« Bon voyage… » par Jazzmag - Jazzman

Alain Tercinet nous conte ici un autre débarquement dont il est fin connaisseur : celui d’un bop qui aurait eu Lester Young comme ascendant plutôt que Coleman Hawkins, et dont le ténor Sandy Mosse et le guitariste Jimmy Gourley furent les éclaireurs au sein du sextette parisien d’Henri Renaud en 1951, aussitôt rejoints par des partisans indigènes. Au sein des formations d’Henri Renaud, Bobby Jaspar, Bernard Peiffer, Sadi, Jean-Claude Fohrenbach, Armand Migiani, Sacha Distel et Jack Dieval nous (re)découvrons les légendaires Jean Liesse et Bernard Hulin et les historiques Roger Guérin et Christian Bellest (tp), des lesteriens en tous genres Jean-Louis Chautemps, Barney Wilen, Georges Grenu (ts) William Boucaya, Michel De Villers (bzars)… Des Américains leur donnent la réplique : Buzz Gardner (tp), Nat Peck, Billy Byers (tb), David Amram (cor), Lucky Thomson, Allen Eager (ts)… André Hodeir pour le Jazz Groupe de Paris, Pierre Michelot pour l’orchestre de Kenny Clarke, Christian Chevallier pour son compte taquinent chacun à sa façon cette passion de la forme et de l’orchestration qui était l’autre composante du jazz cool. Sur le deuxième CD de ce recueil, l’invasion s’avère européenne comme en témoigne le septette de John Dankworth (as, cl) dès 1951 en Angleterre ou l’octette de Lars Gullin (bars) dès 1952 en Suède dont Stan Getz avait fait sa seconde patrie. Nous visiterons également l’Allemagne avec le ténor Hans Koller , le pianiste Jutta Hipp et les frères Mangelsdorff (Emil l’altiste, Albert le tromboniste), l’Autriche avec Joe Zawinul au sein des Austrian All Stars, l’Italie avec le tandem Gianni Basso – Oscar Valdambrini (ts, tp)… Bon voyage !
Par Alfred SORDOILLET – JAZZMAG - JAZZMAN