« Leur musique invite à la danse et à la fête » par Blues & Co

Dans les frères Michot, il y a Rick chanteur-violoniste, père de Patrick guitariste et Tommy chanteur accordéoniste (diatonique) et de surcroît harmoniciste. Le trio joue sans jamais utiliser la batterie. Ce ne sont pas des professionnels du spectacle. Ces amoureux de la culture cajun ont un travail. Rick est juge de district à Lafayette, Tommy est chercheur biologiste, quant au jeunot Patrick, il poursuit ses études. Leur but est de conserver cette tradition de musique populaire qui met en valeur la francophonie issue de leurs ancêtres chassés de l’Acadie par les anglais lors du grand dérangement au XVIIIe siècle et qui se sont réfugiés en Louisiane. Leur musique invite à la danse et à la fête. Reviennent souvent : polkas, valses et mazurkas. Les textes sont des chants traditionnels repris en vieux français. Le premier titre de Varis Conner « La Caroline » exprime bien le parler des leurs aïeux : « Notre belle p’tite sœur avait les cheveux longs et si blonds, tous mis en papillons. Et un bon cœur si grand. Elle était la pomme dans l’œil de notre papa. La belle p’tite rose et le bras à mama. Elle a suivi ses frères n’importe où ils sont allés ………. ». Le sautillant et dynamique « Allons à Lafayette » de Joe Falcon a été enregistré pour la première fois en 1928 par le label Columbia. C’est Rick Michot qui le reprend avec enthousiasme au chant et à l’accordéon. Les frères Michot sont aussi de véritables compositeurs « Le premier amour » a été signé par Tommy. Une fois de plus le texte respecte le langage des anciens. « Il était un jeune homme de dix sept ans, et il venait d’une famille de bien. Il était en école, un étudiant. Et sa vie était toute en avant. Elle était pauvre, une femme de vingt ans. Il faut qu’elle travaille pour gagner sa vie. Mais quand ils sont ensemble, ils oubliaient leurs différences……..
Après l’écoute de ce disque, vous aurez certainement l’envie de découvrir nos cousins cajuns qui militent avec ardeur pour que leur héritage perdure dans le temps.
Par Bruno MARIE – BLUES & CO