« Etre Chateaubriand ou rien » par la Revue Lire (Prix Lire 2012)

Le voyageur qu’il fut, l’écrivain qu’il demeure, l’homme d’Etat qu’il se plaît d’avoir été, voilà les trois angles sous lesquels Chateaubriand interroge son temps et sa vie, hanté par la fin de toute chose. Qui écoutera ces extraits lus par Daniel Mesguich se demandera pourquoi se précipiter sur une nouveauté littéraire quand cette lecture magistrale efface aussi nécessairement qu’injustement tout autre livre. Dès les premières phrases, on est visité par l’enthousiasme du jeune Hugo : « Etre Chateaubriand ou rien ». Bien sûr nous aimons la fresque qu’il brosse de son époque, une des plus terribles et des plus glorieuses de notre histoire. Bien sûr nous nous émouvons à la vue des plis dont il assombrit le front de son autoportrait. Mais par-dessus tout, nous adorons sa prose somptueuse dont il sait faire briller la lumière jusque dans ses pages les plus noires. On lui a reproché de prendre ses aises avec l’exactitude des faits ? Mais ne faut-il pas être soucieux d’autre chose pour oser écrire : « Il ne me reste qu’à m’asseoir au bord de ma fosse, après quoi je descendrai hardiment, le Crucifix à la main, dans l’Eternité ». REVUE LIRE (PRIX LIRE 2012)