Music Of China
Music Of China
Ref.: FA061

DEBEN BHATTACHARYA COLLECTION

Ref.: FA061

Direction Artistique : DEBEN BHATTACHARYA

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 1 heures 49 minutes

Nbre. CD : 2

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Présentation

L'ethnomusicologue présente au travers de 2 CD et un livret de 48 pages illustré de 20 photos l'étendue de la richesse musicologique des cultures chinoises.
Patrick Frémeaux

“Deben Bhattacharya est resté à l’écart des scènes de la world music jusqu’à ce que le label Frémeaux & Associés entreprenne en 1996 la réédition en coffrets de 2 CD de ces précieux enregistrements. Depuis, quatre coffrets, qui sont autant de chefs-d’oeuvre éditoriaux, avec leur riche iconographie et des livrets truffés d’informations, sont parus sous le titre « The Deben Bhattacharya Collection ».” 
Le Monde de la Musique 

“Deben Bhattacharya est un de ces collecteurs de musiques sans lesquels notre monde n’aurait peut-être plus de mémoire”.
Bertrand Dicale, Le Figaro

Droits éditorialisation : Groupe Frémeaux Colombini SAS en accord avec la Succession Deben Bhattacharya. (Conception collection : Patrick Frémeaux & Maggie Doherty pour Night & Day).
Les ouvrages sonores de Frémeaux & Associés sont produits par les meilleurs spécialistes, bénéficient d’une restauration analogique et numérique reconnue dans le monde entier, font l’objet d’un livret explicatif en langue française et d’un certificat de garantie. La marque Frémeaux & Associés a obtenu plus de 800 distinctions pour son travail muséographique de sauvegarde et de diffusion du patrimoine sonore.

This album, issued by the world-famous publishers, Frémeaux & Associés, has been restored using the latest technological methods. An explanatory booklet of liner notes in English and a guarantee are included.




SILK-STRINGED INSTRUMENTS : PURPLE PEACH-FLOWER • WALKING ALONG A STREET • A NIGHT BY A STREAM IN SPRING • PURPLE BAMBOO • FISHING MUSIC • SUZHOU INSTR. FACTORY ORCHESTRA • QIN • GU-ZHEN – CHINESE STORYTELLING WITH MUSIC – SUZHOU : ZHE JUAN SIGHED AT MIDNIGHT • A TOUCH OF LOVE • SHE RECOGNISED HER MOTHER • FAREWELL CRIES • AN EPISODE FROM “LOVE STORIES OF THE WEST CHAMBER” • A STORY OF LOVE AND LAUGHTER - HANGZHOU REGION : LIAN HUA LO - A STORY OF FIGHTING IN-LAWS • INNER MONGOLIA : MONKEY KING - AN EPISODE FROM • JOURNEY TO THE WEST.

Presse
                « Citoyen des musiques du monde, gentleman du field recording »                                     par Trad Mag (Bio Deben BHATTACHARYA)BIOGRAPHIESon nom demeurait en permanence dans un coin précis de ma mémoire, comme ces noms étranges gravés sur de vielles bornes ou délavés sur d’anciens panneaux au détour d’un chemin, au coin d’une piste, mais que l’on garde en mémoire parce qu’ils évoqueront à tout jamais le charme du lieu, la poésie de l’instant. Deben Bhattacharya ! Depuis plus de vingt ans, ce nom a accroché mon regard sur des dizaines de pochettes de LP. Combien de fois ne me suis-je pas dit, au hasard d’une découverte ou d’une écoute nouvelle, « tiens, c’est encore Bhattacharya qui a réalisé ces enregistrements ». Il m’a fait prendre, dès le début des années 70, les pistes sonores du monde. Un jour en Macédoine, le lendemain en Inde, plus tard en Yougoslavie, en Turquie, Hongrie, Roumanie, un détour par le grand Nord européen et les violons scandinaves, une plongée en Indonésie ou en Chine. J’ai appris à lui faire confiance, notre relation s’est développée sur un gage de qualité : son nom sur une pochette. Mais si les musiques qu’il désirait tant faire connaître entraient massivement dans ma vie, l’homme lui-même n’était qu’un mystère, intangible, lointain. Je n’avait que son nom pour savoir qu’il était bien plus qu’un simple label et la certitude qu’il s’agissait bien d’un être humain parcourant le monde à la recherche des musiques et des chants, les enregistrant sans relâcher pour diverses marques de disques. De temps à autre, on apercevait une photo de l’homme dans un coin discret d’un livret mais l’effacement était la règle, la discrétion la conduite. Bhattacharya existe, je l’ai rencontré !Puis une sorte de silence s’installa, comme un oubli ou une disparition. Les nombreux LP engrangés demeuraient comme autant de témoignages de musiques essentielles, d’époques intéressantes et de la démarche pionnière d’un homme dont le nom ne s’effaçait guère. Jusqu’au jour où le facteur m’apporta quelques CD à chroniquer, quatre d’abord, plus tard quatre autres encore et enfin deux doubles, présentants tous des enregistrements de Deben Bhattacharya. Au début, je me suis simplement dit qu’il était plus que temps que le support compact rende enfin justice à ce travail immense et à cet homme infatigable ; mais les enregistrements (ceux de Map of India) dataient des années 50 et ne me donnaient guère de trace de l’homme aujourd’hui – le mystère restait intact. Il a fallu attendre deux doubles CD produits par Frémeaux & Associés en 1997 pour sentir une présence plus proche d’un homme toujours en activité et une volonté de reconnaissance de son travail par Frémeaux. Je n’avait pas envie de chroniquer ces disques simplement au milieu des autres chroniques, j’aurais voulu parler enfin de lui, en savoir plus. Patrick Frémeaux lui-même me dit alors au téléphone : « mais rencontrez le donc, il habite Paris ». J’aurais voulu qu’il soit à mes côtés pour enregistrer le silence interloqué qui s’en suivit ! Je n’en revenais pas, Deben Bhattacharya habitait à quelques 300 kilomètres de chez moi et je n’en savais rien. Lui qui m’avait fait découvrir tant de musiques, lui que je connaissais tant sans le connaître aucunement. C’est ce que je lui dis d’emblée : qu’il m’avait fait découvrir tant d’expressions, que ces enregistrements avaient été décisifs dans ma passion pour les musiques du monde. Son visage s’éclaira alors d’un immense sourire et prenant mes deux mains dans les siennes, il me dit que ça lui faisait extrêmement plaisir de rencontrer les gens qui ont écouté et apprécié les musiques qu’il a découvertes et voulu faire découvrir à son tour ; c’était son seul but et de savoir qu’il pouvait être atteint le comblait de joie. C’est comme si nous avions travaillé vingt ans ensemble, sans jamais nous rencontrer et que, soudain, cette rencontre s’opérait. Histoire d’une histoireNé en 1921, à Benares, dans une famille originaire du Bengale, Deben Bhattacharya découvre très vite la musique grâce à son père, médecin, amateur de musiques. En 1951, il est à Londres et approche la BBC avec une idée : proposer des émissions sur la musique en Inde. Il est, en effet, frappé de réaliser que malgré une présence de plus de 200 ans en Inde, les Anglais n’ont aucun  programme radiophonique consacré à ce pays. Son projet est accepté et couronne ses débuts en radio et en diffusion musicale. Un an après, peut-être, sort un premier enregistreur portable, de marque Baird, il s’y essaye avec des musiciens compatriotes vivant à Londres. En 1953, c’est la rencontre avec le directeur du label Argo de chez Decca, qui lui offre un enregistreur de 35 kilos, semi-portable, solide, coffré de bois – l’appareil l’accompagnera pendant des années sur les pistes les plus lointaines. Sa vie s’organise, sur les routes, dans les villages, entre appareil photo et bandes magnétiques. Il se nourrit de musiques, il s’abreuve de chants – une dépendance s’installe et sa passion devient son métier. Enregistrer, photographier, et bientôt filmer, vont devenir son quotidien, son travail, sa joie, son plaisir, son loisir ; il ne fera plus qu’un avec l’enregistreur. Homme-capteur, radio ambulant, lien entre les expressions et les publics ouverts, par delà les frontières. « J’ai eu beaucoup de chance », dit-il, « d’abord de rencontrer des gens compétents et ouverts à la BBC, puis d’en rencontrer beaucoup d’autres tout au long de la route ». Il parle volontiers de plaisir et de chance pour évoquer sa carrière. En 1954, avec une avance financière d’EMI, il part en voiture d’Europe vers l’Inde, avec à son bord son enregistreur et la détermination d’aller à la rencontre des Gitans, de leurs périples et de leurs expressions. Londres – Benares, pour un Latcho Drom avant la lettre, sept mois sur les chemins les plus poussiéreux et les plus musicaux. Il fera ce trajet deux fois par des routes différentes, traquant les expressions tsiganes. Et lorsqu’un jour de détresse de 1962, il arrivera en Inde, complètement dénué de tout après s’être fait dérober du matériel en Turquie, c’est Indira Ghandi elle-même et David Attenborough qui lui viendront en aide pour qu’il puisse terminer son premier film. De ses 76 ans tranquilles, Deben rit de ces embûches et de leurs rebondissements ; on n’a aucun mal à imaginer cet homme au physique avenant, au sourire convaincant, ouvrir les portes avec son charme naturel et son contact franc et simple. Et des portes, il a dû en ouvrir ! De pays en pays (une trentaine), de culture en culture, de sons en images, il a balayé le monde de sa démarche attentive, ramenant sept cent heures d’enregistrements, vingt deux films, quinze mille photos et dias… Une vie de voyages avec une série de port d’attaches successifs en Europe : Londres, Paris, Vienne, la Suède, Paris encore. Le milieu des années 60 fut consacré aux pays communistes de l’Europe de l’Est. Plutôt que de s’installer sur place et devoir supporter les pressions et suspicions éventuelles que le climat de l’époque avait mises en place, il effectua ses nombreux voyages vers la Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Tchécoslovaquie, etc, en revenant chaque fois à Vienne où il avait loué un petit appartement. Ces années furent consacrées à engranger quelques joyaux de sa collection, notamment en Yougoslavie, en Macédoine et en Hongrie où il s’est fait de nombreux amis et a sillonné le pays, de village en village, de surprise en surprise. PionnierBien sûr, on enregistre depuis le début du siècle, les Américains descendaient sur le terrain avec des appareils à rouleau ou à fil, invraisemblables. Mais depuis l’existence de l’enregistreur à bande, Deben Bhattacharya est un pionnier du genre, un des premiers à avoir parcouru de telles distances dans le seul but d’enregistrer, de témoigner en quelque sorte. Sa délicate modestie le pousse à parler plus volontiers des autre que de lui. Il cite avec plaisir, parmi les pionniers du genre, son ami Charles Duvelle, fondateur d’Ocora et spécialiste de l’Afrique (où Bhattacharya n’enregistre pas sinon en Mauritanie et au Maroc), et Gilbert Rouget, autre grand nom de l’ethnomusicologie française et de l’enregistrement ou du film de terrain. Puis il vient à parler d’Alan Lomax qui fut son grand ami, il y a longtemps, et qu’il a perdu de vue. C’est intéressant au plus haute point puisque Lomax, comme Deben Bhattacharya, semble jouir d’une reconnaissance importante aux USA où Rounder entame la réédition en compact de l’ensemble de ses travaux et collectages, soit une collection qui devrait s’élever à une centaine de CD (Cf. article de C. Ribouillault dans le dernier Trad Mag). Deben est comblé de bonheur d’entendre cette nouvelle que je lui apporte. Très clairvoyant sur l’histoire de l’enregistrement de terrain, il me confie soudain que le vrai pionnier, c’est le père de Lomax, John A. Lomax, ce qui est incontestable. Mais là où Deben Bhattacharya a joué ce rôle parmi les premiers de cordées, c’est surtout dans sa démarché elle-même et dans le fait qu’il y consacra sa vie entière, sans relâche. « Je n’ai aucun background académique », insiste-t-il, « ce qui m’intéresse, c’est le ‘humanity side’, le côté profondément humain des musiques » (D. Bhattacharya s’exprime en anglais). A la différence de la plupart des autres, il n’est ni musicologue, ni ethnomusicologue, ni professeur d’université, ni chercheur attiré. Passionné sur les routes des passions, il va, enregistreur en bandoulière, à la rencontre des gens et de leur compagnie qu’il apprécie par dessus tout. « Ce que j’ai toujours aimé, c’est de me retrouver dans un village, pour une fête, un mariage, un rassemblement, y prendre part et me sentir des leurs finalement. C’est et ça a toujours été mon grand plaisir : comprendre les peuples rencontrés, ce qu’ils font, ce qu’ils sont, à travers leurs expressions musicales ».Plus de cent trente LPDes sept cents heures enregistrées, bobines métalliques rangées par ordre chronologique sur l’un des murs de son petit bureau (1951 au dessus à gauche, 1996 en dessous à droite), seuls quelques 20 % ont vu le jour sous forme d’enregistrements commerciaux. Entre 130 et 150 LP balisent cette œuvre gigantesque. Deben Bhattacharya promet de s’atteler à une tâche qui me semble importante : dresser la liste exhaustive de ces disques et de leurs labels d’origine. La série la plus prestigieuse et la plus importante est certes celle qu’il créa pour Argo sous le titre « The living tradition ». Une photo en couverture, un texte succinct et les détails des plages en verso, le tout de la plume et des appareils de Deben. C’était sa collection et elle demeure incontournable, qu’elle nous emmène au Bengale ou en Macédoine (une quarantaine de titres en tout). Argo devait hélas disparaître un jour, laissant le collecteur se consacrer essentiellement à ses films pendant une bonne dizaine d’années, jusqu’à ce que le compact daigne enfin recevoir ses enregistrements. Philips en Hollande lui ouvrit également ses portes pour une collaboration fructueuse, de plus de vingt cinq disques, basée sur une amitié entre le producteur et lui-même. Boite à Musique (BAM) et le Club Français du Disque (Musidisc) consacrèrent son nom en France avec un total de quelques vingt cinq disques que vinrent encore renforcer d’autres productions chez Ocora. En Suède, c’est Caprice qui lui ouvrit ses portes, avec une qualité de production et d’édition irréprochable : livrets imposants, photos, travail en profondeur – au total une petite dizaine de LP. Ajoutez encore Columbia, HVM, Supraphone, et enfin Westminster et Angel aux USA. Sur ce dernier label, quelques perles rares virent le jour de l’autre côté de l’Atlantique uniquement, hélas, notamment huit faces consacrées aux musiques juives de huit pays différents, avec cartes, photos, etc… De quoi faire pâlir un collectionneur, mais surtout un amateur ! Comme une abeille, cet homme a butiné à travers les champs du monde et a essaimé, avec la même délicatesse et discrétion, aux quatre coins du monde. Aussi difficile à suivre dans ses périples de collectes que dans ceux de ses éditions. Une masse considérable de travail éparpillée, divisée, impossible à rassembler aujourd’hui. Qui, sinon lui, possède l’intégralité de cette collection LP ? Ajoutez à cela ses vingt deux films sur les musiques d’Inde, Chine, Bali, Turquie, Tibet, Sri Lanka, Taïwan, Thaïlande, Népal et Hongrie, tous édités en vidéo par Microworld House à Londres et disponibles en anglais uniquement, ainsi qu’une série impressionnante de cassettes audio, dont certains avec livrets et diapositives, édités par la même maison anglaise.Frémeaux & Associés à la rescousseFaut-il regretter les LP épuisés qui ne reverront guère le jour ou faut-il regretter l’absence évidente d’une collection digne de ce nom qui s’ouvrirait sans limites à l’œuvre et à la personnalité de Deben Bhattacharya ; et que celui-ci reste libre de piocher dans ses trésors, inédits ou non, pour alimenter les thématiques de son choix ? Que l’on se rassure, la deuxième solution est en route et me semble la bonne. Frémeaux & Associés, avec le courage qu’on lui connaît et la démarche didactique qui en fait un label de pointe pour un marché s’amateurs, se lance une fois de plus dans une juste aventure. Une collection de double CD baptisée « The Deben Bhattacharya Collection » : un feu vert absolu qui autorise à l’auteur un livret épais où textes et photos (de 20 à 25) se succèdent en une cinquantaine de pages. « J’avais l’habitude qu’on me dise : ‘non, Deben, c’est trop, ce sera trop cher’, mais avec Frémeaux, c’est le contraire, l’attitude est courageuse ». Les quatre CD que Map Of India lui avaient consacrés coûtaient trop cher à l’éditeur et cette série ne se vendra plus qu’en Inde, le reste se fondant dans le nouvelle série de Frémeaux. Deux doubles CD viennent d’ouvrir cette collection : « Music of India volume I » et « Music of China volume I ». Deux magnifiques voyages, sur des enregistrements de qualité, à la découverte de ragas joués sur rudravina et surbahar ainsi que de chants de salons de musique au Bengale, d’un côté, et de pièces instrumentales raffinées sur instruments à cordes de soie, suivies de ballades et histoires accompagnées, de l’autre côté. Un excellent début, une reconnaissance qui s’installe, une collection de qualité assurée pour ceux qui se méfient des métissages inutiles du commerce de la world music. Fiez-vous à cette série, elle vous emmènera sur les chemins dont Deben n’a jamais voulu s’écarter. « La musique est comme elle est, il n’y a aucune raison de la transformer », dit-il, « il faut l’aimer comme elle est, là où elle est ; pourquoi la mélanger avec d’autres ? Je n’ai aucun jugement à donner, je tiens simplement à dire que je n’aime pas ça ». L’avenir s’annonce prometteur, puisque Deben me dit travailler actuellement au coffret suivant qui sera consacré aux musiques gitanes. « Donnez-moi dix ans encore » jette-t-il, la tête pleine de projet. Il retourne enregistrer au Bengale l’été 1997, il travaille activement pour Frémeaux, il bénit son matériel et ses bandes restées intactes, même les plus anciennes. Cet homme aime la vie et le transmet admirablement. Puissent Frémeaux et lui parcourir une longue route ensemble et que nos discothèques s’enrichissent enfin du fruit de leur travail commun et de l’esprit de Deben Bhattacharya, globe-trotter des petites aiguilles et de la dignité humaine. L’histoire des musiques et de leur enregistrement est en train de se réécrire, en compact ! Lomax et Bhattacharya devraient à eux seuls nous fournir suffisamment pour les quelques années à venir. Qu’ils en soient remerciés et leur travail salué à sa juste valeur !     Étienne BOURS – TRAD MAGDeben Bhattacharya nous a quitté en septembre 2001. En juin 2007, Jharna Bose-Bhattacharya fait don des archives sonores de son mari à la BNF (Bibliothèque nationale de France).
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Il faut avoir l’âme d’un collectionneur pour enregistrer 130 disques dans une trentaine de pays d’Europe et d’Asie ! C’est le cas du septuagénaire bengali de Bénarès, Deben Bhattacharya, qui fut d’abord porteur dans un magasin de disques londonien, puis animateur pour la BBC outre-mer avant de devenir, dès 1952, producteur indépendant. Le label Frémeaux & Associés, auquel on doit de superbes compilations thématiques souvent agrémentées de livrets très documentés, a eu la bonne idée de rééditer quelques-uns des joyaux de la collection de Deben Bhattacharya, qui vit à Paris depuis trente ans. Les cinq doubles albums qui nous sont proposés (soit une dizaine d’heures de musique) ne sont qu’une première livraison. Ils nous mènent d’opéra chinois en danses de mariages judéo-marocains d’Israël et de chants de dévotion indiens en complaintes de caravane perses, en passant par une magnifique reconstitution du voyage des gitans. En prime, quelques perles comme cette balade des bergers bosniaques chantée par une juive, une chrétienne et une musulmane. Ou là superbe complainte méditative interprétée par l’immense poète indien Rabindranath Tagore : « J’entends l’appel d’un monde lointaine dans la brise du soir. Mon cœur, distraitement, ouvre la porte afin de libérer les liens joueurs de la vie… »         Eliane AZOULAY – TÉLÉRAMA
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La musicologie perd un père avec Deben Bhattacharya. Décédé à Paris ce week-end à l’âge de 80 ans, cet Indien né à Bénarès a, depuis les années cinquante, marqué à sa manière l’enregistrement des « musiques du monde ». Baroudeur plutôt qu’ethnomusicologue, il privilégiait l’émotion sur la rigueur scientifique du collectage. Initié à la musique par son père, médecin traditionnel, et son oncle, professeur de sanscrit, il travaille dans les années quarante avec l’indologue Alain Danielou sur divers ouvrages, dont un consacré à la musique du nord de l’Inde. Arrivé à Paris en 1954 pour une conférence, il prend la route des Saints-Maries-de-la-Mer, afin d’y enregistrer pour Vogue Manitas de Plata et Joseph Reinhardt, frère de Django. En ce temps où la France néglige ses régionalismes, le Bengali recensera le répertoire auvergnat. Durant toute sa vie, Deben Bhattacharya se sera attaché à pister l’âme « gitane », d’Asie en Europe et d’Irak en Mauritanie. Souvent, son flaire de globe-trotter sonore le conduisait en des régions où les conflits anéantissaient des folklores. Il sera le premier à graver des disques de chœurs mêlant musulmanes et chrétiennes à Sarajevo, des joutes musicales Afghanes dans les faubourgs de Kaboul et des juifs marocains fraîchement arrivés en 1957 à Tel Aviv. Tout  son travail aboutira, « world » aidant, à une redécouverte légitime de Deben Bhattacharya. Il y a cinq ans, le Bengali de Paris avait entrepris de rediffuser ses bandes et de se remettre à enregistrer. Les deux derniers pays où il aura posé son micro, comme pour boucler la boucle, auront été le Bangladesh et l’Inde. Nidam ABDI - LIBÉRATION
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“Deben Bhattacharya est resté à l’écart des scènes de la world music jusqu’à ce que le label Frémeaux & Associés entreprenne en 1996 la réédition en coffrets de 2 CD de ces précieux enregistrements. Depuis, quatre coffrets, qui sont autant de chefs-d’oeuvre éditoriaux, avec leur riche iconographie et des livrets truffés d’informations, sont parus sous le titre « The Deben Bhattacharya Collection ».” LE MONDE DE LA MUSIQUE
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Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    PURPLE PEACH FLOWER
    TRADITIONNEL
    00:11:37
    1997
  • 2
    WALKING ALONG A STREET
    TRADITIONNEL
    00:05:50
    0
  • 3
    A NIGHT BY A STREAM IN SPRING
    TRADITIONNEL
    00:12:20
    0
  • 4
    PURPLE BAMBOO
    TRADITIONNEL
    00:02:22
    0
  • 5
    FISHING MUSIC
    TRADITIONNEL
    00:04:47
    0
  • 6
    SUZHOU INSTR FACTORY ORCHESTRA
    TRADITIONNEL
    00:08:49
    0
  • 7
    QIN
    TRADITIONNEL
    00:04:35
    0
  • 8
    GU ZHEN
    TRADITIONNEL
    00:03:03
    0
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    ZHE JUAN SIGHED AT MIDNIGHT
    TRADITIONNEL
    00:04:36
    0
  • 2
    A TOUCH OF LOVE
    TRADITIONNEL
    00:03:41
    0
  • 3
    SHE RECOGNISED HER MOTHER
    TRADITIONNEL
    00:04:18
    0
  • 4
    FAREWELL CRIES
    TRADITIONNEL
    00:04:20
    0
  • 5
    AN EPISODE FROM LOVE STORIES OF THE WEST CHAMBER
    TRADITIONNEL
    00:06:08
    0
  • 6
    A STORY OF LOVE AND LAUGHTER
    TRADITIONNEL
    00:13:11
    0
  • 7
    LIAN HUA LO A STORY OF FIGHTING IN LAWS
    TRADITIONNEL
    00:11:20
    0
  • 8
    MONKEY KING AN EPISODE FROM JOURNEY TO THE WEST
    TRADITIONNEL
    00:08:54
    0
Livret

THE DEBEN BHATTACHARYA COLLECTION MUSIC OF CHINA

THE DEBEN BHATTACHARYA COLLECTION
MUSIC OF CHINA
Volume 1
Silk stringed instruments / Instruments à cordes de soie
Chinese storytelling with music / Ballades avec accompagnement musical

INTRODUCTION
Le domaine de prédilection Deben Bhattacharya est la collection, le tournage et l’enregistrement de la musique folklorique, la chanson, la danse ainsi que la musique classique en Asie et en Europe.Depuis 1955, il a réalisé des films éducatifs, des documentaires, des disques, des brochures, des émissions radiophoniques et des concerts en direct relatifs à ses recherches. Il a également édité des traductions de la poésie médiévale de l’Inde.Entre 1967 et 1974, il a produit des films éducatifs, des disques, des brochures et des concerts pour des écoles et des universités en Suède, sponsorisé par l’institut d’état de la musique édu­cative: Rikskonsorter.Ses travaux ont également consisté en documentaires pour la télévision ainsi que des émissions sur le folklore, les tra­ditions... pour : • British Broadcasting Corporation, Londres • Svorigos Radio, Stockholm • Norsk Rikskringkasting, Oslo • B.R.T. - 3, Bruxelles • Filmes ARGO (Decca), Londres • Seabourne Enterprise Ltd., R.U. • D’autres stations de radio en Asie et en Europe.Deben Bhattacharya a réalisé plus de 130 disques de musique folklorique et classique, enregistrés dans près de trente pays en Asie et en Europe. Ces disques sont sortis sous les étiquettes suivantes : •Philips, Baarn, Hollande • ARGO (Decca), Londres • HMV & Columbia, Londres • Angel Records & Westminster Records, New York • OCORA, Disque BAM, Disque AZ, Contrepoint, Paris • Supraphone, Prague • HMV, Calcutta • Nippon Records, Tokyo.Deben Bhattacharya est également l’auteur de livres de traduction de la poésie médiévale indienne. Ces ouvrages ont été préparés pour la série de l’UNESCO, East-West Major Works, publiés simultanément en Angleterre et les Etats-Unis par G. Allen & Unwin, Londres, et par le Grove Press, New York, et par Hind Pocket Books, New Delhi. Les titres comprennent : • Love Songs of Vidyapati • Love Songs of Chandidas • The Mirror of the Sky: songs of the bards of Bengal • Songs of Krishna.Deben Bhattacharya fait paraître en 1997, une collection de coffrets thématiques chez Frémeaux & Associés, regroupant ses meilleurs enregistrements de Musique du Monde et dotés de livrets qui constituent un appareil critique de documentation incomparable.
Deben Bhattacharya is a specialist in collecting, filming and recording traditional music, song and dance in Asia, Europe and North Africa.Since 1955 he has been producing documentary films, records, illustrated books and radio pro­grammes related to many aspects of his subject of research. His films for TV and programmes for radio on traditional music and rural life and customs have been broadcast by: • the BBC, Thames Television, Channel Four, London • WDR-Music TV, Cologne • Sveriges Radio/TV, Stockholm • BRT-3, Brussels • Doordarshan-TV, Calcutta • English TV, Singapore • and various other radio and television stations in Asia and Europe.Deben Bhattacharya has produced more than 130 albums of traditional music recorded in about thirty countries of Asia and Europe.  These albums have been released by: • Philips, Baarn, Holland • ARGO (Decca Group), London • HMV & Clumbia, London • Angel Records & Westminster, New York • OCCORA, Disque BAM, Contrepoint, Paris • Supraphone, Prague • HMV, Calcutta • Nippon-Westminster & King Records, Tokyo.In addition, Deben Bhattacharya is the author of books of translations of Indian medieval poetry and songs.  These publications have been prepared for the UNESCO’s East-West Major Works series published simultaneously in England and the USA by G. Allen & Unwin, London, and by the Grove Press, New York, and by Hind Pocket Books, New Delhi.  The titles include: • Love Songs of Vidyapati • Love Songs of Chandidas • The Mirror of the Sky/Songs of the Bards of Bengal • Songs of Krishna.Deben Bhattacharya released a new collection of thematic double Cd Set, published by Frémeaux & Associés, with booklet comprising essentiel documentary and musicological information.
AVANT-PROPOS
Au cours des années 1983 et 1984, j’ai eu l’occasion de voyager dans de nombreuses régions de la Chine, d’abord du nord-est au sud-est, puis du nord-ouest au sud-ouest. Chaque fois, après des recherches préliminaires, j’ai été accompagné par une équipe de tournage. J’ai passé environ cinq mois à enregistrer, filmer et photographier des représen­tations artistiques chinoises. Nos recherches allaient de la musique ins­trumentale à l’opéra, des ballades accompagnées de musique dans des villages à la musique de minorités nationales, telles que celle des Ouïgour le long de la Route de la Soie. Nous avons également enregistré des cours de musique et de danse destinés aux enfants.L’histoire des arts du spectacle en Chine est sans doute déjà longue de quatre mille ans. Elle comprend trois sortes de musique clairement délimitées: musique rituelle, opéra et musique populaire. La musique rituelle a toujours fait partie intégrante des cérémonies religieuses dans les temples, et des cérémonies laïques à la cour impériale et dans les palais de la noblesse. La deuxième sorte de musique, étant associée au théâtre, a joui le plus souvent d’une audience populaire, tout en se développant souvent sous le patronage de la cour. La musique orchestrale et celle de l’opéra appar­tiennent à cette catégorie. La musique populaire traditionnelle des campagnes, comme ailleurs dans le monde, témoigne des coutumes linguistiques et culturelles d’une région; elle est simple et rythmée, à la différence de la musique disciplinée et organisée selon des principes mathé­matiques qui a évolué à l’ombre de la cour et des temples.La musique traditionnelle chinoise suit une échelle pentatonique à laquelle sont venus s’ajouter deux demi-tons vers 600 avant J-C. Elle est avant tout mélodique dans sa forme. Puisqu’il s’agit d’une langue à tons, elle est étroitement liée aux variations tonales, qui guident l’art de la mélodie. Durant la longue histoire de cette musique, certains souverains ont créé des orchestres comportant des caractéristiques spéciales, comme par exemple celui qui n’était composée que de musiciennes. Durant la dynastie Zhou, qui a régné de 1066 à 221 avant J-C, existait un Bureau de la musique chargé de fournir de la musique hautement sophistiquée destinée aux cérémonies séculières de la cour impériale.Le YI jing, écrit bien longtemps avant Confucius, le grand sage du VIe siècle avant J-C, nous apprend que “rien ne vaut la musique pour réformer les mœurs et coutumes du peuple.” Les empereurs et gouvernants chinois ont repris cet axiome de sagesse. La musique tenait une place importante dans les cours des souverains et dans l’administration de l’Etat. Elle faisait partie intégrante du système éducatif dans la formation religieuse aussi bien que laïque. Cette tradition fut main­tenue et aujourd’hui encore est utilisée à plein par les autorités communistes chinoises.
DEBEN BHATTACHARYA
LES INSTRUMENTS A CORDES
CD n° 1
Le qin (aussi appelé guqin), connu comme l’instrument des lettrés, remon­terait à plus de deux mille ans. A l’origine, il avait cinq cordes; il en a maintenant d’habitude sept, le plus souvent en soie, mais à présent parfois combinées avec des cordes de métal. Ses cordes sont de diamètres différents, mais de longueurs égales. L’instrument est posé à plat en face du musicien. Celui-ci pince les cordes avec le pouce, l’index et le majeur de sa main droite, on fait glisser son index sur une corde tout en contrôlant la hauteur avec les doigts de sa main gauche.Un autre type de cithare aux cordes en soie, allongé comme le qin, mais beaucoup plus grand, est appelé le guzheng; il a près de 150 centimètres de long. La caisse de résonance est faite de minces planchettes en bois. Sa surface inférieure est plate et comporte une ouverture pour laisser passer le son; sur la surface supérieure, légèrement bombée, sont tendues seize cordes en soie par-dessus des chevalets mobiles en bois dur. Les cordes sont divisées en deux séries de huit: la série la plus éloignée du musicien joue les notes basses et ses cordes sont épaisses, celle qui est du côté du musicien ayant des cordes plus fines. L’instrument est posé à plat devant celui qui en joue. Comme pour le qin, les cordes du guzheng sont pincées avec le pouce, l’index et le majeur de la main droite, tandis que le majeur de la main gauche en appuyant sur les cordes à gauche des chevalets mobiles entraîne des vibratos et des glissements de tons.Outre ces deux cithares aux cordes en soie, certains orchestres traditionnels emploient des luths aux cordes en soie, comme le luth piriforme à quatre cordes (pipa), le luth au long manche et à trois cordes (sanxian), ou encore les vièles aux cordes frottées dont l’archet passe entre les cordes, la flûte en bambou (di), le cymbalum aux cordes en métal (yangqin), des instruments à percussion, gongs et tambours. Malgré une riche variété d’instruments dans les orchestres, la cithare, jouée la plupart du temps en solo, tient une place très importante en musique chinoise:
Je n’ai pas apprécié la tristesse de sa musique
Quand j’ai entendu la cithare en cette soirée de printemps.
J’étais si jeune alors.
Maintenant que l’âge a enneigé ma tête,
Joue encore pour moi, je t’en prie, jusqu’à l’aube.
(Bo Juyi, 772-846)
1. Fleurs cramoisies de pêcher (pi tao hua): titre pittoresque d’un morceau pour orchestre d’instruments à cordes de Suzhou, sur la basse vallée du Yangtsé. Il est joué par les membres de la Troupe d’opéra de Suzhou dirigée par Zhou Jiayuan. L’orchestre est composé de trois luths à trois cordes au long manche (sanxian), d’un choix de vièles (erhu, zanghu et banhu), du luth piriforme (pipa), de la flûte traversière en bambou (di), du cymbalum (yangqin), du tambour à deux peaux en forme de tonneau (tanggu), du tambour à une peau (danpigu) et des cliquettes en bois (ban). Enregistrement à Suzhou en juillet 1983. Durée: 11 mn 30.
2. En marchant dans la rue (xing jie) est le titre imagé de ce morceau pour or­chestre joué, comme le n°1, par la Troupe d’opéra de Suzhou. L’orchestre comprend les mêmes instruments que pour le précédent morceau à l’exception du tambour tanggu et de la vièle banhu. Durée: 5 mn 45.
3. Une nuit au bord de l’eau au prin­temps: morceau de musique orchestrale du sud de la Chine pour instruments à cordes joué par les employés de l’Atelier de fabrication d’instruments de musique de Suzhou N°1. L’orchestre comprend les instruments à cordes habituelles, luth piriforme, choix de luths et vièles comme plus haut, avec en outre une paire de flûtes droites. La particularité de cet ensemble est de donner le rythme, non plus par des cliquettes en bois, mais avec un tambour en bois en forme de gros grelot, appelé muyu. Enregistré à Suzhou en juillet 1983. Durée: 12 mn 20.
4. Bambous pourpres: morceau or­chestral du sud de la Chine joué par le même ensemble et avec les mêmes instruments que le morceau précédent. Durée: 2 mn 15.
5. Le Pêcheur: morceau de musique du sud de la Chine joué par le même en­semble que les deux morceaux précédents, avec plusieurs luths à long manche, luth piriforme et vièle erhu conduits par une flûte droite (bawu) jouée par Jia Yaolian. Le rythme est donné ici par un triangle. Durée: 4 mn 40.
6. Fleurs sur les deux rives de la ri­vière sous le clair de lune au prin­temps: mélodie populaire régionale jouée par le même ensemble et avec les mêmes ins­truments que le morceau n°3. Enre­gistrement fait avec l’aide de Adim Lundin pendant le tournage du film en novembre 1983. Durée: 8mn45.
7. Fleurs de prunus: ce morceau pour cithare à sept cordes (qin) est basé sur une mélodie populaire de la région de Suzhou et il est joué ici par le professeur Xie Han. (Sur cet instrument, cf. supra.) Enregistrement fait avec l’aide de Adim Lundin pendant le tournage du film en novembre 1983. Durée: 4 mn 30.
8. Retour des bateaux de pêche au crépuscule: ce morceau, également basé sur une mélodie populaire de Suzhou, est joué par Liu Jin sur la cithare à seize cordes avec chevalets (guzheng). (Sur cet instrument, cf. supra.) Enregistrement fait à Suzhou avec l’aide de Adim Lundin pendant le tournage du film en novembre 1983. Durée: 3 mn.
LES BALLADES AVEC ACCOMPAGNEMENT MUSICAL
CD n° 2
Raconter des histoires est un besoin général qui ne nécessite ni scène spéciale, ni large public. Le bord du lit de la grand-mère ou une table à la maison ou au café suffit pour se lancer dans cette forme d’expression si ancienne et si fonda­mentale, où vérité et faits inventés sont étroitement mêlés. Seuls sont nécessaires une bonne mémoire et un esprit inventif capable d’émoustiller des oreilles curieuses.Mais les Chinois ont développé ce genre en un élément essentiel des arts du spectacle. Des histoires vieilles de plusieurs siècles, telles que celle des “Sœurs Chanteuses”, apparue sous la dynastie Yuan (XIIIe-XIVe siècles), continuent à être racontées avec des parties parlées et des parties chantées avec accompagnement musical. De nombreuses familles étant parties en exode pour échapper aux ravages de la guerre, deux jeunes femmes se rencontrèrent par hasard et se lièrent d’amitié. Elles se mirent à chanter ensemble pour gagner leur vie comme musiciennes itinérantes et devinrent connues sous le nom des “Sœurs Chanteuses”. Un jour, en bavardant, une des jeunes filles s’aperçut que l’autre était la fiancée de son frère. Que ce soit dans les opéras classiques ou dans les chansons populaires, les liens familiaux et la loyauté tiennent une grande place en Chine. Comme beaucoup de ces récits chinois ont une fin morale, c’est tout bénéfice pour les bureaux officiels de la culture chargés de la propagande politique.
Puisqu’il y a des chanteurs de ballades et des conteurs itinérants payés par l’Etat, des groupes d’artistes spécialement formés peuvent être envoyés à tout instant dans n’importe quelle partie du pays pour chanter lors de réunions politiques. Les récits sont historiques, mais revus suivant les besoins du moment, comme celui d’une certaine demoiselle Zhang Haidi qui a sacrifié sa vie et qui devint paralysée pour avoir trop travaillé pour le Parti.Pendant la longue période de la Révolution Culturelle, la plupart des formes des arts du spectacle furent sauvagement réprimées pour laisser place à la propagande politique. Les artistes disparurent de la circulation. Ils furent éclipsés pendant ces terribles années incertaines; et c’est seulement vers le début des années 80 qu’ils recommencèrent à faire surface, sans aucun doute avec le consentement des Bureaux de la culture.La ville de Suzhou a une école de conteurs et de chanteurs de ballades (artistes de pingtan). Conformément à la formation orale traditionnelle de père en fils ou de maître à disciple, cette école continue les mêmes méthodes d’enseignement basées sur la pratique et la répétition. En 1983, quand j’ai visité cette école pour la première fois afin d’enregistrer et de choisir des matériaux pour le film, il y avait à peu près trente-cinq élèves qui suivaient l’entraînement pour devenir professionnels. Ils avaient des cours pour apprendre à jouer du luth piriforme (pipa), du luth à trois cordes et long manche (sanxian) et d’autres instruments adaptés aux ballades anciennes et modernes. Des cours sur l’utilisation et le contrôle de la voix et des expressions du visage faisaient également partie du curriculum, à côté d’un entraînement dans l’art du conteur.Après trois ans de formation rigoureuse, les élèves étaient envoyés donner des représentations, d’abord dans des villages, puis dans les villes en tant qu’employés de Bureaux de la culture. Les six premiers morceaux sur ce CD furent joués par les professeurs et élèves de cette école de Suzhou. Le morceau n° 7, une longue histoire de querelles entre belles-familles, vient de la ville plus au sud de Hangzhou. Le dernier morceau, intitulé le Roi des singes, épisode du célèbre roman le Voyage en occident, provient de Huhuhot, capitale de la province de Mongolie Intérieure, située tout à fait au nord. On y entendra un style et une élocution totalement différents de la façon méri­dionale de présenter un récit.
SUZHOU
1. Zhejuan soupire à minuit. C’est un épisode du grand roman classique chinois Rêves au pavillon rouge. La chanteuse est Guo Shanghong, qui joue aussi du pipa. Elle est accompagnée au sanxian par Li Qinghao. Le pipa ou luth piriforme remonte à plus de deux mille ans et il occupe une place unique parmi les instruments à cordes pincées chinois. Grâce à sa technique dans la façon de jouer, il peut s’adapter à différentes exigences et ainsi sert fréquemment en solo, dans les orchestres, pour accom­pagner l’opéra aussi bien que pour les simples chansons et danses villageoises ainsi que pour les ballades. Sa caisse de résonance en forme de demi-poire est faite en bois; elle comporte de dix-neuf à vingt-six chevalets en bambou collés sur sa large surface ovale et ventrue à l’arrière se terminant en un manche court. Ses quatre cordes, en soie ou en acier, sont pincées avec les doigts auxquels on a fixé de faux ongles qui forment plectre. Le sanxian qui l’accompagne, luth au long manche, a une petite caisse de résonance rectangulaire aux angles arrondis et comporte trois cordes. L’héroïne de cette ballade est Zhejuan, servante de Lin Daiyu, un des principaux personnages du roman. Lin Daiyu est amoureuse de son cousin Jia Baoyu, fils unique d’une riche famille. La grand-mère du jeune homme est opposée à leur union à cause de la santé délicate de la jeune fille. Désespérée, Lin Daiyu tombe malade et meurt. En rassemblant les affaires personnelles de Lin Daiyu un soir à minuit, sa servante, Zhejuan, soupire de tristesse. Enregistrement fait à l’école de conteurs et chanteurs de ballades de Suzhou le 30 juillet 1983. Durée: 4 mn 20.
2. Une note d’amour: voix et pipa de Ruo Baisha, accompagnée au sanxian par Li Liqing et au second pipa par Yuan Jianfen. L’histoire est celle d’un couple d’amoureux, tous deux trop timides pour exprimer leurs sentiments et se livrer l’un à l’autre. Finalement ils parviennent par des voies détournées à se déclarer leur amour. Autres caractéristiques semblables au morceau précédent. Durée: 3 mn 35.
3. Retrouvailles avec sa mère: ballade chantée par Yang Hong, qui s’accompagne au sanxian. Pipa d’accompagnement: Yuan Jianfen. L’histoire est celle d’une jeune fille abandonnée par sa mère dans la cam­pagne à la suite d’une guerre et qui entre dans un monastère voisin. Des années plus tard, un jour de pluie, elle tombe par hasard sur une vieille femme venue s’abriter du mauvais temps dans le monastère et reconnaît que c’est sa mère qu’elle avait perdue de vue depuis long­temps. Autres caractéristiques semblables à celles du morceau n°1. Durée: 4mn15.
4. Cri d’adieu: ballade chantée par Wei Jingeng, qui s’accompagne au sanxian. Voix d’accompagnement et pipa: Shu Ming. L’histoire est celle de Liang Shanbo et Zhu Yingtai: Zhu Yingtai, jeune fille de grande famille, se déguise en garçon pour pouvoir aller étudier dans une école, où elle tombe amoureuse d’un garçon de famille pauvre, Liang Shanbo. Mais le père de la jeune fille l’ayant déjà fiancée à quelqu’un d’autre, refuse leur union. Liang Shanbo en meurt de chagrin. La jeune fille, avant son mariage, va rendre une dernière visite à la tombe de celui qu’elle aime, quand le tonnerre ouvre la fosse: elle s’y jette et rejoint son amoureux dans la mort. On a pu ensuite voir s’ébattre au-dessus d’eux un couple de papillons, incarnations de leurs esprits Autres caractéristiques semblables à celles du morceau n°1. Durée: 4 mn 15.
5. Episode de l’opéra classique le Pavillon de l’aile ouest. Voix et sanxian: Zhang Jin. Pipa d’accompagnement: Fang Ning. L’histoire évoque Yingying, jeune fille qui est tombée amoureuse d’un jeune lettré et qui, trop timide pour lui rendre visite et lui exprimer ses sentiments, joue de la cithare à sept cordes (qin) chaque fois qu’il passe devant sa fenêtre pour lui traduire son amour à travers la musique. Autres caractéristiques semblables à celles du morceau n°1. Durée: 6 mn 30.
6. Joyeuse histoire d’amour: Voix de Qian Hongshu, qui s’accompagne au sanxian. Pipa d’accompagnement: Chen Yingzhu. Dans cette histoire amusante, Ping Li surprend sur la place du marché son frère en compagnie de son amie Lin. Elle taquine son amie, mais sans lui dire que son amoureux est son frère; et en même temps lui fait comprendre que celui qu’elle aime n’est autre que le frère de Lin. Les deux jeunes filles finalement se ré­jouissent de devenir doublement belle-sœurs. Autres caractéristiques semblables à celles du morceau n°1. Durée: 13mn05.
RÉGION DE HANGZHOU
7. Querelles de belles-familles: Bal­lade sur la mélodie Lian hua lo racontée et chantée par Zhao Hai. Instruments: luth piriforme (pipa) joué par Wang Jiabao, vièle à quatre cordes (sihu) par Sheng Ji. Outre les instruments à cordes, cliquettes en bois (ban) et tambour (danpigu) joués par Wang Jiabao. L’histoire évoque les conflits entre belle-mère et belle-fille: chaque fois qu’une jeune femme voulait aller rendre visite à sa famille, sa belle-mère s’y opposait tant qu’elle n’aurait pas donner naissance à un garçon, bien qu’elle eût déjà une fille. Finalement, elle eut un fils et put partir voir ses parents pour y découvrir que sa mère et sa belle-sœur avaient le même genre de problèmes. Enregistrement à Meijiawu, près de Hangzhou, village vieux de six cents ans où résident trois cent quarante familles et qui est connu pour sa production de thé. Enregistrement avec l’aide de Adim Lundin pendant le tournage du film dans ce village en octobre 1983. Durée: 11 mn 15.
MONGOLIE INTÉRIEURE
8. Le Roi des singes: épisode du roman classique le Voyage en occident. Réci­tation avec accompagnement de vièle à quatre cordes et long manche (sihu) par Gawa. Cet art traditionnel de conteur-chanteur remonterait à trois siècles et il est encore très populaire parmi les bergers de Mongolie. L’histoire raconte le voyage du bonze de la dynastie Tang, Tripitaka, pour aller chercher des soutras en Inde. Il est accompagné par le Roi des singes, em­blème de sagesse et capable de surmonter tous les obstacles, ainsi que par le Cochon aux Huit Vœux, stupide, gourmand et coureur, mais toujours dévoué, et par le Bonze des Sables, ancien esprit d’une rivière, modèle de droiture. Enre­gis­trement fait à Huhuhot le 11 juillet 1983. Durée: 8 mn 45.
ENREGISTREMENTS, PHOTOGRAPHIES ET TEXTE: DEBEN BHATTACHARYA
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS SA, 1997.
Remerciements à Maggie Doherty, Patrick Colléony, Suri Gopalan.
english notes
FOREWORD
During 1983 and 1984, I had the privilege of travelling extensively through China, first from Northeast to Southeast and then from Northwest to Southwest.  Each year, beginning with scouting and research and then accompanied by the film crew, I spent approximately five months, recording, filming and photographing the varied world of the performing arts of China. Our work extended from instrumental music to the Chinese Opera, to story-telling with instrumental accompa­niment in the countryside and the music of the minority communities including that of  the Uighurs of the Silk Route.  Our research and recor­ding also included  musical training and performance by children.The history of the performing arts of China which legitimately claim 4000 years of background, has been con­cerned with three clearly defined types of expression: ceremonial music, opera and folk music.  Ceremonial music was always an essential feature of the religious rites in the temples and of the secular rituals at Royal courts.  Although developed under court patronage, the second most popular type of the performing arts has usually been asso­ciated with the theatre because of its appeal to the general public. The orchestral music and the presen­tation of the Chinese opera today belong to this category. The traditional folk music of the Chinese villages, as else­where in the world, represents the local cultural and linguistic habits of the region and is simple and rhythmic, unlike the disciplined, mathematically organised music that developed under the patronage of the court and the temples.Chinese traditional music follows a pentatonic scale, although at about 600 BC two semitones were added to the original five tonal steps.  Primarily melodic in its form, Chinese music is closely connected to the speech-tone which guide the art of melody. During the long history of Chinese music, some rulers established orchestras with special characteristics as, for exammple, an all-women orchestra. In the long rule of the Chou dynasty, 1122 to 256 BC, there was a Minister of Music respon­sible for supplying highly cultivated ceremonial music during secular rituals at the imperial court.The I-ching, written before the age of Confucius, the great sage who lived during the 6th century BC, tells us that “There is nothing better than music in reforming people’s manners and cus­toms.”  The emperors and rulers in China endorsed this wisdom. Music was given an important place in the royal courts and in the affairs of the State. It was treated as an integral part of the educational system, in theology as well as in secular studies.  This tradition is kept alive and fully utilised for the cause of Communism in China today.
DEBEN BHATTACHARYA
SILK-STRINGED INSTRUMENTSOF CHINA
CD No. 1
The Chin, known as the philosopher’s zither, is said to be more than two thousand years old.  Originally it had five strings, but currently it employs seven strings usually made of silk but some­times combined with metal strings.  The   strings are of varying thickness but of equal length. The Chin is played hori­zontally on the ground or on a support. The player’s right hand plucks the strings with the thumb, index and middle fingers, or glides the index finger on a string while the left hand controls the pitch.   There is another type of silk-stringed zither, oblong like the Chin but much larger.  Called Gu-zhen, it is nearly 150 cms long.  The wooden sound box is made of thin boards.  The bottom board is flat and has an aperture for trans­mitting the sound; the upper board is slightly curved and over this sixteen silk strings are strung across a couple of bridges made of hardwood.  The strings are divided into two sets of eight.  The set away from the player has the lower notes and consists of thick silk strings; the higher set having thinner silk strings.  It is played on a table or a portable trestle.  As with the Chin, the strings of the Gu-zhen are usually plucked by the thumb, index and middle fingers of the right hand, while the middle finger of the left hand, pressing on the strings to the left of the movable bridges, provides vibrato and sliding pitch-changes. Alongside these two silk-stringed zithers, some traditional orchestras employ a number of silk-stringed lutes, such as the pear-shaped Pi-pa of four silk strings, the long-necked lute, San-hsien, of three silk strings, Hu-chin, a fiddle of three silk strings.  There are also the bamboo flute Ti, the Yang-chin (foreign-dulcimer) employing metal strings as well as percussive instruments such as drums and gongs.  Despite a rich variety of instruments in an orchestra, the zither enjoys a very important place in Chinese music:
“I did not enjoy its sad music
When I heard the zither that evening in spring.
I was so very young.
Now that old age has covered my head with snow,
Keep playing for me, I beg you, till the dawn breaks.”
(Po Chu-i, 772-846).
1. Purple peach-flower, “Pi Tao hua”  in Chinese, is the picturesque title of this silk-stringed orchestral music from southern Suzhou.  It was played by the members of the Suzhou Opera Troupe, under the direction of Zhou Chiayuan.  The Orchestra consists of three San-hsiens, a selection of fiddles named Er-hu, Tsang-hu and Ban-hu, the pear-shaped lute Pi-pa, transverse bamboo flute Ti, Yang-chin (foreign zither), Tang-ku (large kettle drum), Ban-ku (small drum) and Pan (wooden clappers). Recorded in Suzhou, July 1983. Dura­tion: 11.30.
2. Walking along a street.  In Chinese “Shing chie”, as usual, provides the illustrative title of this orchestral piece  played by the Suzhou Opera Troupe as in item No. 1.  The orchestra consists of all the instruments as listed above except for the drum Tang-ku and the fiddle Ban- hu.  Duration : 5.45.
3. A night by a stream in spring.  Southern Chinese Orchestra of silk-stringed instruments, it is played by the employees of Suzhou Musical Instru­ments Factory No. 1.  The orchestra consists of the usual silk-stringed instruments, such as, the pear-shaped lute Pi-pa, a selection of long-necked lutes and fiddles, as described above, and a couple of vertical flutes.  The special feature of this orchestra is the Mu-yu, the “wooden fish”, which provides the rhythmic beats instead of the drum or the wooden clappers. Recorded in Suzhou, July 1983.  Duration : 12.20.
4. Purple bamboo.  Orchestral music from South China by the employees of Suzhou Musical Instruments Factory No.1, as indicated above. Duration: 2.15.   
5. Fishing Music, from South China.  Led by a vertical flute named Ba-wu which was played by Chia Yao-lian, this too is a silk-stringed orchestral music played on several long-necked lutes, the pear-shaped lute Pi-pa, and the fiddle Er-hu, with a triangle beating the time.  It was played by the employees of the Suzhou Musical Instruments Factory No.1 as in above item No. 3.  Duration: 4.40.
6. Suzhou Instrs. Factory Orchestra playing a regional folk melody entitled “River with flowers on both banks in a moon-lit night of Spring”.  It was played on silk-stringed instruments by the employees of Suzhou Musical Instru­ments Factory No. 1 as described in above item No. 3.  It was recorded with the assistance of Adim Lundin during filming in November 1983.  Duration: 8.45.
7. Qin, also called Chin or Gu-Chin, a zither of seven silk strings, it was played by Prof. Hsie Han.  For further infor­mation regarding the instrument cf. above introduction.  Based on a popular folk melody of Suzhou region, the title of this item is “Plum Blossom”.  Recorded in Suzhou with the assistance of Adim Lundin during filming in November 1983.  Duration : 4.30.
8. Gu-zhen.  A zither of sixteen silk-strings, it was played by Liu Chin.  For further information regarding the instru­ment, cf. above introduction.  Entitled “Fishing boats return at sunset”, this too is a regional folk melody from Suzhou.  Recorded in Suzhou with the assistance of Adim Lundin during filming in November 1983.  Duration : 3.00.
CHINESE STORYTELLING WITH MUSIC
CD No. 2
Storytelling is a compulsive act for which one does not require a formal stage or a large audience. Grandmother’s bedside or a coffee table in a wayside stall is a good enough platform for staging this basic and the most ancient expression in which truth laced with invented facts are served as one.  All one needs is a strong enough memory with an inventive mind capable of titillating a pair of inquisitive ears.But the Chinese have evolved storytelling into an essential element of the per­forming arts.  Centuries old stories, such as the tale of the “Song Sisters” which originated during the Yuan dynasty (1279-1368) are retold in spoken words and lyrics with instrumental accom­paniments.  As countless families dis­persed at that time to escape the ravages of the war, two young women met each other by chance and struck a deep friendship.  They began to sing together to earn their living as itinerant musicians and became known as “Song Sisters”.  One day during a conversation, one of the girls discovered that the other was betrothed to her brother. Whether in classical operas or in folk songs, family ties and loyalties play an important role in China.  Since a great many stories in China have a cautionary end, the political benefits from story-telling are immense for the Cultural Bureaus.Having itinerant folk singers and story-tellers on the State pay-roll, groups of trained entertainers could be sent out to any part of the country at a moment’s notice to sing at political gatherings.  The stories are historical but interpreted according to current needs, such as the one about a certain Miss Chang Hai-di who had given her life suffering from paralysis due to overwork for the Party.  During the long period of “Cultural Revolution”, most traditional forms of performing arts were ruthlessly sup­pressed to make way for political propaganda.  The artists went dormant. They disappeared during those harsh uncertain years and it was only towards the early nineteen-eightees, no doubt with the consent of the Cultural Bureau that they began to surface again. 
The city of Suzhou in the south runs a story-tellers’ school called the School of Ping Tan.  Similar to the oral tradition of family training or from master to disciple, the Suzhou School for Storytellers follows the traditional method of training: prac­tice and repetition.  In 1983 when I visited this school for the first time for recording and for selecting material for filming, there were about thirty-five boys and girls there preparing for the pro­fession.  They took lessons in playing the pear-shaped lute Pi’pa, the long-necked lute San-hsien and other instruments suitable for playing with the recitals of old and new tales.  Lessons in the con­trolled use of the voice and facial expres­sions were also part of the training and were carried out alongside training in story-telling.After three years of rigorous schooling, the students are sent out to perform first in villages and then also to towns as employees of the Provincial Cultural Bureaus.  The first six items on this CD were performed by the teachers and the  students of the Suzhou school.  Item No.7, a long story of fights between the in-laws, comes from the neighbouring Hangzhou.  The last item entitled the Monkey King, an episode from the well known novel named Journey to the West comes from the far north, Huhuhot, the capital of Inner Mongolia.  As you will hear, the story of the Monkey King is totally different in style and delivery from the southern ways of presenting a tale. 
Suzhou
1. “Zhe Juan sighed at midnight” - an episode from the Chinese classical work entitled The Dream in Red Chambers.  It is sung by Go Shang-hong who also plays the Pi’pa. She is accom­panied on the San-hsien by Li Qing-hao.  The lute Pi’pa, with a history of more than two thousand years, holds a unique position among China’s many plucked stringed instruments. With its playing technique which can be adapted to various requirements, the Pi’pa is po­pular for solo performances, orchestras, operatic accompaniments as well as for simple village songs, dances and story-telling with songs and spoken words.  Its pear-shaped body is made of wood. There are nineteen to twenty-six bamboo frets glued on its large oval belly tapering to a short neck. Its four strings, either of steel or silk. are plucked with fingers, fitted with nail-shaped plectrum.  The accompanying long-necked lute San-hsien has a small rounded belly carrying three strings.  The story speaks of a  young maid, Zhe Juan, who served Lin Dai Yu, the heroine of The Dream in Red Chambers.  Lin loved her cousin Jia Bao Yu, who was the only son of a rich family.  Because of Lin’s delicate health,  Jia’s grandmother was against the couple’s relationship.  Unfulfilled in her love for Jia, Lin fell ill and soon died.  While collecting Lin’s personal be­longings one midnight, the maid Zhe Juan let out a deep sigh.  Recorded at the  Story-tellers’ training school in Suzhou on the 30th July, 1983.  Duration : 4.20.
2. “A touch of love” - Voice and Pi’pa by Ro Pai-sha, accompanied on the San-hsien by Li Li-qing and a second Pi’pa by Yuan Jian-fen.  Story: It is about a love affair between a young boy and a girl,   both equally shy to express and commit to each other.  Finally they find a very round about way to express their feelings for one another.  Other information as above: cf. item 1.  Duration : 3.35.
3. “She recognized her mother” - A sung tale, with the music of the San-hsien played by the singer, Yang Hong, who is accompanied on the Pi’pa by Yuan Jian-fen.  Story: This is about a young girl, who, abandoned by her mo­ther in the countryside since she could not take care of her because of wars,  joined a nearby nunnery.  As the story goes, one rainy day the daughter runs into an old lady who had taken shelter from the rains in the nunnery and reco­gnizes her as being  her long lost mother.  Other information as above: cf.  item 1. Duration : 4.15.
4. “Farewell cries” - Voice and San-hsien by Wei Jin-geng with an accom­panying voice and Pi’pa by Shu Ming.  Story: A girl named Zhu Ying-tai from a noble family, disguised as a boy, joins a school for poor students where she falls in love with Liang Shanbo who came from a modest background.  As Zho’s father having already betrothed her to someone else refuses permission to their marriage, Liang dies of grief.  Zho then goes to pay a last visit to Liang’s tomb when suddenly a thunder blast splits open the grave in two and Zho throws herself into it.  Finally, a couple of butterflies released from the grave flutter away together with joy.  Other infor­matons as above: cf. item 1.  Duration : 4.15.
5. An episode from the Chinese classical work “Love stories of the West Cham­­ber”.  Voice and San-hsien by Zhang Jin with Pi’pa by Fang Ning.  Story: A young girl named Ying-ying falls in love with a young scholar but does not know how to express it.  She was too shy to visit the young man and express her feelings for him.  So she took to playing the great silk-stringed zither Qin and expressed her love through her music each time the man passed by her door. Other information as above: cf. item 1. Duration 6.30.
6. “A story of love and laughter” - a humorous tale of love, sung with San-hsien by Qian Hong-shu and accom­panied on the Pi’pa by Chen Ying-chu.  Story: Ping Li found her brother with her friend Lin in the market.  Ping laughed and joked with Lin but without telling her that the man who accompanied her in the market was Ping’s brother.  On the other hand, Ping Li described Lin’s bro­ther to be her lover.  Lin was surprised but happy to learn that the two friends were going to be related as sister-in-laws.  Other information as above: cf. item 1. Duration : 13.05.
Hangzhou region
7. A story of “fighting in-laws”.  It is told and sung in the melody Lian Hua Lo by Hu Zhao Hai.  Instruments: Pi’pa (pear-shaped lute.  For information cf. note ref. item 1) played by Wang Jia Bao.  Se-hu (bowed instrument with a long neck and four strings) played by Sheng Ji.  In addition to the stringed instru­ments, a pair of wooden clappers called the Ban and the drum Gu (Ko) were played by Wang Jia Bao.  The story, told and sung in the local dialect (Tse Jiang) speaks of conflicts between a mother-in-law and her daughter-in-law. Each time the daughter-in-law wanted to visit her parents, the mother-in-law stopped her saying that she could do so only after she had given birth to a male child although she had given birth to a daughter.  Finally she did have a boy and was allowed to visit her parents only to discover that her mother and her sister-in-law were having similar problems.  Recorded in a 600 years old village  named Mei Jia Wu, near Hangzhou.  The village consists of 340 families and is known for its tea.  Recorded with the assistance of Adim Lundin during filming in the village in October 1983.  Duration: 11.15.


Inner Mongolia
8. “Monkey King” - An episode from the classical novel entitled Journey to the West.  Recitation with the accompanying Se-hu (a bowed instrument with a long neck and four melody strings) by Gawa.  This traditional art of story-telling is said to be three centuries old and is still very popular among the herdsmen of Mongolia.  Story: It tells of a Tang dynasty monk named Tripitaka and his epic journey to India with the Monkey King and two other companions for collecting Buddhist manuscripts.  The Monkey king is the symbol of wisdom and is able to overcome all obstacles. His associates, the pig is a comic cha­racter symbolizing stupidity but honesty and the other one is a ghost of the river, also symbolizing honesty.  Recorded in Huhuhot on the 11th of July 1983.  Duration : 8.45.
RECORDINGS, PHOTOGRAPHS & TEXT: DEBEN BHATTACHARYA
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS SA, 1997.


Thanks to Maggie Doherty, Patrick Colléony, Suri Gopalan.
INSTRUMENTS A CORDES DE SOIE
SILK-STRINGED INSTRUMENTS

CD - 1

1.      Fleurs cramoisies de pêcher / Purple peach-flower 11.30
2.     En marchant dans la rue / Walking along a street       5.45
3.      Une nuit au bord de l’eau au printemps / A night by a stream in spring       12.20
4.      Bambous pourpres / Purple bamboo 2.15
5.     Le pêcheur /  Fishing music          4.40
6.     Fleurs sur les deux rives de la rivière / Suzhou Instr. Factory Orchestra 8.45
7.     Fleurs de prunus  /  Qin          4.30
8.    Retour des bateaux de pêche / Gu-zhen   3.00
BALLADES AVEC ACCOMPAGNEMENT MUSICAL
CHINESE STORYTELLING WITH MUSIC

CD - 2
SUZHOU
1.       Zhejuan soupire à minuit / Zhe Juan sighed at midnight    4.20
2.        Une note d’amour / A touch of love          3.35
3.        Retrouvailles avec sa mère / She recognised her mother        4.15
4.        Cri d’adieu  / Farewell cries          4.15
5.        Le pavillon de l’aile ouest / An episode from “Love stories of the West Chamber”       6.30
6.        Joyeuse histoire d’amour /  A story of love and laughter       13.05
HANGZHOU REGION
7.      Querelles de belles-familles Lian Hua Lo  - a story of fighting in-laws          11.15
INNER MONGOLIA
8.      Le roi des singes / Monkey King - an episode from Journey to the West  8.45

CD TITRE, ARTISTE © Frémeaux & Associés (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, albums, rééditions, anthologies ou intégrales sont disponibles sous forme de CD et par téléchargement.)

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