CHILLEMI SANTOS

Pianiste et compositeur, né en 1950 en Argentine


santos_petit.jpg
« Le charme mélodique des musiques d'Argentine auxquelles il rend hommage en compagnie du joueur de bandonéon Juan José Mosalini présent sur l'une des pièces. Sa musique a parfois la violente concision du rock moderne et son usage de la répétition. Et le jazz ? C'est ici le plaisir de l'improvisation à risque, de la rythmique qui tourne sur le flux continu du tempo, de la connivence et de l'aventure à trois autour d'un piano. Loin du phasé mélodique linéaire des boppers, il évoque des univers aussi distincts que ceux de Paul Bley, Keith Jarrett, Ran Blake, Mal Waldron ou même Martial Solal (celui de la Suite en ré bémol ou de Sans tambour ni trompette). Aussi ne s'etonnera-t-on pas de voir ce dernier signer sur la pochette un texte ainsi conclu : 'la voix de l'écriture me paraît aujourd'hui nécessaire à une réelle avancée du jazz. Et Santos est de ceux qui font avancer le jazz'. Je le pense aussi et brandit ce disque avec enthousiasme vers ceux que l'avenir incertain du jazz attriste. Santos Chillemi ne se contente pas de mimer la création, il la mène à bien... J'allais oubler la rythmique, tandem régulier (Abus dangereux, Quintet d'Andy Emler), mobile, nerveux, omniprésent sans être envahissant: à la batterie vous connaissez déjà François Verly (Denis Badault trio, Antoine Hervé big band, Orchestre national de jazz); à ses côtés, un bassiste électrique qui fait ici, littéralement, parler son instrument comme personne, Philippe Talet. » Franck Bergerot - LE MONDE DE LA MUSIQUE


« Nulle incongruité, ni anachronisme, ni barbarisme, certes, dans l'accouplement des deux musiques américaines qui constituent les phases de l'univers de Santos Chillemi : les deux amours de cet Argentin à Paris qui, au delà d'une évidente et chaleureuse virtuosité pianistique, maîtrise le vocabulaire, la syntaxe du Jazz avec les infinies nuances, différences et singularités qu'on serait tenté d'appeler un accent. Pratique mais réducteur, le terme mérite d'être dépilé qui correspond à des jeux de couleurs et d'intensité, à des inflexions, à d'autres valeurs rythmiques et surtout, plus globalement, à une (autre) histoire... Celle-ci a commencé en Sicile (terre de ses ancêtres), s'est poursuivie à Buenos Aires (où santos naît le 13 septembre 1950 puis étudie au conservatoire, piano, musique électro-acoustique, harmonie, composition,...) et à partir des années 80, à Paris (il analyse les travaux de l'école de Vienne et la musique sérielle sous la direction de Pierre Mariétan). A son tour, il a commencé d'enseigner -le jazz, le piano - et très naturellement s'est partagé entre un Sextette de Tango Moderne et un Jazz Combo ou un Trio piano -basse -batterie (Tridhas). Mais si les éléments biographiques, l'inventaire des "références" et chemins parcourus sont difficilement évitables et point trop inutiles, ce qui au bout du compte (ce qui compte et ne se compte pas), ce qui s'impose ici avec une force rare et d'emblée jubilatoire, c'est cette masse sonore au mouvement constamment déhanché et au romantisme dur, ce flux aux méandres comme zigzagant, ces alanguissements striés presque douloureusement de cris(es) étouffé(e)s et toujours cette énergie mélodique à quoi n'est pas étrangère une exquise brutalité... Une autre voie, donc, dans un espace aujourd'hui tellement balisé que l'on avait pu désespérer d'y entendre un chant nouveau. » Philippe Carles - JAZZ MAGAZINE
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO SANTOS CHILLEMI)


Le site internet de Santos Chillemi : http://www.santoschillemi.com/
Les partitions de Santos Chillemi sont disponibles chez Henry Lemoine