Un charme éblouissant par Télérama

« Récemment, Bruel l’a conviée à participer à son album de reprises. Ce garçon a bonne mémoire : l’hirondelle Darrieux, qui fit le printemps du cinéma français ne charma pas que la pellicule, mais aussi la bande-son. C’est qu’à l’époque, peu après les débuts balbutiants du cinéma parlant, la chanson y allait de soi. Et la jeune Bordelaise, fille d’une pianiste et chanteuse, elle-même pianiste et violoncelliste, orna de son timbre ailé bien des scénarios plus ou moins mémorables. Ses toutes premières chansons filmiques étaient signées de l’auteur des insubmersibles Gars de la Marine. Mais l’actrice dut attendre 1941 pour connaître son premier “tube” : ce swinguant Premier Rendez-vous, tiré du film éponyme, qui a gardé toute sa fraîcheur. Dans cette intégrale qui s’arrête au début des années 50 ne figure évidemment pas la contribution de Danielle Darrieux aux Demoiselles de Rochefort, de Jacques Demy – le rédacteur du livret plein d’infos et d’humour qui accompagne ce double album ne manque pas de rappeler qu’elle fut la seule à y interpréter réellement sa partition… On se replonge avec délectation dans des années plus lointaines, on effeuille la marguerite de refrains légers pimpants ou mélancoliques. La “drôle de gosse” devenue grande dame du cinéma français y laisse l’empreinte, visuelle et vocale, d‘un charme éblouissant. » Anne-Marie Paquotte – Télérama