Les Contes du Lundi - Alphonse Daudet
Les Contes du Lundi - Alphonse Daudet
Ref.: FA8080

Lu par PIERRE BELLEMARE

PIERRE BELLEMARE

Ref.: FA8080

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 52 minutes

Nbre. CD : 1

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Présentation
“Les notes qu’on va lire ont été écrites au jour le jour en courant les avant-postes. C’est une feuille de mon carnet que je détache, pendant que le siège de Paris est encore chaud. Tout cela est haché, heurté, bâclé sur le genou, déchiqueté comme un éclat d’obus, mais je le donne tel quel, sans rien changer, sans même me relire. J’aurais trop peur de vouloir inventer, faire intéressant, et de gâter tout”
Alphonse Daudet.

Les Contes du lundi ont été conçus par Alphonse Daudet pendant l’invasion de la France par la Prusse. Une centaine de nouvelles témoignent de cette période troublée de l’histoire de France ; publiées le lundi – d’où le titre Contes du lundi – dans des journaux (au Soir, à L’Evénement). A suite de Stendhal, Daudet, en naturaliste, parle moins des événements historiques qu’il ne les vit ou les fait vivre à ses personnages. Il écrit ce qu’il vit ; sa fiction rapporte l’histoire au jour le jour, en emprunte la vérité.
Alexandre Wong & Claude Colombini

1) L'enfant espion
2) Maison à vendre
3) Les petits pâtés
4) La partie de billard

Droits : Groupe Frémeaux Colombini en accord avec PBRK et Pierre Bellemare. (Collection grands textes littéraires à écouter sur CD - La Librairie Sonore).
Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    L ENFANT ESPION
    PIERRE BELLEMARE
    ALPHONSE DAUDET
    00:05:54
    2002
  • 2
    CONFUSEMENT COMME DANS UN REVE
    PIERRE BELLEMARE
    ALPHONSE DAUDET
    00:05:03
    2002
  • 3
    A PARTIR DE CE MOMENT STEN SENTIT
    PIERRE BELLEMARE
    ALPHONSE DAUDET
    00:04:12
    2002
  • 4
    TOUT EN MANGEANT L ANCIEN SOLDAT
    PIERRE BELLEMARE
    ALPHONSE DAUDET
    00:04:05
    2002
  • 5
    MAISON A VENDRE
    PIERRE BELLEMARE
    ALPHONSE DAUDET
    00:04:02
    2002
  • 6
    CE QU IL Y A DE SUR C ETAIT QU IL COMMENCAIT
    PIERRE BELLEMARE
    ALPHONSE DAUDET
    00:04:25
    2002
  • 7
    TOUT LE TEMPS LA BOUTIQUIERE LE SUIVAIT
    PIERRE BELLEMARE
    ALPHONSE DAUDET
    00:03:36
    2002
  • 8
    LES PETITS PATES
    PIERRE BELLEMARE
    ALPHONSE DAUDET
    00:05:10
    2002
  • 9
    ET DANS L ANIMATION DE LA COURSE
    PIERRE BELLEMARE
    ALPHONSE DAUDET
    00:04:57
    2002
  • 10
    LA PARTIE DE BILLARD
    PIERRE BELLEMARE
    ALPHONSE DAUDET
    00:04:01
    2006
  • 11
    DANS LA PIECE A COTE ON ENTEND DES BRUITS
    PIERRE BELLEMARE
    ALPHONSE DAUDET
    00:04:08
    2006
  • 12
    LE MARECHAL EST INABORDABLE
    PIERRE BELLEMARE
    ALPHONSE DAUDET
    00:02:47
    2002
Livret

ALPHONSE DAUDET - LES CONTES DU LUNDI

ALPHONSE DAUDET
LES CONTES DU LUNDI

L’enfant espion * Maison à vendre * Les petits patés * La partie de billard

Lu par Pierre Bellemare


Les Contes du lundi ont été conçus par Alphonse Daudet pendant l’invasion de la France par la Prusse. Juste avant la déclaration de la guerre (19 juillet 1870), alors qu’il chahute avec un ami sur les bords de la Seine, près d’une propriété qu’il loue à Champrosay – ancien atelier de Delacroix, à la lisière du bois de Sénart –, il se casse la jambe en glissant dans l’herbe. De sa propriété, il assiste, durant six semaines, à la débâcle de l’armée française, immobilisé et frustré. Son patriotisme refoulé est à son comble : il quitte ses journaux pour s’engager le 19 septembre à Paris dans les gardes nationaux, au 96e bataillon. Louis-Napoléon Bonaparte vient de capituler à Sedan le 3 septembre ; le 4, Gambetta proclame la fin de l’Empire ; la patrie est en danger. Daudet se retrouve aux avant-postes à Montrouge, La Courneuve, Montreuil, carnet en main : “Les notes qu’on va lire ont été écrites au jour le jour en courant les avant-postes. C’est une feuille de mon carnet que je détache, pendant que le siège de Paris est encore chaud. Tout cela est haché, heurté, bâclé sur le genou, déchiqueté comme un éclat d’obus, mais je le donne tel quel, sans rien changer, sans même me relire. J’aurais trop peur de vouloir inventer, faire intéressant, et de gâter tout (Contes du lundi, Aux Avant-postes)”. Paris tombe le 28 janvier 1871. Le 18 mars suivant, les Parisiens reprennent la guerre ; c’est la Commune. Cluseret mobilise de nouveau la garde nationale. Pour échapper à la chasse aux réfractaires menée par le délégué à la guerre, Daudet décide le 25 avril de partir de Paris, revient à Champrosay pour assister, cette fois-ci sans remord, à la mise à mort par Thiers des communards, de la canaille avinée comme il les appelle.
Une centaine de nouvelles témoignent de cette période troublée de l’histoire de France ; publiées le lundi – d’où le titre Contes du lundi – dans des journaux (au Soir,  à L’Evénement),  Daudet pense les regrouper, début 71, dans un recueil qui tournerait autour de la guerre avec la Prusse. Paraîtront en fait trois livres : les Lettres à un absent (novembre 71), les Contes du lundi (première édition, mars 1873) et Robert Helmont. La première partie des Contes du lundi intitulée La Fantaisie et l’Histoire aurait pu être raccrochée aux Lettres à un absent : ils ont pour sujet la guerre (c’est le cas de La Partie de Billard, de L’Enfant espion et Les Petits Pâtés) à la différence près que les Contes ajoutent aux chroniques journalistiques des Lettres de la fantaisie, une déformation plus littéraire de l’histoire. Maison à vendre qui est placée dans la seconde partie Caprices et Souvenirs, est un caprice dans le sens musical du mot : un récit libre, sans forme et sujet fixés.
La Partie de Billard
Le Soir publie la nouvelle dans ses colonnes le 26 septembre 1871. Comme le révèle le carnet de Daudet, c’est le maréchal Bazaine qui y est visé. Sa réputation de joueur de billard était connue à l’époque. Arthur Chuquet dans La Guerre, 1870-1871 (paru en 1895) en brosse le portrait : “Bazaine avait la bravoure, le sang froid, l’indifférence au péril ; mais il n’avait ni l’activité, ni l’énergie, ni aucune des qualités du général en chef, et dans le secret de son cœur, il comprenait que le fardeau dépassait ses forces… Profondément égoïste et songeant à lui-même plus qu’à la patrie…, attendant les événements, comptant sur le hasard, s’abandonnant à la fortune qui l’avait jusqu’alors favorisé, tel était Bazaine”. Son immobilisme en août 1870 est sanctionné : traduit devant le conseil de guerre, il est dégradé et condamné à mort ; Mac Mahon, qui s’était débattu sur la Meuse pour venir délivrer son armée assiégée à Metz, demande l’emprisonnement. Bazaine s’évade et finit sa vie en Espagne. Zola voit dans cette nouvelle tous les désastres de 70.

L’Enfant espion
Parue le 25 juillet 1871, la nouvelle, selon les notes du carnet de Daudet, aurait pris forme après la capitulation de janvier. Il s’inspire ici d’un article du Figaro du 24 décembre 1870 “Visite au champ de bataille” signé Alfred d’Aunay : “Aux avant-postes on sort comme on veut. Le soldat a bon cœur. Il voit passer un homme qui a un sac “Je vais chercher des pommes de terre pour nourrir ma femme et mes enfants…” dit-il. Et on le laisse passer”. Les Prussiens étaient ainsi renseignés sur l’état et les projets de l’armée française assiégée.

Les Petits Pâtés
La nouvelle, rédigée en décembre 1871 et publiée le 5 mars suivant au Soir, prend appui elle aussi sur un article sorti dans Le Soir du 31 mai 71 ; est racontée  la mésaventure d’un riche propriétaire de la rue de Lille qui, de peur d’être fait prisonnier par les Versaillais (les habitants des appartements d’où on avait tiré sur les troupes versaillaises étaient tous soupçonnés), quitte son domicile ; surpris et emmené par une bande de communards, laquelle, peu de temps après, est faite prisonnière par les Versaillais, il est amené à Versailles malgré ses protestations. La fantaisie prime ici sur l’histoire. Daudet tend à prendre plus de liberté avec les événements dont il n’a pas été le témoin direct : il situe l’action de son récit le jour de l’entrée des troupes versaillaises à Paris (le 21 mai), à un moment où les propriétaires parisiens ne sont pas encore inquiétés.

Maison à vendre
Parue le 5 décembre 1871, Daudet a commencé à écrire la nouvelle pendant le printemps précédent. Comme l’indiquent ses notes, il part d’observations faites au hasard de promenades : “Dans le même petit jardin il y avait un vieux… Hélas ! Il n’est pas mort, et il l’a vendu. Je pense quelquefois à lui, en voyant son petit jardin où les autres qui sont venus sont si bien. Doit-il être malheureux quand il y pense”.

Monsieur tout le monde
A suite de Stendhal, Daudet, en naturaliste, parle moins des événements historiques qu’il ne les vit ou les fait vivre à ses personnages. Contre les tenants romantiques du roman historique à la Walter Scott, il ne va pas chercher l’histoire très loin dans le passé : la guerre de 1870, les sièges de Paris sont le cadre obligé des Contes du lundi, ne sont pas appelés pour poser et imposer le décor ; pas de dépaysement artificiel, manière de recréer à bon compte des époques révolues, comme le fait Alexandre Dumas père, en  incitant les lecteurs à s’évader dans le temps. L’histoire, qu’on le veuille ou non, n’est pas instrumentalisable ; on ne l’écrit pas derrière une table de travail comme on invente une histoire. Toile de fond du quotidien de tout le monde, situation déjà donnée, incontournable, difficile d’en faire l’économie, à moins de remplacer le romanesque par l’allégorique en décrivant un ailleurs éternel et immuable. Daudet est prisonnier du temps présent ; pas moyen de s’en extraire, d’en donner une vue d’ensemble, d’en relever le sens et encore moins d’en prévoir l’évolution. L’âge des systèmes scientifiques et littéraires est dépassé : la comédie balzacienne n’est plus de mise.
L’écrivain ne surplombe plus, en démiurge, les rouages de son sujet : pris dans les remous de l’histoire actuelle, c’est un homme ordinaire parmi d’autres hommes ordinaires, assez prudent pour ne pas vouloir étendre son point de vue à l’humanité toute entière. Daudet juge moins qu’il n’opine : il réagit en patriote, comme tout le monde, à l’invasion prussienne, a les préjugés de sa classe quand, pendant la Commune, il pense avec Thiers que les grandes gueules d’ouvriers méritent une bonne leçon. Ça n’engage que lui. Céline s’inscrit dans cette tradition littéraire du monsieur tout le monde pour en faire un usage parfois inquiétant : l’écriture, parce qu’elle est personnelle, s’autorise certaines libertés d’opinions qui, accompagnées de haines raciales, sociales…, ne sont pas toujours très démocratiques. Au moins a-t-elle le mérite de ne pas théoriser, de ne pas penser pour les autres – en apparence.
L’anonymat de l’auteur-narrateur s’applique au contenu des récits : Daudet ne donne pas le nom des hommes historiques qu’il évoque (Bazaine, dans La Partie de billard,  est juste appelé le maréchal) ; il les surprend dans le privé de leur vie (pendant une partie de billard) ; évite le plus possible de donner de l’importance à l’événement historique qu’ils illustrent (on sait juste que l’armée du maréchal est en déroute). L’anecdote est préférée à l’exploit, le personnage anonyme au grand homme : les enfants dans L’Enfant espion et Les Petits Pâtés sont les héros-victimes d’une histoire réduite à des faits divers (passage des avant-postes français pendant le siège de Paris par de faux porteurs de patates, voyage sous bonne escorte à Versailles d’un bourgeois de Paris pendant la semaine sanglante). L’histoire est vue par les petits bouts de la lorgnette : “le roman est l’histoire des hommes et l’histoire le roman des rois (Les Rois en exils, Histoire de mes livres)” ; “N’est-ce pas la vraie façon d’écrire le roman, c’est-à-dire l’histoire des gens qui n’auront jamais d’histoire (Froment jeune et Risler aîné)”.
Daudet oppose, avec Edmond de Goncourt, l’histoire des romanciers à celle des érudits : le roman est “un livre d’histoire moderne, vivant, capiteux, d’une documentation terriblement brûlante et ardue, qu’il fallait arracher aux entrailles même de la vie, au lieu de la déterrer dans la poussière des archives (Les Rois en exils, Histoire de mes livres)”. On peint l’histoire d’après motif, sur le vif ; pas en atelier. Il faut la voir pour y croire. Impressionniste, Daudet écrit ce qu’il vie ; sa fiction rapporte l’histoire au jour le jour, en emprunte la vérité.
Alexandre Wong
© Frémeaux & Associés – Groupe Frémeaux Colombini SAS 2007

Pierre BELLEMARE

Pierre BELLEMARE, né en 1929 à Boulogne-Billancourt, fait preuve dès sa plus tendre enfance d’une imagination débordante. Si, durant ses jeunes années, il peine à faire preuve d’attention aux cours de ses professeurs, il saura plus tard capter celle de millions d’auditeurs, lecteurs et téléspectateurs durant des décennies. Dès ses 17 ans, il entre dans une société de production pour la radio et la télévision. Cette première passion ne le quittera plus. En 1947, il entre à la radiodiffusion française comme “metteur en ondes” (réalisateur). Huit ans plus tard, il est engagé par une toute nouvelle radio, dont le nom deviendra vite célèbre : Europe n° 1. Il commence à y raconter ses Histoires extraordinaires, dont les récits tiendront en haleine ses auditeurs pendant plus de 14 ans. Après quelques années d’absence, il reprend son émission en 2004. Surtout connu du public par les nombreuses émissions de radio et de télévision qu’il a produites, Pierre Bellemare est également un écrivain traduit dans plusieurs langues et un grand amoureux de la littérature. Son aura audiovisuelle lui permet d’amener un grand public à la littérature. Dans ce cadre, Pierre Bellemare a enregistré un grand nombre d’œuvres littéraires et les a confiées à Frémeaux & Associés, comme La Passion de Charles Péguy, qu’il a enregistré en avril 2006 en la Cathédrale de Périgueux, en coédition avec Radio France.
Benjamin Goldenstein, d’après Roland Kluger
© 2007 GROUPE FRÉMEAUX COLOMBINI SAS

Ecouter LES CONTES DU LUNDI d'Alphonse Daudet (L’enfant espion * Maison à vendre * Les petits patés * La partie de billard)  lu par Pierre Bellemare (livre audio) © Frémeaux & Associés. Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux "Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros", les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires, dans les fnac et virgin, en VPC chez La librairie sonore, Audio-archives, Livraphone, Lire en tout sens, Livre qui Parle, Mots et Merveilles, Alapage, Amazon, fnac.com, chapitre.com etc.....Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écouté par téléchargement auprès d'Audible (Audio direct - France loisirs) et d'iTunes (iStore d'Apple) et musicaux sur Fnacmusic.com., Virginméga et iTunes.

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