« Des œuvres essentielles » par Jazzman

Ce florilège Chet Baker s’ouvre sur un titre du Gerry Mulligan Quartet au sein duquel le trompettiste se fit connaître à l’aube des années 50. Il enregistre à tour de bras et se rend à Paris en 1955, gravant pour Barclay quelques-unes des plus belles faces de cette période. Bien qu’appartenant à la belle histoire de Jazz West Coast, celles qui précèdent ont quelque peu vieillies. Contrebasse et batterie marquent mollement les rythmes et la technique du trompettiste apparaît bien fragile. On picorera dans ces deux disques. Certains préféreront les plages en septet ; d’autres celles qu’accompagnent des cordes, tel My Funny Valentine que Chet chante de sa voix androgyne. De retour en Californie, il rate sa séance avec Art Pepper et enregistre en big band. Le jazz se modernise. Pour y répondre, il doit durcir son jeu, le rendre plus agressif. Il le fait magnifiquement en quartet avec Russ Freeman, Leroy Vinnegar et Shelly Manne. Ce double CD ne renferme pas que des œuvres essentielles mais s’écoute avec plaisir et souvent émotion. Pierre DE CHOCQUEUSE – JAZZMAN