Des enregistrements de qualité par QdN (Presse scientifique canadienne)

- Au cours de vos quarante ans d'activité, la pollution sonore s'est grandement accrue. Comment Faites-vous pour obtenir des enregistrements de qualité dans de telles conditions? - L'évolution de la pollution sonore depuis mes débuts est épouventable. Par exemple, dans le Jura, à cause des avions qui transitent par Genève, on ne peut plus travailler. Certes, on peut avoir recours au filtrage, mais ce n'est pas miraculeux. Au décollage, un avion  produit un son multi-fréquences de 20 à 158000 hertz. Dans de telles conditions, on ne peut rien filtrer du tout. En revanche, s'il vole à 10000 mètres, il n'émet plus que des sons graves et il n'y a pas de problèmes. Si les fréquences ne sont pas les mêmes, si elles ne se chevauchent pas, on peut très facilement isoler le chant de l'oiseau en studio. Il y a quelques années, j'étais allé spécialement en Suisse pour enregistrer le tichodrome échelette. Au moment de commencer l'enregistrement, un convoi de 150 chars de l'armée suisse est passé. Ca a duré une heure, et pendant une heure le tichodrome a chanté. Quand les chars ont cessé de défiler, le tichodrome est parti. Avec des bons filtres, j'ai tout de même réussi à obtenir un enregistrement correct. David REGAZZONI - QDN