« Il est facile d’imaginer toute l’Olympia tapant du pied » par Jazz Magazine

Deux concerts, trois CD, quatre étoiles, cinq musiciens. Deux dates : le 25 novembre 1960 et le 25 avril 1961 ; deux salles, Pleyel et Olympia ; deux ambiances, jazz et soul. Trois hommes qu’on peut remercier pour ce beau coffret : Patrick Frémeaux, Gilles Pétard, initiateur de la collection Live In Paris, et Michel Brillié, rédacteur des notes d’un livret flirtant avec l’exhaustivité, et que je ne saurais que paraphraser. On y retrouve un éloge de Cannonball Adderley, de son humour, de sa pédagogie, de son quintette, de son « soul jazz », et même les trois vœux qu’il a formulés auprès de Pannonica de Koenigswarter, la bonne fée des jazzmen. Tout cela illustre la musique gravée sur ces trois disques, ce savant mélange de hard bop, de rhythm’n blues et de gospel qui fit exploser « Cannonball ». Succès parfois jalousé, mais on ne peut que s’incliner devant la maturité du quintette qui, lors de ses deux représentations parisiennes de 1960 et 1961, présente un style unique et uni, au « drive » fluide et « easy », ayant dépassé tout besoin primaire de virtuosité. Il est alors facile d’imaginer toute l’Olympia tapant du pied en cœur, et surtout lorsque l’on est soi-même emporté par la folie piétinante.
Par Walden GAUTHIER  - JAZZ MAGAZINE