« Hommage à Félix Valvert » par Ragga Magazine

S’il y a bien une époque où l’on avait envie de danser c’est certainement après la seconde guerre mondiale. Ça se passait à la Coupole le célèbre dancing, avec des costards croisés ou à martingale, panama sur la tête et lait fraise à la pression (le club Med’ de Jerba n’existait pas encore). Plus sérieusement, Félix Valvert joue la musique que le papy boom actuel qui nous arrive de Cuba recycle depuis une décade. Sauf que l’enregistrement présent restitue cette musique dans le temps où elle a été créée avec ses auteurs privilégiés. Et non cinquante ans plus tard avec des relents d’opportunisme dont on pourrait, à loisir, gloser ad vitam. C’est une fois de plus le mérite des archives qui renvoient aux poubelles les plagiats a posteriori susnommés. Bien sûr, il faut, en auditeur consciencieux, dépasser les standards acoustiques de l’époque. Mais ce sont aussi ces conditions particulières qui ont façonné cette musique. On retrouve donc sur ce disque les danses comme la rumba, la guaracha (danse plus lente dont la mélodie et l’harmonie est basée sur un arpège en croches et sans accent) et autre boléro qui sont des cousins du son et autres musiques basées sur le tumbao et la clave. Une petite samba se glisse au milieu de tout ça. Rendons bien sûr hommage à Félix Valvert, musicien des Antillles dites « francophones » qui fut l’ambassadeur dans notre métropole de ces sonorités épicées et chaleureuses.
B.D. – RAGGA MAGAZINE