...ces voix bouleversantes Le Monde de la Musique

« Après Country, Westenr, Western Swing et Blues, Gérard Herzhaft éclaire les musiques des campagnes américaines sous un nouvel angle. En très gros, se trouve ici illustrée la quête d’une tradition musicale authentique de l’Amérique populaire qui, pourchassée dès le début du siècle par des collecteurs chevronnés, inspira le folk boom des années 60. On entendit alors s’élever sur les campus en révolte la old time music. On lui fit chanter le retour à la terre, la non-violence, l’antifascisme, l’antiracisme, les droits sociaux, voire les vertus du haschisch et la liberté sexuelle… Ce qui peut paraître bougrement suspect si l’on songe qu’il s’agissait là de la musique des péquenots du Sud (hillbillies), furieusement racistes et foncièrement réactionnaires. Herzhaft décrit comment on en vint là, éclaircissant assez bien, en onze petites pages de livret, une réalité inextricable où les Noirs chantent comme des rednecks et vice-versa. A entendre les envoûtants Coo Coo Bird par Clarence Ashley, East Virginia par Buell Kazee, Pretty Polly par Dock Boggs, Midnight Special par Leadbelly ou même les harmonies plus policées des Delmore Brothers sur Careless Love, on se dit que des hommes qui chantaient si tendrement ne pouvaient pas être foncièrement mauvais, et l’on comprend que la bonne âme de Pete Seeger ait succombé à l’écoute de ces voix bouleversantes. » Franck Bergerot – Le Monde de la musique