HUGUET PIERRE

                                               pierre huguet 
                                  Tous les sons du monde


Mettre les sons les plus étranges et les plus lointains, des sons que très peu d’oreilles humaines ont eu la chance de percevoir, à la portée de tous, voilà le pari d’un urbaniste paysagiste de Vaulnavey-le-Haut. Rencontre au rythme de mélodies enchantées. Alors que la grande majorité des oiseaux qui peuplent les cieux européens vont bientôt s’envoler vers des contrées plus clémentes, à l’approche de l’hiver, Pierre Huguet, urbaniste paysagiste de 46 ans, de Vaulnavey-le-Haut, propose, à tous ceux qui gardent la nostalgie des douces mélodies estivales, de se replonger, le temps d’un concert, quelques mois en arrière. Pour vivre au rythme des sons des forêts européennes, mais pour découvrir aussi, en tendant l’oreille, les sons des animaux et des hommes du monde entier. Car si Pierre Huguet parcourt les quatre coins du monde depuis une vingtaine d’années, c’est avant tout pour ramener des souvenirs sonores. Des souvenirs sonores qu’il partagera ensuite avec tous les amoureux de la nature, celle des animaux, mais aussi celle des hommes.

Une quête planétaire
Une passion qui a conduit cet aventurier hors du commun de la Papouasie à l’Indonésie, du Sahara à l’Afrique du Sud, en passant par l’Amérique du Sud et l’Afrique centrale. Des continents, des régions, et des pays où Pierre Huguet a recherché, avec patience et abnégation, les traces sonores de la vie des animaux les plus étranges, les moins connus, mais des traces aussi de musiques originelles, de chants de peuplades dites « primitives ». Une quêter sonore qui exclut tout ce qui est déjà répertorié, conservé, et étudié par des hommes. Une quête qui privilégie ainsi les chants des peuples de Papouasie, du bassin Amazonien, des peuples pygmées, ou de Malaisie. Mais pour « mettre en boîte » tous ces sons, et constituer une sonothèque digne de ce nom, il ne suffit pas de tendre simplement l’oreille : c’est, accompagné d’un véritable arsenal technique, que Pierre Huguet arpente le monde.

Plusieurs jours d’attente
Chaque voyage, qui se transforme parfois en véritable expédition, nécessite une très importante préparation. Des expéditions qui conduisent parfois cet aventurier à travers les forêts congolaises, ou les sentiers de Papouasie, durant plusieurs mois, et sur plusieurs centaines de kilomètres, que Pierre parcourt à pied, en compagnie de quelques porteurs. Pour capter dans les meilleures conditions possibles les sons qu’il est venu chercher, Pierre emmène toujours avec lui la Roll Royce des micros, les micros Beruël-Kjaer, qu’il a équipé d’une tête d’artificiel, sorte de chapeau qui reproduit très fidèlement ce que l’oreille humaine entend, ainsi que plusieurs magnétophones numériques. Une fois les lieux repérés, après plusieurs heures d’observation et les micros cachés, l’attente commence. Une attente qui peut parfois durer plusieurs jours, et plusieurs nuits. Car Pierre ne cherche pas à voir, il veut entendre des choses. Des choses qui ne sont pas toujours celles que l’on attendait, ou que l’on voulait entendre, comme ces dizaines de paillons de nuits venus se poser sur un des micros , en plein désert, ou les cris de ces poissons venus perturber un enregistrement, en pleine forêt amazonienne. Des jours d’attente et de patience, pour ramener des heures d’enregistrement, qu’il faut ensuite trier et transformer en concerts de soixante dix minutes. Des concerts, gravés sur des disques compacts, qui permettent de découvrir une unité de lieu ou de temps, comme ce concert qui transporte l’auditeur le long des rivières d’Amazonie pour découvrir, et entendre, 24 h de la vie des animaux qui peuplent cette région du globe. Une aventure qui n’est pas prête de se terminer, et qui pourrait bien durer tant qu’il y aura des sons à enregistrer.

Nicolas LECOMTE 
BIO PIERRE HUGUET – AUDIO NATURALISTE CHEZ PITHYS – FRÉMEAUX & ASSOCIÉS © LE DAUPHINE LIBÉRÉ