il enregistre avec Dizzy Gillespie. Cette même année, il part pour l’Europe avec le “Jazz at the Philharmonic”, mais il tombe malade en cours de route et doit abandonner la tournée. En 1963, il retrouve Herb Ellis, qui avait fait partie de son trio en 1944, pour une séance mémorable dans un studio de Hollywood.En 1965, il revient en Europe et enregistre plusieurs disques à Paris dont le célèbre Steff and Stuff avec Stéphane Grappelly.L’année suivante le retrouve dans les studios de Radio Bâle en Suisse pour un concert Violin summit, en compagnie de Stéphane Grappelly, Svend Asmussen et Jean-Luc Ponty.Il ne quittera plus l’Europe jusqu’à sa mort qui survient à Munich le 25 septembre 1967. Il repose à Copenhague.Stuff ne recherche pas le “beau son” des violonistes. Son style est violent, heurté, sa sonorité âpre. Le rythme passe avant tout. Il semble perpétuellement en conflit avec l’instrument dont il cherche à repousser les limites, prêt à tous les excès, le modèle à atteindre étant pour lui le son de la trompette de Louis Armstrong, peut-être le cri du peuple noir. Écoutez ses accents déchirants dans Desert sands. C’est sans doute le plus authentiquement jazz de tous.
Ray Nance
Raymond Willis Nance est né à Chicago le 10 décembre 1913. Tout jeune, il apprend le piano, le violon et la trompette.Il débute en 1932 comme animateur et chef d’orchestre dans les cabarets de sa ville natale.En 1938, il joue avec Earl Hines puis, l’année suivante, dans l’orchestre d’Horace Hen­derson. En 1940, il entre chez Duke Ellington en remplacement de Cootie Williams. Il ne le quitera qu’à deux reprises , en 1944 et 1964, chaque fois pendant environ un an, pour diriger sa propre formation.À partir de 1966, il travaille beaucoup en Europe, notamment en Suisse. En 1974, il enregistre en Allemagne avec le pianiste Kenny Drew.Ray Nance est décédé à New-York le 29 janvier 1976.Le côté comique parfois exagéré qu’il cultivait sur scène a sans doute fait un peu oublier qu’il était un grand soliste, aussi bien à la trompette qu’au violon, ainsi qu’un chanteur de talent.C’est un musicien rare dont Duke Ellington disait : “He never played a bad note in his life”.
Svend Asmussen
né le 28 février 1916 à Copenhague. Après des études classiques de violon, il donne de nombreux concerts dans des églises. À l’age de dix-sept ans, il fait ses débuts professionnels avec un quartette sur le modèle du Joe Venuti’s blue four. Ce n’est pourtant qu’en 1937 qu’il décide, après avoir hésité entre une carrière de dentiste et de sculpteur, de se consacrer entièrement à la musique. Il travaille au Danemark avec les artistes étrangers en tournée : Fats Waller, Joséphine Baker, Les Mills Brothers…Benny Goodman qui n’a pas le compliment facile dit de lui : “C’est un sacré musicien, il a toujours été un de mes préférés. Quel goût merveilleux dans tout ce qu’il joue !” Il est si impressionné en l’entendant qu’il l’invite par deux fois à venir s’installer aux États-Unis. Mais, à cette époque, sa notoriété est telle en Scandinavie qu’il préfère rester dans son pays.Après la guerre, il s’oriente plutôt vers la musique “populaire”. Son disque “The fiddling viking”, qui fut un grand succès aux États-Unis, montre pourtant à quel point le jazz reste toujours présent dans son jeu, même quand il joue de la musique de danse.Le trio qu’il forme avec le guitariste Ulrik Neumann et la chanteuse suédoise Alice Babs connaît un immense succès international. On se souvient de leur “tube” :  Side by side.Il enregistre avec les plus grands : Duke Ellington, Lionel Hampton, Stéphane Grappelli (cette réunion au sommet dans l’album “Two of a kind” est un pur chef d’oeuvre), Ray Nance, Toots Thielemans. Son enregistrement avec John Lewis (The European encounter) est un grand moment de musique de chambre tant est grande la connivence entre ces deux artistes.
Aussi à l’aise dans une église pour un concert de musique sacrée que dans l’intimité d’un cabaret de jazz, ou sur la scène d’un music-hall, c’est un musicien complet dont l’inspiration est riche de toutes les styles de musique, classique, folklorique, populaire, jazz, et dont les improvisations sont toujours extrêmement variées et pleines de trouvailles inattendues. Il possède, en plus d’une technique sans faille et d’un swing constant, une sonorité ample surtout dans le registre grave du violon, qu’il affectionne particulièrement et qu’il cultive également sur le violon ténor ou le violectra.L’accueil plutôt tiède du public français nous rappelle que, chez nous, tout ce qui n’est pas correctement étiqueté est suspect et qu’on ne saurait être considéré comme grand musicien si l’on est un touche à tout fût-ce de génie et si, de surcroît, on ne se prend pas trop au sérieux.Le plus bel hommage vient du maître lui-même, Stuff Smith. Il raconte sa découverte d’Asmussen au cours d’une soirée chez Timmie Rosenkrantz : “Ce n’est pas possible ! Je n’ai jamais entendu un swing pareil au violon”. “De toute ma vie de violoniste, ce garçon, Svend, est le premier musicien qui m’ait vraiment donné envie de danser”.Dans My melancholy baby, Svend expose le thème pizzicato, puis reprend l’archet, chante et improvise au vibraphone avant de conclure au violon.It don’t mean a thing est une éblouissante démonstration de swing et de virtuosité et une belle leçon de bonne humeur communicative de la part du quartette vocal.Ring dem bells nous fait apprécier l’extraordinaire cohésion de cet ensemble.Aujourd’hui, ce jeune homme qui vient de fêter ses 80 ans et qui n’a rien perdu de son swing ni de son humour continue de nous enchanter.
Ray Perry
est né à Boston (Massachussets) le 25 février 1915.Il commence par des études de violon classique puis, à l’âge de vingt ans, apprend le saxophone.Il joue avec Chick Carter, Blanche Calloway et surtout Lionel Hampton de 1940 à 1943, avec qui il enregistre au violon et au saxo alto et baryton.Très influencé par Stuff Smith, comme on peut l’entendre dans cet enregistrement de Smart Alec, il est l’un des premiers à avoir utilisé un violon amplifié, dès 1940.Ray Perry est mort à New-York à la fin de l’année 1950.
Eddie South
Edward Otha South est né à Louisiana (Missouri) le 27 novembre 1904, mais c’est à Chicago où ses parents s’installent bientôt qu’il passera sa jeunesse. Très jeune, il reçoit un enseignement classique au conservatoire. Cet enfant prodige aurait dû poursuivre dans cette voie mais, à cette époque, l’idée qu’un soliste noir puisse interpréter le concerto de Tchaikovsky sur la scène du Carnegie Hall n’était pas vraiment dans l’air du temps.Le grand violoniste de la Nouvelle Orléans Charlie Elgar le prend sous son aile, Darnell Howard l’initie au jazz. À seize ans, il poursuit ses études au Chicago College of Music où il suit les cours de Petrowitsch Bissing.Il débute vers 1921 dans les orchestres de Charlie Elgar, d’ Erskine Tate et de Mae Brady. De 1923 à 1927, il est directeur musical des Jimmy Wade’s Syncopators avec qui il réalise son premier enregistrement. Il revient un court moment chez Erskine Tate, puis commence à enregistrer sous son propre nom, avec ses “Alabamians”.En 1929, il part pour une tournée en Europe avec Marian Harris et profite de ce voyage pour aller à Budapest s’initier à la musique tsigane auprès de Jazoz Derzo. De retour à Paris, il enregistre le célèbre “Deux guitares”. Pendant son séjour, il suit la classe de Firmin Touche au Conservatoire. Il séjourne ensuite à Londres avant de regagner Chicago où il tourne et enregistre avec son orchestre.En 1937, nouveau retour à Paris où il joue au Pavillon des Oiseaux.
Il signe probablement ses meilleurs enregistrements avec Django Reinhardt (Eddie’s blues), Michel Warlop et Stéphane Grappelly (Lady be good). L’interprétation swing du Concerto en ré mineur de Bach nous rappelle la parenté évidente entre le jazz et la musique ancienne : une musique souvent peu écrite, un accompagnement en basse chiffrée, laissant une assez large part à l’improvisation, puisant aux sources de la danse, des notes inégales, des compositeurs interprètes et souvent polyinstrumentistes. Bref, de la musique vivante ! En entendant cette improvisation, je ne peux m’empêcher d’imaginer, ce jour là, caché dans un coin du studio, un vieux monsieur portant perruque écoutant, ému et ravi, l’hommage que lui rendaient ces merveilleux fous de musique.En passant par la Hollande, il retourne aux États-Unis en mai 1938, sur le Normandie, en compagnie de Benny Carter et d’autres musiciens américains. Il y restera jusqu’à la fin de sa vie, faisant des apparitions régulières à la télévision et jouant régulièrement, avec son quartette à New-York, Los Angeles et Chicago..Son style subtil et raffiné qui lui a valu son surnom : “L’ange noir du violon” le situe exactement aux antipodes de Stuff Smith. Certes, son goût pour les belles mélodies, son lyrisme naturel et sa recherche constante de sonorités pleines et riches, l’entraînent souvent hors des sentiers du jazz et, si un excès de sentimentalisme, de préciosité, voire certaine mièvrerie a pu lui être reproché, lorsqu’il y ajoute son swing, comme par exemple dans Fiddleditty, c’est un véritable enchantement.C’est à Chicago que l’ange s’est envolé le 25 avril 1962
Claude Laurence
André Hodeir est né à Paris le 22 janvier 1921. Il commence à l’âge de cinq ans de solides études de violon. Plus tard ce sera le Conservatoire de Paris où il obtiendra trois premiers prix.En 1942, il joue avec André Ekyan et fonde son propre orchestre, sous le pseudonyme de Claude Laurence.De cette époque date l’enregistrement de Minor swing qui est en fait une improvisation d’un bout à l’autre puisque le thème n’est jamais exposé.Sa carrière violonistique sera de courte durée puisqu’il abandonnera définitivement le violon vers 1950, pour se consacrer à la composition, à l’arrangement et à l’écriture.Rédacteur en chef de Jazz-Hot de 1947 à 1950, il est sans doute le véritable fondateur de la critique de jazz en France. Nous lui devons de nombreux ouvrages sur le sujet ainsi que des romans.En 1954, il fonde le Jazz Groupe de Paris.Parmi ses oeuvres musicales importantes, on peut citer Jazz on Joyce, la cantate Anna Livia Plurabelle et Bitter ending. Il a également composé de nombreuses musiques de films.
Django Reinhardt
(23 décembre 1910 Liverchies, Belgique - 16 mai 1953 Fontainebleau)Tout a été dit et écrit sur ce génie incomparable, ce manouche aux yeux noirs qui sortait de sa roulotte pour venir éblouir le Tout-Paris avec sa “guitare qui pleure et qui rit, guitare à voix humaine”, selon les mots de Jean Cocteau.On connait ses débuts au banjo et à la guitare avec les accordéonistes des bals populaires, l’incendie de sa roulotte en 1928 dans lequel il perd l’usage d’une partie de sa main gauche, sa révélation par le peintre Émile Savitry, l’association avec Stéphane Grappelli en 1934, la formation du quintette du Hot Club de France, la gloire… et les moments plus difficiles après la guerre.Mais on parle peu de son talent de violoniste. Nous n’avons, il est vrai, que deux faces enregistrées sur cet instrument, dont Vous et moi que nous entendons ici.On est toujours étonné, en musique, de constater combien la simplicité et le dépouillement peuvent émouvoir. Cette mélodie toute simple interprétée sans affectation ni vibrato et avec une sonorité chaleureuse, nous touche profondément.
Michel Warlop
est passé comme un météore dans le ciel de la musique. Ce surdoué, écorché vif, qui s’est dépêché de dévorer la vie, a eu la mauvaise idée de nous quitter trop tôt, à l’âge de trente six ans.Né le 23 janvier 1911 à Douai, cet enfant prodige apprend très tôt le piano et le violon et collectionne rapidement les récompenses.Repéré par Piero Coppola, compositeur et chef d’orchestre, directeur artistique du “Gramo­phone”, il aurait dû faire une brillante carrière de soliste. Mais Michel Warlop ne résiste pas aux sirènes du jazz.Coppola certainement déçu conservera pourtant une certaine tendresse pour cette “brebis égarée”. Lui qui, dans ses mémoires, avoue un penchant pour le jazz et une admiration particulière pour Duke Ellington, a même composé une “Hallelujah rapsodie” pour orchestre de jazz symphonique n’ayant, il est vrai, qu’un lointain rapport avec le jazz.En 1930, Michel Warlop entre chez Grégor et ses Grégoriens, fait la connaissance de Stéphane Grappelli.Il accompagne régulièrement des chanteurs : Maurice Chevalier, Germaine Sablon, Mireille, Jean Tranchant, Irène de Trébert, André Claveau…Il participe à des enregistrements avec Stéphane Grappelli, Eddie South (Lady be good), avec le Quintette du Hot Club de France et avec Django Reinhardt.En 1940, il est envoyé comme prisonnier en Allemagne, mais son état de santé précaire le fait libérer rapidement. Au retour, il crée une formation plutôt inattendue en jazz : le septuor à cordes.On ne se lasse pas de réécouter Oui, l’inépuisable tube d’Alix Combelle. Strange Harmony mêle swing et lyrisme tendre. Dans Christmas swing, inspiré par le thème de Django Reinhardt et porté par son accompagnement, Warlop se laisse aller à un fabuleux délire musical (on se prend à rêver de ce qu’aurait pu être l’association de ces deux-là). Sur Harmoniques, comme le titre l’indique, il se promène avec toute l’aisance que lui donne sa formation classique, sur les notes harmoniques, dans l’exposé du thème, puis dans l’improvisation.Pour qualifier son style, laissons la parole à Daniel Nevers, qui a beaucoup fait pour que notre musicien ne sombre pas dans l’oubli : “Au fond, Michel Warlop inventa le “trumpet-violin style”, avec juste ce qu’il fallait de lyrisme écorché vif”.Usé par l’abus d’alcool, il disparaît à Bagnères-de-Luchon le 6 mars 1947.
Emilio Caceres
né à Corpus Christi (Texas) en 1897 dans une famille de musiciens. Son père était professeur de musique et sa mère enseignait la guitare. Les quatres frères jouaient d’un instrument. Très jeune, il commence des études classiques de violon. Plus tard, il se tourne vers le jazz. À l’âge de 16 ans, il a déjà son propre orchestre.Au début des années 30, il forme un trio avec son jeune frère Ernesto (né en 1911), clarinettiste et saxophoniste, et leur cousin Johnny Gomez à la guitare.À l’invitation de Benny Goodman, ils se rendent à New-York en 1937. C’est pendant ce séjour que le trio enregistre quatre faces dont Jig in G.Influencé par Joe Venuti à qui il a emprunté certaines techniques d’archet, Emilio possède cependant un style bien personnel fait d’élégance et de swing efficace.Après un court séjour chez Tommy Dorsey, en 1943, Emilio qui a le mal du pays retourne s’installer à San Antonio qu’il ne quittera plus jusqu’à la fin de sa vie (1980). Il dirigera plusieurs orchestres de musique de danse latino-américaine.Son frère Ernie reste à New-York. En 1937, il est chez Bobby Hackett, en 1939 il joue dans l’orchestre de Jack Teagarden qu’il quitte pour Glen Miller avec qui il restera trois ans. Puis on le trouve successivement avec Benny Goodman, Tommy Dorsey, Woody Herman en 1944.Après deux ans d’armée, Ernie travaille en free-lance pour CBS avec de nombreux orchestres. En 1949, il est avec Gary More. De 1956 à 1962, il joue chez Bobby Hackett et Billy Butterfield. Dans le même temps, il participe à de nombreuses séances d’enregistrement où il accompagne notamment Frank Sinatra et Bing Crosby.En 1962, il retourne à San Antonio.En 1969, les deux frères se retrouvent à nouveau pour enregistrer dix morceaux dans les studios des disques Audiophile

Paul Nero (Kurt Polnarioff)

est né le 29 avril 1917 à Hambourg (Allemagne). Son père, fondateur de l’As­sociation des Professeurs de violon à New-York, lui donne ses premières leçons.Il poursuit ses études au Curtis Intitute de Philadelphie où il suit également des cours d’arrangement avec Johnny Warrington et de direction d’orchestre avec le grand Fritz Reiner.À partir de 1937, il partage son temps entre le New-York Philharmonic Orchestra et le Pittsburgh Symphony dont il est premier violon.Mais dans le même temps, il joue dans divers orchestres de danse, notamment chez Jan Savitt et Gene Krupa.Pendant la guerre, il dirige le U.S. Navy dance band à Washington.À partir de 1948, une intense activité à la radio et au cinéma le retient à Hollywood.Lui qui possédait son brevet de pilote, disait de lui-même : “J’aime voler, avec ou sans avion”.Cet artiste sensible, au caractère fragile et instable dont les dernières années ont été assombries par une maladie mentale, est mort prématurément, à l’âge de 40 ans, chez son médecin, à Hollywood, le 21 mars 1958.Maintenant bien oublié, il est pourtant le compositeur du célébrissime Hot canary qui brilla au hit parade pendant toute l’année 1949, fit le tour du monde gravé sur “V disc” et reste encore aujourd’hui au répertoire de nombreux violonistes.Nous l’entendons, avec son trio, dans un extrait de sa Suite for hot fiddle. Cette partition pourtant très écrite nous laisse une impression de grande liberté rythmique et nous révèle une superbe sonorité et un swing communicatif.
Helmut Zacharias
n’était sans doute pas attendu ici (les étiquettes ont la vie dure), et pourtant…né à Berlin le 27 janvier 1920 dans une famille de musiciens, c’est un véritable enfant prodige qui reçoit son premier violon à l’âge de deux ans et se produit sur scène quatre ans plus tard. À onze ans, il passe à la radio et interprète un concerto de Mozart.Après avoir obtenu de brillantes récompenses au conservatoire, sa carrière de concertiste semble toute tracée et, cependant, c’est vers la musique de variétés qu’il va se tourner.Son célèbre orchestre des “Violons enchantés” connaît un immense succès dans le monde entier.Mais pendant toute sa carrière, il n’abandonne jamais le jazz qu’il continue à enregistrer de façon régulière.Gut gelaunt est une éclatante démonstration de swing de cet artiste bien méconnu, dont la réussite commerciale a fait oublier les réelles qualités.
Marshall Sosson
partage sa carrière, qui s’étend sur une cinquantaine d’années, entre la musique classique et le jazz. Formé au Curtis Institute de Philadelphie, il a comme professeurs rien moins qu’Efrem Zimbalist et Leopold Auer.Premier violon de l’Orchestre Symphonique de Chicago, on le trouve également au sein des formations de Paul Whiteman, Ben Pollack, Benny Goodman et Artie Shaw.De 1933 à 1942, on l’entend régulièrement sur les ondes de CBS, avec son quartette de jazz, sous le nom de Marshall Sosson and the Chicagoans.Pendant la deuxième guerre mondiale, il rejoint l’Orchestre Symphonique des Forcées Armées à Santa Ana, en Californie.La paix revenue, il reprend une activité de concertiste de musique de chambre avec son propre trio. Mais il joue aussi chez Red Nichols, Harry James…Premier violon des Films Columbia en 1947, il passe, en 1959, aux studios Walt Disney.On peut entendre sa chaude sonorité dans nombre de musiques de films de Hollywood.Marshall Sosson aime improviser sur des thèmes classiques, caprice de Paganini, mélodies de Kreisler… Il nous offre ici un délicieux moment d’humour et de swing sur le célèbre Humoresque de Dvorak, tandis que son complice Ben Bernie l’accompagne en jouant le seul morceau qu’il prétende connaître, le vieil air américain Old Folks at Home.        
Alain Délot
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS SA 1996
english notes
The Background
The violin is not an instrument that one readily associates with jazz. And yet it has always been part of black American music.During the colonial era, slaves were expected to provide music for their white owners to dance to. And the violin was king of the dance. Along with guitars, mandolins and banjos, it was also widely used to accompany country-blues singers.In the New Orleans of the late 19th century, one would find brass bands playing parades and concerts, while string bands catered for the dancers. Hardly surprising then that the Excelsior String Band, a dance orchestra, should evolve directly from the Excelsior Brass Band.Little by little, parade bands and dance orchestras assimilated the style of rag-time pianists and blues singers. A fusion that gave rise first to syncopated orchestras and then to jazz.Brass band wind instruments assumed the dominant role in the first jazz orchestras, while the violin, lacking in volume, lost its place as a solo instrument. Not until the advent of electric amplification towards the end of the thirties were violinists again able to express themselves fully in a big band context.A glance at Brian Rust’s invaluable discography (Jazz Records 1897 - 1942) clearly reveals the importance of the violin in jazz and the amazing fact that some five hundred violinists recorded during this period. Although most of them were orchestral musicians or accompanists, they nevertheless include a hundred or so who recorded under their own name.These musicians often played several instruments (clarinet, sax, trumpet … ), among them Darnell Howard, Juice Wilson, Edgar Sampson, Ray Perry and Ray Nance. Some of them — like Paul Nero, Marshall Sosson, Harry Lookofsky and Joe Kennedy Jr. — had parallel careers, playing both classical music and jazz.Joe Venuti was the first to endow the violin with its own jazz vocabulary and turn it into a solo instrument in its own right.
In his wake, towards the end of the twenties, the great names began to appear: Stuff Smith, Eddie South and Stéphane Grappelli, followed later by Svend Asmussen, Michel Warlop, Ray Nance and Ray Perry.From the early fifties onwards, after the final echoes of the Quintet of the Hot Club of France had died away, the New Orleans revival and advent of bebop tended to push the violin into the background.And yet the tradition did manage to survive as the violin gradually assimilated the bop style, and there is no lack of names during this period: John Frigo and Harry Lookofsky, Dick Wetmore, Joe Kennedy Jr., Claude Williams and Elek Bacsik. Nor would free jazz be left out, as Ornette Coleman, Alan Silva and Leroy Jenkins happily paraded their violins.Closer to our shores, let us not forget Jean-Luc Ponty (who also enjoys tremendous popularity on the American side of the Atlantic), Didier Lockwood, Dominique Pifarely, Pierre Blanchard, Michel Urbaniak, the English Nigel Kennedy (also a great classical violinist), nor such Americans as Darol Anger and John Blake.Today’s generation is particularly talented and the violin is once again making a comeback in all types of music.In truth, it is extremely difficult to define a specific jazz violin style. However, it is possible to trace two main trends, the one focusing on the beauty of sound and a play on lyricism, the other attempting to transpose the bite and rhythm of wind instruments to the violin. Two different approaches with a common denominator: swing.In simple terms, it may be said that the first category generally includes white musicians, mostly of classical background — with just one or two exceptions such as Michel Warlop and Jean-Luc Ponty; while the second consists mainly of black musicians, once again with such notable exceptions as Eddie South.All of which, of course, varies with the personality of each musician.Surely the simplest way for us to understand all this is to sit back and listen?
The Artists
Stéphane Grappelli, who was born in Paris on 26 January 1908 and has just celebrated his 88th birthday, continues to parade his violin around the world. It is always a delight to listen to this eternally youthful man whose enthusiasm, inspiration and swing have remained impervious to time. His tone is always spot-on, no easy task for a violinist. And, although his legs may today sometimes seem a little doddery, his touch on the bow is as unerring as ever.The Grappelli discography is one of the richest in the whole of jazz.
Hugo Rignold was born in 1905 in Kingston-on-Thames, England.As a student at the Royal Academy of Music he studied oboe, trumpet and double-bass, in addition to the violin and viola.During the twenties and thirties he played with symphony orchestras and gave chamber music concerts, while also undertaking dance band work (Jack Hylton, Jack Harris and the New Mayfair Dance Orchestra).After the war he conducted the Cairo Symphony Orchestra, the Covent Garden Ballet, the Liverpool Philharmonic and the Cape Town Orchestra. In 1957, he was appointed music director of the Royal Ballet, and from 1960 to 1968 led the Birmingham Symphony Orchestra.He died in Hampstead, on the outskirts of London, in 1976.
Joe Venuti (Giuseppe Venuti) was probably born on 16 September 1894 in Malgrate di Lecco, Italy. Although legend has it that he was born on the boat taking his family to America, this was almost certainly a story made up by his father to make it easier for his son to obtain American nationality.Venuti was the first genuine violin soloist in the history of jazz, his full, warm tone and flawless technique enabling him to exploit his instrument to the full.His encounter with his young compatriot, guitarist Eddie Lang (real name: Salvatore Massaro), marked a decisive stage in his career. Their association lasted until Eddie Lang’s premature death, at the age of thirty, in 1933.Joe Venuti packed away his violin for the last time in Seattle on 14 August 1978.
Robert Edward “Juice” Wilson was born on 21 January 1904 in St. Louis, Missouri. Although he also played clarinet and alto sax, it is as a jazz violinist that he is ranked among the greats.In 1929, he toured Europe with the Noble Sissle band, visiting Paris and London, where he made his only known recordings on violin, including Kansas City Kitty.
Hezekiah Leroy Gordon “Stuff” Smith was born on 14 August 1909 in Portsmouth, Ohio. His father made him his first violin and, at the age of twelve, he began playing in his father’s band.He formed his own band in 1930, an outfit that included Jonah Jones on trumpet and Cozy Cole on drums.In 1935, he and his sextet took up residency at the Onyx Club, a small club on 52nd Street, where he remained until 1940.He came to Europe for a second time in 1965, recording several albums. He stayed here right up to his death in Munich on 25 September 1967. He is buried in Copenhagen.
Ray Nance (Raymond Willis Nance) was born in Chicago on 10 December 1913. He played piano, violin and trumpet from a very early age.In 1940 he joined the Duke Ellington orchestra, leaving it on only two occasions (1944 and 1964), each time for a year, when he yielded to the urge to front his own unit.From 1966 onwards he worked mainly in Europe, especially Switzerland.Ray Nance died in New York on 29 January 1976, Duke Ellington having said of him: “He never played a bad note in his life”.
Svend Asmussen was born in Copenhagen on 28 February 1916. After studying classical violin he gave numerous church concerts. He made his professional debut at the age of seventeen with a quartet modelled on Joe Venuti’s Blue Four.After the war he turned more towards “popular” music, but he still found time to record with such jazz greats as Duke Ellington, Lionel Hampton, Stéphane Grappelli, Ray Nance, Toots Thielmans and John Lewis. This young octogenarian continues to delight us with his playing today.
Ray Perry was born in Boston, Massachusetts, on 25 February 1915.He began studying classical music, then at the age of twenty took up the saxophone.Very much influenced by Stuff Smith, he was one of the first musicians to use amplified violin, his earliest attempts dating back to 1940.Ray Perry died in New York in late 1950
Eddie South was born in Louisiana, Missouri, on 27 November 1904 but spent his youth in Chicago. While still very young, he began studying at the city’s Conservatory and would all too gladly have gone on to pursue a career in classical music. However at this time, it was inconceivable that a black soloist should be allowed to appear on the stage of Carnegie Hall.In 1929, a European tour gave South the opportunity to visit Budapest where he was able to indulge his passion for gypsy music. In Paris, he studied under Firmin Touche and later spent some time in London before returning to Chicago.Back in Paris in 1937, he cut what are probably some of his greatest recordings: with Django Reinhardt (Eddie’s Blues); and with Michel Warlop and Stéphane Grappelli (Lady Be Good).The swinging interpretation of Bach’s Concerto In D Minor underlines the link between jazz and more ancient forms of music, themselves often never written down.South’s subtle, delicate style, which earned him the nickname “The Black Angel Of The Violin”, makes him the direct opposite of Stuff Smith.Eddie South died in Chicago on 25 April 1962.
Claude Laurence was born André Hodeir in Paris on 22 January 1921. He began studying the violin at the age of five and was soon winning his first prizes at the Paris Conservatory.In 1942, he played with André Ekyan and formed his own orchestra, using the pseudonym of Claude Laurence. The present version of Minor Swing dates from that period.His career as a violinist was short-lived, for he abandoned the instrument in 1950 to devote himself to composing, arranging and writing.
Django Reinhardt was born on 16 May 1910 in Liverchies, Belgium.What is there left to say about this incomparable, dark-eyed Manouche gypsy, who each night left his caravan on the seedy outskirts of the city to go out and entertain Paris high society? We know all about his early days playing banjo and guitar with accordion bands at neighbourhood dances, the fire in his caravan in 1928 in which he lost partial use of his left hand, his association with Stéphane Grappelli in 1934 and the subsequent formation of the Quintet of the Hot Club of France. Little however has been said about his talents as a violinist. He recorded a mere two sides on the instrument, one of which the Vous et moi, presented here.Django Reinhardt died in Fontainebleau on 16 May 1953.
Michel Warlop flashed like a meteor across the musical firmament. Highly-gifted, ultra-sensitive, he seemed determined to burn out his life with indecent haste, dying at the all too early age of 36.An infant prodigy born on 23 January 1911 in Douai, France, he learned  to play the piano and violin at an early age.In 1930 he joined Grégor and His Gregorians, met Stéphane Grappelli and went on to become regular accompanist to singers such as Maurice Chevalier, Germaine Sablon, Mireille and Jean Tranchant. He recorded with Grappelli and Eddie South (Lady Be Good), the Quintet of the Hot Club of France and Django Reinhardt.He died in Bagnères-de-Luchon on 6 March 1947.
Emilio Caceres, born into a family of musicians in 1897 in Corpus Christi, Texas, began classical violin studies while still very young. He later  turned to jazz and, by the age of sixteen, was already fronting his own band.In the early thirties he formed a trio with his younger brother, clarinettist / saxophonist Ernesto Caceres. In 1937, they were invited to New York by Benny Goodman. It was during this period that they cut four sides, including Jig In G.After a short spell with Tommy Dorsey in 1943, Emilio returned home to San Antonio, where he remained until his death in 1980.
Paul Nero (Kurt Polnarioff) was born in Hamburg, Germany on 29 April 1917. First taught by his father, he went on to study at the Curtis Institute in Philadelphia. From 1937 onwards, he divided his time between the New York Philharmonic and Pittsburgh Symphony Orchestras.At this same time however, he was playing with various dance orchestras, notably those of Jan Savitt and Gene Krupa, and during the war he conducted the U.S. Navy Dance Band in Washington.The final years of this sensitive musician — a fragile, unstable character — were overshadowed by mental illness and he died prematurely, at the age of forty, in Hollywood on 21 March 1958.
Helmut Zacharias was born into a family of musicians in Berlin on 27 January 1920. He was a child prodigy who was given his first violin when only two years old and played in public four years later.Having carried off an armful of prizes at the Conservatory, he turned to variety music yet, throughout his career, he never abandoned jazz, which he continued to record on a regular basis.Gut Gelaunt is a dazzling demonstration of swing by this little-known musician, whose commercial popularity tended to overshadow his true artistic qualities.
Marshall Sosson divided his fifty-year career between classical music and jazz. Trained at the Curtis Institute in Philadelphia, he went on to become first violinist in the Chicago Symphony Orchestra. We nevertheless also find him playing with Paul Whiteman, Ben Pollack, Benny Goodman and Artie Shaw.From 1933 to 1942, Sosson could regularly be heard on CBS Radio with his jazz quartet, Marshall Sosson And The Chicagoans.He offers us here a delightfully humorous, swinging version of Dvorak’s well-known Humoresque, accompanied by a Ben Bernie who proceeds to play the only piece he pretends to know, the traditional American air Old Folks At Home.
Adapted by Don Waterhouse from the French text of Alain DELOT
© FREMEAUX & ASSOCIES S.A. 1996
CD 1
1 - DINAH  3’09
(Lewis-Young-Akst)    DR-5579-1    Londres 9/4/41Stéphane Grappelly and his quartet : Stéphane Grapelly (v) - George Shearing (p) - Jack Llewelyn (g) - George Gibbs (b) - Dave Fullerton (dm)
2 - BODY AND SOUL 3’18
(Green-Sour-Heyman)           DR-5581-1    Londres 9/4/41Stéphane Grappelly and his quartet : Stéphane Grapelly (v) - George Shearing (p) - Jack Llewelyn (g) - George Gibbs (b) - Dave Fullerton (dm)
3 - THEM THEIR EYES 3’01
(Pinkard-Tracey-Tauber)            4211 HPP     Paris 14/6/38Stéphane Grappelly (v) - Django Reinhardt (g solo) - Joseph Reinhardt - Eugène Vees (g) - Roger Grasset (b)
4 - I WONDER WHERE MY BABY IS TONIGHT 2’45
(Kahn-Donaldson)  5083 HPP     Paris 17/5/39Stéphane Grappelly (v) - Django Reinhardt (g solo) - Joseph Reinhardt - Pierre Ferret (g) - Emmanuel Soudieux (b)
5 - CALLING ALL KEYS  2’58
(Rignold)           CE-7283-1           Londres 19/11/35Hugo Rignold Quintet : Hugo Rignold (v) - Arthur Young (p) - Albert Harris (g) - Don Stuteley (b) - Ronnie Gubertini (dm)
6- THE WILD CAT    2’26
(Venuti-Lang)   45813-2         New-York 21/6/28Joe Venuti Trio : Joe Venuti (v) - Eddie Lang (g) - Frank Signorelli (p)
7 - MY SYNCOPATED MELODY MAN 3’18
(Merrie-Cox)     81038-C        New-York 21/6/27Red McKenzie & his Music Box : Red McKenzie (voc) - Dick Slevin (kazoo) - Jack Bland ( bj) - Joe Venuti (v) - Eddie Lang (g)
8 - GOIN’ PLACES 2’52
(Venuti-Lang)   81059-B        New-York 4/5/27Joe Venuti (v) - Eddie Lang (g)
9 - FOUR STRING JOE  2’53
(Venuti-Lang)   81823-C        New-York 15/11/27Joe Venuti’s Blue Four : Joe Venuti (v) - Don Murray (cl-bs) - Frank Signorelli (p) - Eddie Lang (g) - Justin Ring (cym)
10 - RUNNING RAGGED (Bamboozlin’ the bassoon)    3’04
(Venuti) 403078-B      New-York 18/10/29Joe Venuti’s Blue Four : Joe Venuti (v) - Frank Trumbauer ( C-mel s-bsn) - Lennie Hayton ( p) - Eddie Lang (g)
11 - KANSAS CITY KITTY        3’08
(Leslie-Donaldson)     B-5731           Hayes (UK) 10/9/29Noble Sissle and his orchestra : Noble Sissle (voc-dir) - Pike Davis - Demas Dean (tp) - James Reevy (tb) - Buster Bailey (cl-ss-as) - Rudy Jackson (cl-as) - Ralph Duquesne (cl-as-ts) - Ramon Usera (cl-ts) - Juice Wilson - William Rosemand (v) - Lloyd Pinckney (p) - Warren Harris (bjo) - Henry Edwards (tuba) - John Ricks (b) - Jesse Baltimore (dm).
12 - AFTER YOU’VE GONE   3’07
(Creamer-Layton)        18819-1         New-York 13/3/36Stuff Smith and his Onyx Club Boys : Stuff Smith (v-voc) - Jonah Jones (tp)- James Sherman (p) - Bobby Bennett (g) - Mack Walker (b) - Cozy Cole (dm)
13 - ONYX CLUB SPREE  2’42
(Smith)            62175-A        New-York 4/5/37Stuff Smith and his Onyx Club Boys : Stuff Smith (v-voc) - Jonah Jones (tp)- Buster Bailey (cl) - Clyde Hart (p) - Bobby Bennett (g) - Mack Walker (b) - Cozy Cole (dm)
14 - MIDWAY 2’07
(Smith)   736     New-York 8/9/44
15 - DESERT SANDS 2’47
(Smith)   742     New-York 8/9/44
16 - SKIP IT   2’20
(Smith)   738     New-York 8/9/44Stuff Smith Trio : Stuff Smith (v) - Jimmy Jones (p) - John Levy (b)
17 - “C” JAM BLUES 2’39
(Ellington)         070 683-1      Chicago 21/1/42Duke Ellington and his famous orchestra : Duke Ellington (p-arr) - Wardell Jones (tp) - Ray Nance (v) - Rex Stewart (ct) - Joe Nanton - Lawrence brown (tb) - Juan Tizol (v tb) - Barney Bigard (cl) - Johnny Hodges (cl-ss-as) - Harry Carney (cl-as-bs) - Otto Hardwick (as-bs) - Ben Webster (ts) - Fred Guy (g) - Junior Raglin (b) - Sonny Greer (dm)
18 - MOON MIST (Atmosphere)       3’02
(Mercer-Ellington)       070 684-2      Chicago 21/1/42
Duke Ellington and his famous orchestra : Duke Ellington (p-arr) - Wardell Jones (tp) - Ray Nance (v) - Rex Stewart (ct) - Joe Nanton - Lawrence brown (tb) - Juan Tizol (v tb) - Barney Bigard (cl) - Johnny Hodges (cl-ss-as) - Harry Carney (cl-as-bs) - Otto Hardwick (as-bs) - Ben Webster (ts) - Fred Guy (g) - Junior Raglin (b) - Sonny Greer (dm)        
Total 52’38
CD 2
1 - MY MELANCHOLY BABY 3’25
(Burnett-Norton)          3634-1           Copenhague 22/10/40Svend Asmussen (v-vb-voc) - Svend Hauberg (g) - Christian Jensen (b)
2- IT DON’T MEAN A THING IF IT AIN’T GOT THAT SWING 2’37
(Ellington-Mills)           2243   Copenhague 18/1/44Svend Asmussen (v-vb-voc) - Svend Hauberg (g) - Johan Poulsen (b) - Erik Fredricksen (dm)
3 - RING DEM BELLS  3’05
(Ellington-Mills)            Kpo 3900      Copenhague 10/41Svend Asmussen (v-voc) - Kjeld Bonfils (p-vb) - Svend Hauberg (cl-g) - Hans Ulrik Neumann (g) - Christian Jensen (b) - Erik Frederiksen (dm) - voc quartet : Asmussen - Bonfils - Hauberg - Frederiksen.
4 - SMART ALEC     3’19
(Hampton-Ashby)        055236-1       Hollywood 20/10/40        Lionel Hampton and his orchestra : Marshall Royal (as-cl) - Ray Perry (v) - Sir Charles Thompson (p) Irving Ashby (g) - Vernon Alley (b) - Lee Young (dm) - Lionel Hampton (vb).
5- EDDIE’S BLUES          3’04
(South)  OLA-2145-1  Paris 29/9/37Eddie South (v) - Django Reinhardt (g)
6 - LADY BE GOOD            3’15
(Gershwin)        OLA-2147-1  Paris 29/9/37Eddie South - Michel Warlop - Stéphane Grappelly (v) - Django Reinhardt (g-arr) - Roger Chaput (g) - Wilson Myers (b)
7 - FIDDLEDITTY            2’41
(South)  754     Hilversum 13/3/38 Eddie South (v) - David Martin (p) - Isadore Langlois (g) - Paul Cordonnier (b) - Tommy Benford (dm)
8 - CONCERTO POUR DEUX VIOLONS EN RÉ MINEUR             3’18
1er mouvement - improvisation (Bach)      OLA-1993-1  Paris 25/11/37Eddie South - Stéphane Grappelly (v) - Django Reinhardt (g)
9 - MINOR SWING
          2’46
(Reinhardt-Grapelly)   OSW 280-1        Paris 16/6/42Claude Laurence et son orchestre : Claude Laurence (André Hodeir) (v) - Léo Chauliac (p) - Lucien Gallopain (g) - Lucien Simoens (b) - Armand Molinetti (dm)
10 - VOUS ET MOI         3’06
(Bosmans) 16189        Bruxelles 16/4/42Django Reinhardt (v-g) - Ivon De Bie (p)
11 - STRANGE HARMONY       2’37
(Warlop)      OLA 749-1        Paris 5/12/35Michel Warlop et son orchestre : Michel Warlop (v) - Louis Richardet (acc) - Jean “Matlo” Ferret - Étienne “Sarane” Ferret - Jean Maille (g) - Jean Storne (dm)
12 - HARMONIQUES            2’56
(Warlop) OSW 216-1          Paris 18/6/41Michel Warlop et son septuor à cordes : Michel Warlop - Paulette Izoard - Sylvio Schmidt - Émile Chavannes (v) - Gaston Durand - Jean “Matlo” Ferret (g) - Francis Luca (b)
13 - OUI          2’43
(Combelle-Gasté)        OSW 368-1        Paris 13/7/43Michel Warlop et son septuor à cordes : Michel Warlop - Paulette Izoard - Sylvio Schmidt - Raymond Goutard (v) - Gaston Durand - Mario Folchetti (g) - Francis Luca (b)
14 - CHRISTMAS SWING    2’47
(Reinhardt)  OLA 2217-1  Paris 27/12/37Michel Warlop (v) - Django Reinhardt (g) - Louis Viola (b).
15- JIG IN G (Beatiful Stomp) 3’14
(Caceres)   015751-1  New-York 5/11/37Emilio Caceres Trio : Emilio Caceres (v) - Ernie Caceres (cl-bs) - Johnny Gomez (g)
16 - SOLO FLIGHT - (Suite for hot fiddle) - Contact   2’17
(Nero)          67967-A    ? 6/40Paul Nero Trio : Paul Nero (v) - ? (g) - ? (b)
17- GUT GELAUNT   2’30
(Zacharias)          BE 13033 Berlin 13/2/42    Helmut Zacharias (v) - Ernesto Romanoni (clavecin-celesta) - Alfio Grasso - Meg Tevelian - Jani Nemeth (g) - Cesare Cavaion (b)
18 - HUMORESQUE - OLD FOLKS AT HOME       2’08
(Dvorak) - (Foster)Bande radio    ca. 1937Marshall Sosson (v) - Ben Bernie (v) - Ralph Mazza (g) - Bill Moss (p) - Skip Nelson (b)
Total 52’53        

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