« Une incontestable réussite » par Jazz Magazine

L’exemple vivant d’un jazz profondément enraciné qui a traversé les décennies et s’épanouit sans perdre une once de son authenticité. Un hommage à deux monstres sacrés, et un symbole éloquent : pour résoudre les conflits de générations, le jazz est une arme efficace. La composition du quartette a de quoi séduire : deux pères qu’il est inutile de présenter, Dany Doriz et Michel Pastre. Mythique patron du célèbre Caveau de la Huchette, le premier a eu maintes occasions de jouer avec tous les grands musiciens du monde entier de passage à Paris. Quant au saxophoniste ténor, il figure depuis des lustres au rang des meilleurs européens et a, en outre, dirigé un big band de belle tenue. L’un et l’autre jouissent, à juste titre, d’une réputation internationale. Les voici associés à leurs fils respectifs, César et Didier. Ces derniers, outre leurs qualités intrinsèques, apportent la preuve que la transmission des valeurs a été parfaite, en particulier un sens du swing qui innerve l’album de la première à la dernière note, de « The Chase » à « Body And Soul » en passant par des thèmes devenus, pour la plupart, des standards, signés Hampton, Jacquet et aussi Wild Bill Davis, Django Reinhardt, Neal Hefti ou Stevie Wonder. On n’aura garde d’omettre la touche personnelle apportée par deux compositions originales. Servi par un quartette à la cohérence sans faille, par des arrangements subtils (« Robbin’s Nest, Isn’t She Lovely »), le tout est marqué au coin d’une allégresse du meilleur aloi. L’enthousiasme, la joie de jouer émanant de cette célébration sont dignes des grands ancêtres. A tous égards, une incontestable réussite.

Par Jacques ABOUCAYA – JAZZ MAGAZINE