« Une machine à swing saupoudrée de gospel » par Blues & Co

« J’ai l’impression que nous allons vivre la grande aventure du Godfather à la voix exceptionnelle en plusieurs épisodes. James Brown est certainement l’un des plus grands artistes de la musique afro-américaine du XXe siècle. Ce premier coffret évoque la révélation de cette machine à swing saupoudrée de gospel. Avant de découvrir son propre style, il va s’inspirer en partie du vocal de Little Richard. Écoutez  « I don’t know » ou encore « Chonnie on chon » pour en être convaincu ! Tout n’a pas été facile pour le natif de Caroline du sud qui a été abandonné par sa mère à l’âge de quatre ans, puis par son père parti s’engager dans la marine, laissant le fiston à une tante tenancière d’un bordel. Livré à lui-même et pour survivre, le petit James doit travailler dans des champs de coton, faire le cireur de chaussures et autres petits boulots. Encore adolescent, il sera arrêté pour tentative de vol de voitures et il va se retrouver derrière les barreaux. Au pénitencier il se consacre au gospel et au sport. C’est au cours d’un match de baseball organisé par les responsables de sa maison d’arrêt et d’une équipe venant de l’extérieur qu’il va rencontrer le chanteur pianiste Bobby Byrd. Admirative de son talent précoce de chanteur la famille de Bobby Byrd va se porter garant de sa liberté conditionnelle. Son apprentissage du show et de la musique sera d’une rapidité fulgurante. Il fait la connaissance de Little Richard à Macon en Georgie. Le créateur de « Tutti Frutti » souhaitant partir sous d’autres cieux, le présente à son manager qui l’engage aussitôt pour remplacer la future star du rock and roll. Son premier enregistrement à Cincinnati en 1956  « Please, please, please » avec les Flamous Flames dont fait partie Bobby Byrd (piano) se vend à 1 million d’exemplaires. On retrouve ce même Bobby Byrd en duo vocal avec James Brown sur  « Can’t be the same » ; suivront le slow langoureux « Try me » en 1958 avec le titre No 1 dans les ventes de rhythm and blues ; en 1959 « I’ll go crazy » et en 1961 avec ce rhythm and blues aux accents funky « Night train » : instrumental qui fera non seulement un tabac, mais laissera entrevoir une autre ouverture au style sans cesse en évolution de ce phénomène musical. Maintenant il ne reste plus qu’à attendre la suite avec impatience. »
Par Bruno MARIE  BLUES & CO