Une entreprise originale et risquée par le Ministère des affaires étrangères

« Entreprise originale et risquée : donner voix à des voix, faire entendre sur six disques compacts la poésie française de 1265 à 1915. Un risque oui, et de même une réussite certaine. » M. B.   ADPF / VDP n° 13 / MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES

« Entreprise originale et risquée : donner voix à des voix, faire entendre sur six disques compacts la poésie française de 1265 à 1915. Un risque oui, et de même une réussite certaine : les éditions Frémeaux ont obtenu une cohérence d’ensemble en invitant des sociétaires de la Comédie-française à participer à cette aventure. Yves Gasc, Catherine Ferran, Sylvia Bergé, Éric Ruf, Éric Génovèse, Denis Podalydès et Christian Gonon prononcent avec justesse et sans emphase un choix de poèmes réalisé par Alain Frémeaux et placé sous la direction artistique d’Olivier Cohen. En exergue de ce coffret massif est placée une citation de Jean-Michel Maulpoix : « La poésie se connaît trompeuse et se répète coupable… Elle voudrait sortir du langage, mais le langage est tout ensemble sa merveille et sa prison. » Cette démarche des éditions Frémeaux s’inscrit dans le souci de livrer un patrimoine sonore qui puisse intéresser autant une médiathèque qu’un particulier. Pour l’une comme pour l’autre, le recueillement propre à l’écoute du poème est ici respecté par l’articulation soignée des comédiens, qui n’hésitent pas à s’emparer en interprètes de ces vers pour en livrer leur propre version, au-delà de tout ton monocorde ou de toute neutralité. Il y a quelque chose d’étourdissant à passer ainsi de Marot à Baudelaire, d’entendre Rimbaud, Mallarmé, Lamartine, Musset, Heredia, Scarron et Samain à la suite les uns des autres. La poésie française apparaît ici dans ses aspects variés, ses chants, ses soubresauts, sa finesse, son humour, sa grâce… bref sa beauté. L’ensemble représente un imposant corpus, et rendra sûrement amers, quoique rassasiés, ceux qui ne peuvent mémoriser des poèmes pour se les réciter à eux-mêmes. Car, dans ce travail généreux, c’est bien la mémoire humaine qui est interrogée et la nécessité de faire partager au plus grand nombre la poésie française avec un enregistrement complété intelligemment d’un livret de quatre-vingts pages. » M. B.   ADPF / VDP n° 13 / MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES