« L’écoute dans le désert » par Sciences et Avenir

De longues ambiances sonres captées dans le Sahara marocain : l’écoute de ce CD devrait transporter les amoureux du désert. Le voyage commence au marché aux ânes de Rissani, dans le Tafilaft, le plus grand du Maghreb : 200 bêtes y sont réunies pour un hypothétique changement de propriétaire. L’ambiance est forte. Derrière les cris des animaux, on entend une musique s’échapper d’un mauvais haut-parleur, des enfants mènent des chèvres, des oiseaux paradent. Une fois tout les 10 ans environs, des pluies abondantes s’abattent sur la région de Ouarzazate, parsèment le désert de lacs. Informés – par quel mystère ? -, des centaines d’oiseaux y élisent domicile. Là où la pluie a été généreuse, le désert se couvre d’un tapis de fleurs, les insectes se multiplient, offrant une copieuse nourriture aux oiseaux. Les chants restent pourtant discrets, par manque d’écho, et plus particulièrement audibles aux heures fraîches de l’aube et de la tombée de la nuit. Ambiance nocturne, enfin, dans les forêts d’arganiers, au sud du Grand Atlas, où se mêlent les voix des crapauds, grenouilles vertes, rainettes méridionales, chouettes hulottes. L’écoute dans le désert est très particulière, la stéréo réduite à sa plus simple expression, les sources sonores ponctuelles. Le son d’un vol de gangas, par exemple, vient de très loin, grandit, vous passe au-dessus, puis s’éloigne vers l’horizon opposé, redevenant ponctuel. Dans ce milieu minéral, aucun écho. Le son est mat, brut. Comme son titre l’indique, ce CD retranscrit des ambiances essentiellement animalières. On regrette qu’elles ne soient pas plus aériennes ou minérales. Originellement publié par l’excellent Sittelle, cet enregistrement a été repris, comme l’intégralité du catalogue, par la collection « Sons de la nature » de Frémeaux & Associés.
Y.B. – SCIENCES ET AVENIR