« D’honnêtes gens » par Lire

Contemporain de Maupassant, Octave Mirbeau partage avec l’auteur de Boule de suif un immense talent de conteur. Comme si le pessimisme et l’écoeurement devant le monde mettaient ces deux normands dans une verve semblable. Les points communs abondent en effet chez ces deux nihilistes. Et les lecteurs de Lire qui se sont procurés les enregistrements (Gallimard) des nouvelles de Maupassant lues par Robin Renucci compléteront judicieusement leur bibliothèque sonore avec Le journal d’une femme de chambre d’Octave Mirbeau. « Chapitre un », annonce celle qui, en 2000, reçut le César de la meilleure actrice. C’est comme si elle donnait le nom de la première serrure par laquelle Octave Mirbeau regarde le beau monde. Les Lanlaire, chez qui Célestine, la femme de chambre, est employée, sont « d’honnêtes gens ». Il faut le dire vite. Ces honnêtes gens sont « plus infâmes que la canaille ». Jérôme SERRI – LIRE