« D’authentiques chefs-d’oeuvre » par Chorus

Pour sa rentrée à l’Etoile, en janvier 1952, Charles Trenet renoue avec le one-man show mais en choisissant cette fois la formule du piano. Au clavier, Albert Lasry, celui qui conduisait l’orchestre d’accompagnement dans ce même théâtre, le 14 septembre de l’année précédente vol. 7, cf. Chorus 53, p.50. Deux mois de triomphe avec 25 cm live à la clef. Une innovation en ces débuts du microsillon français! La prouesse technique avait malgré tout ses limites : une dizaine de titres (Mon vieux ciné, Papa pique, Que reste-t-il de nos amours ?, La Mer…) manquaient à l’appel. La présente intégrale répare cet « oubli ». Pour le reste, d’authentiques chefs-d’œuvre – L’Ame des poètes, La Folle Complainte, Une noix, présentés alors en nouveautés – côtoient des tubes d’avant-guerre comme Y a d’la joie ou Mam’zelle Clio. Entrecoupé de textes de liaison en peu longuets, pas toujours inspirés, ce récital demeure néanmoins une leçon de music-hall. A l’ancienne, Trenet captive son public avec apparemment peu de moyens. A le réécouter, on s’aperçoit que les vedettes des années 1950 maniaient encore l’art difficile de la diction, hérité de l’école du caf’conç. Autre originalité, la BO du nanar Bouquet de joie (où Trenet joue son propre rôle), avec un titre éponyme qui ne figure pas dans l’intégrale des textes parue en 1993, chez Plon. Serge DILLAZ - CHORUS