« Comme une voix d’outre l’ombre… » par SNES éducation

« La nouvelle était tombée. Un mois d’avril 2011– le 8 exactement, – meurtrier, forcément meurtrier, surtout pour un trompettiste de jazz âgé de 55 ans, François Chassagnite. Cet album, « François Chat ssagnite », il l’avait enregistré en 2010-2011 et il était, en ce mois d’avril, à la recherche d’un label. Pas évident. Il a fallut Frémeaux et associés pour nous permettre de l’entendre, une dernière fois sans doute. Siné en a dessiné la pochette et Pascal Anquetil a pris soin des notes, des notes personnelles d’un ami à un autre ami. Pour refuser l’absence. D’autant que le trompettiste s’est fait, comme beaucoup de ses prédécesseurs, chanteur. Comme une voix d’outre l’ombre pour un album qui laisse percer d’autres promesses. Il chante en français et en anglais pour redonner aux standards leur jeunesse, pour retrouver d’autres voix, celle de Clifford Brown en particulier, mort à 26 ans en juin de cette année – lointaine et proche – 1956. Il est ici en compagnie de quelques guitaristes qui comptent ou compteront, Michel Perez un peu trop ignoré, Jean-Paul Florens et le nouveau venu, niçois, Olivier Giraudo. Jean-Pierre Arnaud, batteur et Sylvain Romano, bassiste, apportent le soutien nécessaire au leader et à ses guitaristes. Philippe Maillard, trompettiste, vient prêter main forte pour le dernier thème – « Beautiful love » - pour un « chase » avec le chat ssagnite, entre trompette ouverte et trompette bouchée. Sans bouder son plaisir, il faut quand même dire que la volonté de rester dans les rythmes de Bossa Nova d’un côté et des ballades de l’autre, peut susciter de légères langueurs de la part de l’auditeur. Sans que cette sensation soit forcément désagréable. Tout dépend de son humeur du moment. Comme pour Chet Baker qui lui sert ici de point de repère. »
Par Nicolas BENIES – SNES EDUCATION