« La voix de la conteuse en un mot : séduit » par l’Académie Charles Cros

On connaît Leili Anvar écrivaine (ouvrages consacrés au poète Rumi, aux figures spirituelles Malek Jan Ne'Mati et Ostad Elahi, etc.), traductrice (Le Cantique des Oiseaux de 'Attar et Leily et Majnûn, de Jámi, éd. Diane de Selliers ; Le Cri des femmes afghanes, anthologie poétique, éd. Bruno Doucey, etc.), femme de radio (elle a animé et coproduit des émissions sur France Culture et de nombreux podcasts sont disponibles sur son site), enseignante à l'INALCO et conférencière. On la sait peut-être moins récitante et conteuse. Un parcours somme toute logique tant est puissant son engagement pour la défense des paroles de sagesse, de paix et de concorde. Porter ces paroles sur une scène ou les fixer sur un support tel ce coffret de 3 CD relève de cette démarche.

Les quelque 40 contes réunis dans ce coffret ont pour la plupart été édités dans l'ouvrage Contes des sages persans, Seuil, 2019. Ils ont été retranscrits par Leili Anvar elle-même, c'est dire si elle les connaît bien. Chaque conte est introduit par une « virgule » musicale différente, interprétée par Karol Beffa et la formule (dite en persan puis en français) : « Il était une fois et il n'était pas, sous la voûte azurée au pays d'autrefois... ». La voix de la conteuse sait faire entendre avec aisance toutes les nuances que nécessite le récit, de la tendresse à l'ironie, du pragmatique au fantastique. La voix joue, s'amuse, se désole, invective. En un mot : séduit.

 

Par Jacques FOURNIER – ACADEMIE CHARLES CROS