« Un leader alors au faîte de son art » par Jazz Magazine

Consacrée à l’exhumation d’enregistrements de concerts, la collection Jazz in Paris participe de la réputation du label Frémeaux & associés. Elle vient de s’enrichir de deux prestations de Dizzy Gillespie, l’une de novembre 1960, la seconde datant d’un an plus tard. Si, entretemps, le quintette du trompettiste s’est en partie renouvelé, le pianiste Lalo Schifrin, lui, est toujours là. A cette époque, juste avant le succès de Stan Getz et la déferlante de la Bossa Nova, Dizzy, depuis longtemps en quête de nouveaux rythmes et des racines africaines du jazz, fait figure de précurseur. Il a fait la connaissance de Lalo Schiffrin en 1956, lors d’une tournée en Amérique du Sud, et a immédiatement été séduit par le jeune pianiste, arrangeur et compositeur argentin. Celui-ci vient de passer quatre ans au conservatoire de Paris, a eu pour professeur Olivier Messiaen. Il rejoindra deux ans plus tard l’orchestre de Gillespie. Leur collaboration sera fructueuse. En témoigne notamment le « Gillespiana Suite », composition de Schifrin devenue emblématique de l’influence afro-cubaine. Quant aux deux formations gillespiennes, elles brillent de mille feux, à l’image de leur leader alors au faîte de son art.

Par Jacques ABOUCAYA – JAZZ MAGAZINE