« Bien plus qu’une curiosité » par Jazz Magazine

« Queen of the blues », Dinah Washington était-elle une chanteuse de jazz, de blues, de rhythm’n’blues ou de variétés, sans même parler du gospel de sa jeunesse ? « I can sing anything », prétendait-elle. Ce n’est pas l’écoute de cette anthologie qui lui donnera tort. Celle-ci s’ouvre sur deux blues interprétés avec le sextette, puis le septette de Lionel Hampton, et s’achève sur une série de titres enregistrés au sein de big bands, en particulier celui de Quincy Jones. Les amateurs de « vrai jazz » trouveront largement le bonheur dans cette sélection, avec des standards comme The Man I Love, Ain’t Misbehavin’, Willow Weep For Me, Somebody Loves Me, Black and Blue… Et surtout à l’audition des différents orchestres. Un petit échantillon des accompagnateurs de luxe de la chanteuse : Lucky Thompson, Cootie Williams, Ben Webster, Paul Quinichette, Clark Terry, Clifford Brown, Wynton Kelly, Cannonball Adderley et même John Coltrane ! A signaler, bien plus qu’une curiosité, cinq titres enregistrés en concert à Los Angeles en 1950 qui donnent une idée de la ferveur que pouvait entraîner son passage sur scène. Cette voix singulière (qui n’est pas sans évoquer celle de Billie Holiday, de neuf ans son aînée) s’est éteinte en décembre 1963, à cause d’une association inadéquate d’alcool et de médicaments. Dinah Washington avait 39 ans. Patrick POMMIER – JAZZ MAGAZINE