« Swing, musicalité, élégance » Par Action Jazz

« Voilà un très bel et complet hommage (2 volumes) à Barney Wilen ce saxophoniste au nom américain (son père) pour un musicien bien français (comme sa mère) , qui a eu tant d’importance dans le jazz français dans la deuxième partie du siècle dernier, pilier du Tabou, prix Django Reinhardt en 1957, membre du groupe qui avec Miles Davis enregistre la BO mythique d' « Ascenseur pour l’Echafaud », sideman recherché par les plus grands, héros de la BD « la Note Bleue » de Loustal et Paringaux…
C’est le saxophoniste Jean-Michel Proust qui s’est attaqué à cet ouvrage, lui le musicien, journaliste, animateur de radio, directeur artistique de festivals, une de ces personnes énervantes qui réussissent tout ce qu’elle touche. En voilà donc une nouvelle preuve à travers les 23 titres joués sur ces deux albums. En quartet sur le premier avec lui-même au sax ténor, Jean-Philippe Bordier (g), Raphaël Dever (cb) et Mourad Benhammou, sur le second où il rajoute soprano et baryton avec encore Jean-Philippe Bordier (g), Nicola Sabato (cb), Germain Cornet (dr) , Patricia Bonner posant sa voix sur un titre.
Barney Wilen ne composait guère, mais considéré comme un des successeurs de Lester Young il a participé à maintes formations y jouant les plus grands titres, standards ou pas. On retrouve ainsi des compositions de Miles Davis, Jobim, John Lewis, David Baker, Django Reinhardt, on entend un très beau « My Funny Valentine », « Tres Palabras », « «Parlez-moi d’amour »… Tout cela fleure bon les années soixante, ce jazz mélodieux, décomplexé quand-même et ici restitué de très belle manière. Swing, musicalité, élégance, chic même, serpentent tout au long de ces deux albums. «Une Rumba Légère »composée par Jean-Michel Proust lui-même introduit le volume 2, chantée par la trop rare et délicieuse Patricia Bonner.
Un bien bel hommage à ce musicien français un peu oublié. »
Par Philippe Desmond – ACTION JAZZ