Folksongs
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Ref.: FA047

OLD TIME COUNTRY MUSIC 1926 - 1944

Ref.: FA047

Direction Artistique : GERARD HERZHAFT

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 1 heures 44 minutes

Nbre. CD : 2

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  • - CHOC DU MONDE DE LA MUSIQUE
  • - GUIDE COUNTRY MUSIC
Présentation

Popularisées par des artistes du monde entier, les folksongs américains sont devenues une sorte de folklore international connu de tous et repris partout en chœur. Cette anthologie (coffret de 2 CD avec livret de 48 pages et 35 photos) regroupe certaines des premières versions enregistrées des folksongs les plus célèbres. Elles résonnent encore de la rumeur de l’Amérique en marche, une nation qui s’est bâtie en chansons.
Patrick Frémeaux & Gérard Herzhaft

Droits éditorialisation : Frémeaux & Associés La Librairie Sonore - Notre Mémoire Collective.
Grand défenseur du blues devant l'Eternel, Gérard Herzhaft s' est mis en tête de réhabiliter la country music aux yeux des bluesfans. Il a signé chez Frémeaux & Associés plusieurs anthologies consacrées aux différentes facettes du genre : Hillbilly Blues, Western Swing, Hawaiian music, Country Gospel, Country Boogie, Honky Tonk...
Etienne Guillermond - Travel in blues
(...) As is usual with this label good sound is backed up by copious notes in French and English. Another winner.
Keith Briggs - Blues & Rythm



CLARENCE ASHLEY : THE COO COO BIRD • MONROE BROTHERS : NINE POUND HAMMER • TWO POOR BOYS : JOHN HENRY • BUELL KAZEE : EAST VIRGINIA • TWO POOR BOYS : TWO WHITE HORSES • ERNEST V. STONEMAN & WIFE : THE MOUNTAINEER’S COURTSHIP • BASCOM LAMAR LUNSFORD : I WISH I WAS A MOLE IN THE GROUND • THE TWENTIETH CENTURY MINSTREL : GREENSLEEVES • MONROE BROTHERS : MY LONG JOURNEY HOME • MORRIS BROTHERS : SALTY DOG • MAINER & MORRIS : TRAIN CARRY MY GIRL BACK HOME • SAM & KIRK MCGEE : BROWN’S FERRY BLUES • CARTER FAMILY : RAMBLING BOY • CARTER FAMILY : KEEP ON THE SUNNY SIDE • WILL BENNETT : RAILROAD BILL • PAPA HARVEY HULL : ALABAMA BOUND • DARBY & TARLTON : IN THE PINES • DARBY & TARLTON : BIRMINGHAM JAIL (ON A MONDAY) • MONROE BROTHERS : ROLL IN MY SWEET BABY’S ARMS • GUS CANNON : POOR BOY • DOCK BOGGS : PRETTY POLLY • LEAD BELLY : MIDNIGHT SPECIAL • WOODY GUTHRIE : 900 MILES • FRANCK HUTCHISON : STACKALEE • DICK JUSTICE : HENRY LEE • BUELL KAZEE : THE WAGONER’S LAD • BURNETT & RUTHERFORD : WILLIE MOORE • NOACH & SPARK : GREENBACK DOLLAR • MONROE BROTHERS : LITTLE RED SHOES (WHO’S GONNA SHOE YOUR PRETTY LITTLE FOOT?) • JIMMIE RODGERS : FRANKIE AND JOHNNIE • JIMMIE RODGERS : GAMBLING BARROOM BLUES (ST JAMES INFIRMARY) • CHARLIE POOLE : WHITE HOUSE BLUES • DOCK BOGGS : DOWN SOUTH BLUES • DELMORE BROTHERS : CARELESS LOVE • DELMORE BROTHERS : RAINING ON THE MOUNTAIN • BURNETT & RUTHERFORD : HESITATION BLUES (CURLEY HEADED WOMAN).

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Presse
LA GRIFFE DU PASSE« Frémeaux & Associés, maison de disques indépendante, effectue un véritable travail d’archéologie. Ses impressionnantes recherches, son pointilleux didactisme et l’excellence musicale de ses coffrets thématiques en font une maison très estimable au charme résolument passéiste. Tour du propriétaire. Petit problème de planning. On téléphone à Patrick Frémeaux pour avancer notre entrevue. Ca n’a pas trop l’air de le faire marrer. Il accepte, sur un ton plus réservé qu’enthousiaste. La rencontre promet de ne pas être une partie de claques dans le dos, champagne et petits fours, « j’aime-beaucoup-ce-que-tu-fais-moi-aussi-trop-génial ». On s’attend à tomber sur un prof à l’image des disques qu’il édite : rustique, franc du collier, pas trop dégrossi. On a auparavant lu sa déclaration d’intention dans son catalogue : « A l’heure où les technologies dictent les programmes grâce à de vastes empires verticaux, ce sont des dizaines de millions d’auditeurs sur la planète qui écoutent au même moment le même Michael Jackson en buvant le même Coca-Cola. Dans cet univers culturel, souvent nivelé au plus bas, et réduit au plus commun dénominateur, l’édition indépendante (seule se révèle) encore soucieuse d’innovation et de diversité …» « Bigre ! Ca vous change du mielleux marketing « consommez et poilez-vous » des multinationales culturelles. Combat anachronique ? Au contraire : vision politique fatalement lucide d’un certain aspect du music-bizness. Un manifeste franchement vivifiant par les temps qui courent, d’autant plus qu’il s’accompagne d’actes à la hauteur. Et puis Patrick Frémeaux n’a rien du vieux barbon – même s’il est barbu : dans sa galerie de Vincennes, c’est avec un affable gaillard de 29 ans qu’on échange une solide poignée de main ; le jeune boss passionné d’une irréductible boîte d’archéologie musicale : « Je suis éditeur indépendant dans le sens plein du terme, je n’ai de compte à rendre à aucun conseil d’administration. Je jouis d’une liberté totale. Si je décide de faire l’anthologie de Pierre Louiss, le père d’Eddy Louiss, qui est un obscur chanteur créole des années 50, c’est un choix délibérément artistique. Si je fais ça dans une major, je suis licencié. L’objet d’une major, ce n’est pas de défendre la musique, mais de réaliser des bénéfices. Le nivellement par le bas se fait surtout au niveau du déclin de la diversité. Nous, on vend entre cinq cents et vingt mille copies par disque. En théorie, vu l’évolution actuelle, on ne devrait pas exister. Heureusement, il y aura toujours quelqu’un, au centre de la France, qui désirera l’anthologie de Charles Péguri, ou une société japonaise qui voudra absolument acheter deux cents anthologies chronologiques de Stellio – le grand clarinettiste martiniquais du début du siècle. Ce besoin de diversité, ce refus d’une culture monothéiste, fait qu’à la fin on peut vendre annuellement deux cent mille phonogrammes dans le monde, en étant négligé du schéma «économique du disque.» Claude Colombini et Patrick Frémeaux chez les HMong NoirsGrâce à son père, amateur de jazz averti, Patrick Frémeaux s’est tout jeune gavé de musique des années 50, de blues des sixties,des disques de Memphis Slim, Otis Redding, Mahalia Jackson, Al Jarreau… A 17 ans, il organise des concerts. A 19 ans, il crée une société de production de spectacles, faisant tourner Dick Annegarn, Salif Keita, Michel Legrand… A 23, objecteur de conscience, il gère les revues Ecouter Voir et Trad Magazine, préside aux destinées des éditions La Lichère, travaille pour le distributeur de jazz OMD. En 92, il monte une galerie d’estampes qui propose des lithos et gravures originales de Matisse, Alechinsky et Schiele, mais aussi de Charlélie Couture ou Henri Guédon. Enfin, début 93, Noël Hervé lui propose d’éditer un premier ouvrage musical : une anthologie de l’accordéon. « J’ai alors constaté peu à peu que tous les grands genres populaires, de toutes les cultures, n’avaient jamais été réédités scientifiquement. En les réécoutant, avec une oreille actuelle, j’ai vraiment découvert une richesse et des trouvailles importantes : on a donc lancé toute la collection de coffrets thématiques qui analysait les grands genres populaires, en restaurant les enregistrements d’époque, et en faisant des livrets très minutieux, en restituant la musique dans son contexte historique, social et culturel. Pour chaque genre, je déniche son spécialiste. Quelqu’un qui a généralement passé sa vie sur le sujet. Pour les musiques country ou blues, c’est par exemple Gérard Herzhaft, qui a écrit les Que sais-je ? ou Seghers correspondants, Jean Buzelin pour le gospel, Alain Gerber pour le jazz, Jean-Christophe Averty pour la variété française… A chaque fois, on a donc pris le spécialiste en France. Chacun amenait des éléments de sa collection personnelle, complétés par des apports d’amis tout aussi passionnés… Ca se fait essentiellement à partir de leurs 78t, ou parfois des gravures directes, ou encore des enregistrements sur câble, avant la bande. C’est un travail scientifique. Un coffret thématique nous coûte 150 000 F, c'est-à-dire le budget d’une production à part entière. »Ce qui différencie Frémeaux & Associés du label moyen, c’est un souci de la perfection et de la qualité impressionnant, où la musique prime sur le commerce – et tant pis pour le cliché du passionné David opposé au mercantile Goliath. « Pour le nouveau coffret Gospel, il aurait été raisonnable de faire un « simple » livret seize pages. On en a fait soixante-quatre, avec cinquante photos. Parce qu’on voulait que tous les guitaristes évangélistes d’avant-guerre aient leur photo dans le coffret. Maintenant, quelqu’un qui veut faire un bouquin sur ces guitaristes ne peut pas faire mieux : tout est dedans. Pour nos coffrets thématiques ou nos intégrales, notre travail est comparable à ce que le CNRS ferait si demain il ouvrait ce type de département. Il y a donc des découvertes, parfois au moment de la gravure : quand on a préparé l’intégrale de Mireille, on a retrouvé un test-pressing, c’est-à-dire un enregistrement directement fait dans la cire, refusé à l’époque par la compagnie, existant à un unique exemplaire. Il a été découvert aux puces ! L’intégrale Jean Gabin représente des années de travail, de collectage, avec collectionneur à l’autre bout du monde qui a la matrice qui manque, et à qui il faut écrire pendant deux ans avant qu’il n’accepte de lâcher le morceau. On a dégoté une version anglaise de Maintenant je sais qui est incroyable… Pareil pour l’intégrale Django Reinhardt, qui a nécessité un véritable travail d’archéologue. On fait régulièrement des découvertes renversantes.» Quatre salariés bossent chez Frémeaux & Associés, aidés par soixante-cinq intermittents. Un boulot relayé dans trente pays par autant de distributeurs. Parallèlement à sa vocation d’explorateur du temps perdu, Patrick Frémeaux a lancé une branche « production », signant Baden Powell, Screaming Jay Hawkins, et développant un important département gospel. L’essentiel – et le meilleur – du catalogue se situe cependant dans ses passionnantes et miraculeuses rééditions, où cohabitent jazz, variété française et musique du monde – dans le sens large du terme : des chants de Papouasie au flamenco, en passant par les voix bulgares. On tombe ébahi sur le coffret de musique tzigane (Paris/Berlin/Budapest 1910-1935), divin flacon où Goran Bregovic a pu puiser l’essence du Temps des gitans. Ou sur l’anthologie de musique yiddish, regroupant klezmer, prières solennelles, folklore ashkénaze et fox-trot juif… La country bénéficie de quatre doubles CD thématiques, remontant aux sources de la country proprement dite (Nashville/Dallas/Hollywood 1927-1942), du Western cowboy, du Swing texan et des Folksongs – ici s’abreuver avec inspiration Palace et Beck. Cet imposant inventaire des origines de la musique américaine, complétant les disques de blues, jazz et gospel, auxquels il faut aussi ajouter les excellentes anthologies sur la musique cajun et hawaiienne, sera encore complété par un coffret sur la naissance du rythm’n’blues. Ce catalogue, volontairement électrique, possède un dénominateur commun : la date des enregistrements exhumés, généralement comprise entre 1910 et 1940. « On choisit la période en fonction de l’âge d’or de la musique pour les grands genres de musique populaire, ça se situe à l’avant-guerre. Après-guerre, l’industrie phonographique a nivelé les mouvements, pour en faire des produits de marché. On veut saisir le caractère historique et la genèse de sons, sonorités et musiques qu’on connaît tous comme des hymnes et qu’on veut retraduire dans le mouvement socio-historique dans lequel elles ont été créées. Il y a aussi un côté de conservation patrimoniale, parce que les gens qui avaient ces disques-là appartiennent à une génération qui disparaît, et les disques avec. Si on était arrivés dix ans plus tard, des pans entiers de mouvements musicaux seraient passés à la trappe. Il y a cependant un problème au niveau de la perception du son : les gens aujourd’hui ne comprennent pas qu’un son ne puisse être parfait, alors que la retranscription d’un 78t des années 30 ne sera jamais parfaite… » Il faut donc accepter un certain crachotement, un son pas aussi pro que sur le dernier Céline Dion, et se laisser littéralement saisir par la force de ces granuleuses chansons populaires, de leur tangible sincérité, de leur créativité brute, rocailleuse et saisissante. Il y a un aspect Louis Lumière dans beaucoup de ces rééditions, un frisson lié au côté originel des chansons, en une même émotion à l’écoute des interprétations de Papa Harvey Hull ou Joseph Szigeti qu’à la vision de L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat. Une absence de préméditation et de frime irremplaçable.» Benoît SABATIER – LES INROCKUPTIBLES
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PARCE QUE LA MÉMOIRE D’UN PEUPLE N’EST PAS FORCÉMENT POPULAIRE… Interview de Patrick Frémeaux par Claude Ribouillault pour le compte de Trad Magazine (100ème numéro – mars 2005) Vous avez probablement croisé l’un ou l’autre des coffrets édités par Frémeaux & Associés. Chacun constitue un ouvrage de référence sur un pan de culture musicale, historique et/ou géographique. Nous avons rencontré en Patrick Frémeaux, un visionnaire constructif qui, brique après brique, construit à sa façon ce qu’il faut bien considérer comme un monument à la culture sonore… Une entreprise… et une vocation culturelle L’ensemble des coffrets édités par Frémeaux & Associés relève, quant à sa conception globale, d’une véritable oeuvre éditoriale. Certains produits sont mis en place par un choix, d’autres par des opportunités. La cohérence globale est celle d’un corpus qui serait une mémoire collective, un patrimoine sonore de l’humanité, musical et parlé. Donc, à chaque fois, l’équipe se pose la question de savoir si le projet entre dans son oeuvre d’éditeur. Commercialement et sur le fond, l’effet collection se ressent, par définition, avec un fort nombre d’items proposés. Le catalogue – à peu près 800 disques – est considérable pour un directeur/fondateur d’entreprise de 38 ans, sur 20 ans d’entreprise… Frémeaux & Associés vend annuellement à peu près un million de disques mais, si certains albums se vendent à plusieurs milliers en un an, d’autres atteignent à peine 400 ventes en 10 ans… Il a fallu à Patrick Frémeaux une sorte de foi enracinée et énormément de travail, pour imposer aux revendeurs ces types de produits – coffrets de un ou plusieurs CD avec livret détaillé, contenant musiques, contes, chansons, discours, romans… –. Et cette foi est encore bien vivante. Textes, discours, musiques… Les sources utilisées sont nombreuses : collections phonographiques, enregistrements publics ou privés. La banque de données radiophonique de l’INA est, par exemple et à ce titre, du point de vue social, sociétal, culturel, musicologique, d’une importance énorme. Car la parole lue et les discours tiennent autant de place dans les productions de Frémeaux que la musique proprement dite. L’Étranger de Camus lu par Camus ou les enregistrements historiques de Céline, les discours du général de Gaulle, la Contre-histoire de la Philosophie de Michel Onfray (200 000 disques vendus !)… proposent une approche sensorielle différente des textes et de la pensée, qui remonte à notre enfance, aux contes, à l’oralité en général. La perception de véhicule de transmission des textes, des savoirs et de l’émotion s’en trouve renouvelée. Cela dit, les musiques populaires (et pas seulement “populaires”) ont dans le catalogue une place essentielle. L’entreprise a démarré avec un coffret “l’accordéon volume 1” coédité avec la discothèque des Halles, première Bibliothèque de la ville de Paris. C’est l’histoire musicologique et populaire de la capitale qui était en point de mire. L’idée originale est d’avoir fait ce coffret sur l’accordéon-musette en présentant cette musique comme on aurait présenté le samba à Rio de Janeiro ou le tango à Buenos Aires. Le succès a été immédiat, très important, à tel point que toutes les “majors” y avaient, quelques années plus tard, consacré elles aussi au moins une compil’. En tout cas ce fut le lancement de Frémeaux & Associés. Ensuite les productions se sont élargies, naturellement. Chez Frémeaux, il y a une volonté de défendre d’abord les cultures qui ne se défendent guère elles-mêmes. Par exemple, aux États-Unis, aussi curieux que cela puisse paraître, malgré certains collectages remarquables (Smithsonian Institute, Alan Lomax…), l’histoire du disque américain n’est pas vraiment traitée par les Américains eux-mêmes. « Ce n’est pas, dit Patrick Frémeaux, un pays d’histoire, surtout relativement récente. Sur beaucoup d’ouvrages et de nombreux thèmes, nous sommes d’inattendus “numéro un” des ventes aux USA… Certains chercheurs qui nous sont associés, tout comme des collectionneurs, ont permis de réaliser des volumes documentés. Car tous nos coffrets sont accompagnés de livrets, appareils documentaires critiques, qui se veulent de véritables études sur des thèmes ou des points de vue originaux. » Les musiques traditionnelles et populaires ont partout besoin d’être “renseignées” et mieux connues, mieux comprises dans leurs racines, leurs influences et leurs évolutions… La thèse de la diffusion maritime… En gros, historiquement, les médias ne se sont préoccupés – comme d’une nouveauté pour leurs bacs – des “musiques du monde”, dites aussi “world music”, que dans les années 80, avec Johnny Clegg et Sawuka par exemple. Mais le mouvement de découverte et de diffusion des musiques traditionnelles et populaires est aussi vieux que l’humanité. La théorie de Patrick Frémeaux est intéressante : « De notre côté, précise-t-il, nous nous sommes aperçus, d’un point de vue historique, que la fusion entre les cultures se manifeste surtout depuis que les transports maritimes existent. On peut ainsi lier les musiques du samba au Brésil, du son à Cuba, de la biguine à Fort-de-France, du jazz à la New-Orléans… au commerce triangulaire des XVII-XVIIIèmes siècles, celui qui menait d’un port européen à l’Afrique pour y échanger, contre de la pacotille (verroterie, tissus, rubans…), des humains, futurs esclaves, puis vers les Antilles ou l’Amérique pour les y vendre et acheter des produits exotiques (fruits, épices, fibres textiles, colorants…) qu’on revendait de retour à Bordeaux, en Guyenne ou ailleurs. Dans tous les cas de développement musical original, où les cultures africaines demeurent prégnantes, ce sont évidemment des ports qui sont concernés. Ils sont toujours, comme pour d’autres régions colonisées, ou comme pour le fado à Lisbonne, la base du métissage musical, qui n’est pas une invention récente. » Dans les coffrets country de chez Frémeaux, le sujet se trouve illustré de façon complémentaire : chacun peut se rendre compte, par exemple, que les musiques populaires des années 30-40 y reprennent les mêmes airs, avec des paroles de circonstances (histoires de cow-boys, de colons…), que des musiques irlandaises traditionnelles ou même des airs britanniques de salon ou de cour des XVI XVIIèmes siècles (comme celles que chantèrent les frère Deller). Le chanteur de “Ce cow-boy va-t-il revenir d’au-delà des plaines” reprend en se le réappropriant le thème de “Ce marin, perdu au-delà des mers, reverra-t-il sa patrie”… Des véhicules comme le chant, l’harmonica, instrument le plus facile à transporter sur soi dans une poche, le bandonéon des marins allemands… ont disséminé des canevas textuels et musicaux dans les ports du monde, selon les routes employées par les uns ou les autres. Puis l’Europe se ferma aux exotismes musicaux… « En retour, poursuit Patrick Frémeaux, on jouait de la musique hawaïenne à Berlin dans les années 30, de la biguine ou du tango à Paris… Mais, avec la Seconde Guerre Mondiale, notamment pour les raisons idéologiques et racistes, ces métissages vont disparaître rapidement ; la seule musique “de fusion” qui s’en sort alors, bien qu’elle soit critiquée, c’est le jazz. Et il aura fallu plusieurs décennies pour que la créativité de toutes les musiques urbaines et de métissages soit réécoutée, reconnue et replacée dans un statut qui pourrait aboutir, à travers nos productions et celles d’autres labels, à une discographie, une histoire des musiques au XXème siècle. Il y a encore 30 ans, cette histoire se limitait à un chemin qui menait de Wagner à Boulez et Stockhausen, en y ajoutant quelques traditions relativement méprisées de chansons et danses populaires parisiennes et urbaines en général. La créativité reconnue au jazz était méconnue ou méprisée pour les autres musiques. » En effet, même le tango n’avait droit alors qu’à la mention “divertissement exotique”, un “musette d’ailleurs”, et comme le musette sans réalité musicologique admise. Le nouveau statut du tango est une chose bien plus récente. Redonner un statut à ces musiques… Et pourtant, ces musiques, qui pouvaient être écrites (un facteur de reconnaissance pour l’académisme) – et même si elles ne l’étaient pas ! –, ont une qualité intrinsèque, du point de vue musicologique, qui est indiscutable, qui les rend passionnantes, mais qui a longtemps été ignorée. « C’est une des conséquences méconnues, poursuit Patrick Frémeaux, du trauma de la Seconde Guerre, qui a étouffé les métissages urbains de l’Entre-Deux-Guerres, moment de triomphe des musiques antillaises à Paris par exemple. » L’une des motivations des éditions Frémeaux & Associés est justement de revenir à ces fondements, à ces périodes d’épanouissement, pour évacuer le blanc de leur disparition d’après-guerre et recréer un lien, afin de faire valoir une richesse qui les justifie pleinement aujourd’hui. Il en est de même pour les traditions tsiganes : dans le grand cheminement de la “Gypsie route”, on va de Chine aux Saintes-Maries-de-la-Mer et jusqu’en Andalousie, et tout au long on retrouve des mélodies, des harmonies. « Certains de nos volumes, précise Patrick Frémeaux, prennent cette théorie comme base. » (C) TRAD MAGAZINE
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« L’Amérique s’est construite en chantant. ... » A. D. – La Nouvelle République
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« Cette poignée de rengaines sanglantes et désolées renvoie l’image d’une Amérique hyperréaliste.Naissance d’une nation Etats-Unis. Longtemps avant d’entrer en maison de retraite, les folksongs avaient des fourmis dans les jambes, une araignée au plafond et le feu dans le pantalon. Gens de sac et de corde, malfrats légendaires et filous insaisissables, les premiers héros du folk sont en cavale, sautant de blues en country et de pseudonyme en surnom avec un art consommé du brouillage de pistes. Ainsi Stackalee (ou Stagolee, ou Staggerlee), qui pour une sombre histoire de chapeau volé flingua un certain William Lyons un soir de décembre 1895 à Saint Louis, Missouri. Repris par à peu près tout le monde, de Jerry Lee Lewis à Tim Hardin et de James Brown à Bob Dylan, le blues qu’il inspira échoua récemment sur le Murder Ballads de Nick Cave. Mais longtemps avant que des thèses d’ethnomusicologie ne lui soient consacrées (ainsi que d’impressionnants articles de Greil Marcus, qui depuis son mythique Mystery trains traque les ramifications de la chanson avec un zèle confinant à l’obsession), Stackalee fut enregistré par Frank Hutchinson, un Blanc pommadé qui chantait comme le frère de Robert Johnson, dans une impeccable version providentiellement exhumée sur la nouvelle anthologie de Frémeaux & Associés. Fascinant foutoir. Une complainte irlandaise donne naissance à un blues, superbement chanté par Jimmie Rodgers, le patriarche de la country-music (Gambling barroom blues) ; la Carter Family découvre Rambling boy, où l’on devine à l’état d’ébauche la mélodie du célèbre Lost highway, immortalisé plus tard par Hank Williams ; la première chanson, The Coo coo bird, éclipse les interprétations qu’en ont données Janis Joplin et Kristin Hersh. Sur les (belles) photos du livret, des familles endimanchées posent avec une raideur hiétatique, une hutte de trappeur perdue au fond des Appalaches respire la quiétude sylvestre. Images idylliques, mais les paroles de ces chansons pouilleuses (conditions d’enregistrement radicalement rustiques) et admirables (les voix célestes de la Carter Family) détaillent des vies brisées par un labeur usant (Nine pound hammer) et des passions amoureuses s’achevant dans le sang (Frankie and Johnnie). Cette Old time country music est la voix d’une nation à peine sortie de l’adolescence et déjà esquintée ; les tourments qu’elle exprime sont le meilleur des antidotes à la nostalgie d’un âge d’or fictif qu’entretient aujourd’hui la ville de Nashville. » Bruno Juffin – Les Inrockuptibles
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« Folk Songs “Old Time Country Music”, voilà un double CD, complété d’un livret (livre ?) qui raconte les débuts d’une histoire bien actuelle car elle se renouvelle encore aujourd’hui. Les esquisses de la folk music américaine (de 1926 à 1944) sont quasiment toutes présentes sur ce coffret, à l’importance qui n’est pas seulement archéologique. Chansons qui tiennent toujours la route (beaucoup sont toujours reprises) et qui étaient à l’origine d’un tas de choses (le protest-song date bien des années trente ; la guerre du Vietnam, c’était bien après…). Cette mine musicale pousse à la redécouverte et à la relecture de l’histoire des USA, et on en oublie bien des clichés à son écoute. Tout comme aujourd’hui, le blues n’avait pas de couleur, et la souffrance qui l’engendrait était le fait de pauvres trimmers de toutes races (un duo se nomme même les “Two Poor Boys”). Les chansons de cette époque, magnifiquement conservées sur ces CD, tenaient seules ; avec une instrumentation minimale, et leur puissance évocatrice est toujours là. Leadbelly, Woody Guthrie, la Carter Family sont présents sur cette magnifique introduction. Ils sont les plus connus, mais bien d’autres méritaient de passer à la postérité. Pour certains, c’est en partie fait, grâce à ce coffret précieux. » Eric Tandy – Guitarist
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« Après Country, Westenr, Western Swing et Blues, Gérard Herzhaft éclaire les musiques des campagnes américaines sous un nouvel angle. En très gros, se trouve ici illustrée la quête d’une tradition musicale authentique de l’Amérique populaire qui, pourchassée dès le début du siècle par des collecteurs chevronnés, inspira le folk boom des années 60. On entendit alors s’élever sur les campus en révolte la old time music. On lui fit chanter le retour à la terre, la non-violence, l’antifascisme, l’antiracisme, les droits sociaux, voire les vertus du haschisch et la liberté sexuelle… Ce qui peut paraître bougrement suspect si l’on songe qu’il s’agissait là de la musique des péquenots du Sud (hillbillies), furieusement racistes et foncièrement réactionnaires. Herzhaft décrit comment on en vint là, éclaircissant assez bien, en onze petites pages de livret, une réalité inextricable où les Noirs chantent comme des rednecks et vice-versa. A entendre les envoûtants Coo Coo Bird par Clarence Ashley, East Virginia par Buell Kazee, Pretty Polly par Dock Boggs, Midnight Special par Leadbelly ou même les harmonies plus policées des Delmore Brothers sur Careless Love, on se dit que des hommes qui chantaient si tendrement ne pouvaient pas être foncièrement mauvais, et l’on comprend que la bonne âme de Pete Seeger ait succombé à l’écoute de ces voix bouleversantes. » Franck Bergerot – Le Monde de la musique
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Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    THE COO COO BIRD
    CLARENCE ASHLEY
    ASHLEY ASHLEY
    00:02:57
    1929
  • 2
    NINE POUND HAMMER
    MONROE BROTHERS
    BILL MONROE
    00:02:12
    1929
  • 3
    JOHN HENRY
    TWO POOR BOYS
    JOE EVANS
    00:02:46
    1931
  • 4
    EAST VIRGINIA
    KAZEE BUELL
    KAZEE BUELL
    00:03:01
    1929
  • 5
    TWO WHITE HORSES
    TWO POOR BOYS
    JOE EVANS
    00:02:53
    1931
  • 6
    THE MOUNTAINEER S COURTSHIP
    ERNEST V STONEMAN
    ERNEST V STONEMAN
    00:02:42
    1926
  • 7
    I WISH I WAS A MOLE IN THE GROUND
    BASCOM LAMAR LUNSFORD
    BASCOM LAMAR LUNSFORD
    00:03:21
    1928
  • 8
    GREENSLEEVES
    THE TWENTIETH CENTURY MINSTREL
    RICHARD DYER
    00:02:28
    1944
  • 9
    MY LONG JOURNEY HOME
    MONROE BROTHERS
    BILL MONROE
    00:02:26
    1936
  • 10
    SALTY DOG
    MORRIS BROTHERS
    ZEKE MORRIS
    00:01:57
    1938
  • 11
    TRAIN CARRY MY GIRL BACK HOME
    MORRIS
    MAINER WADE
    00:02:23
    1937
  • 12
    BROWN S FERRY BLUES
    SAM MC GEE
    SAM MC GEE
    00:03:32
    1934
  • 13
    RAMBLING BOY
    CARTER FAMILY
    A P CARTER
    00:02:51
    1941
  • 14
    KEEP ON THE SUNNY SIDE
    CARTER FAMILY
    A P CARTER
    00:02:50
    1927
  • 15
    RAILROAD BILL
    WILL BENNETT
    WILL BENNETT
    00:03:00
    1929
  • 16
    ALABAMA BOUND
    HARVEY HULL
    HARVEY HULL
    00:02:58
    1927
  • 17
    IN THE PINES
    TOM DARBY
    TOM DARBY
    00:03:15
    1927
  • 18
    BIRMINGHAM JAIL (ON A MONDAY)
    TOM DARBY
    TOM DARBY
    00:03:11
    1930
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    ROLL IN MY SWEET BABY S ARM
    MONROE BROTHERS
    BILL MONROE
    00:02:28
    1936
  • 2
    POOR BOY
    GUS CANNON
    GUS CANNON
    00:02:53
    1927
  • 3
    PRETTY POLLY
    DOCK BOGGS
    DOCK BOGGS
    00:03:02
    1927
  • 4
    MIDNIGHT SPECIAL
    LEADBELLY
    HUDDIE LEDBETTER
    00:03:08
    1934
  • 5
    900 MILES
    WOODY GUTHRIE
    WOODY GUTHRIE
    00:02:31
    1944
  • 6
    STACKALEE
    FRANCK HUTCHISON
    FRANCK HUTCHISON
    00:03:07
    1927
  • 7
    HENRY LEE
    DICK JUSTICE
    DICK JUSTICE
    00:03:29
    1929
  • 8
    THE WAGONER S LAD
    KAZEE BUELL
    KAZEE BUELL
    00:03:06
    1928
  • 9
    WILLIE MOORE
    RICHARD BURNETT
    RICHARD BURNETT
    00:03:16
    1927
  • 10
    GREENBACK DOLLAR
    EDDIE NOACH
    EDDIE NOACK
    00:02:22
    1945
  • 11
    LITTLE RED SHOES (WHO S GONNA SHOE YOUR PRETTY LIT
    MONROE BROTHERS
    BILL MONROE
    00:02:59
    1936
  • 12
    FRANKIE AND JOHNNIE
    JIMMIE RODGERS
    JIMMIE RODGERS
    00:02:53
    1929
  • 13
    GAMBLING BARROOM BLUES (ST JAMES INFIRMARY)
    JIMMIE RODGERS
    JIMMIE RODGERS
    00:03:25
    1932
  • 14
    WHITE HOUSE BLUES
    CHARLIE POOLE
    CHARLIE POOLE
    00:03:32
    1926
  • 15
    DOWN SOUTH BLUES
    DOCK BOGGS
    DOCK BOGGS
    00:03:08
    1927
  • 16
    CARELESS LOVE
    BROTHERS DELMORE
    RABON DELMORE
    00:02:26
    1938
  • 17
    RAINING ON THE MOUNTAIN
    BROTHERS DELMORE
    RABON DELMORE
    00:02:35
    1940
  • 18
    HESITATION BLUES (CURLY HEADED WOMAN)
    RICHARD BURNETT
    RICHARD BURNETT
    00:03:08
    1927
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