« Humour, poésie et autodérision font bel et bien partie de l’ADN régional » par L’Alsace

« Ah, l’Alsace : son folklore, ses fêtes, ses danses, ses hymnes, son humour… Un coffret vient rendre justice au patrimoine culturel alsacien et à ses multiples déclinaisons musicales. Vous reprendrez bien un peu de kouglof ? Hopla geiss !
Spécialisé et unanimement reconnu pour son travail de préservation du patrimoine sonore à l’échelle planétaire, le label Frémeaux & Associés s’intéresse enfin à ce petit morceau de France de l’est, où l’on parle encore une langue parfois intraduisible : l’Alsace. Le contenu de cette anthologie a été rassemblé par Jean-Baptiste Mersiol, artiste bas-rhinois aux multiples talents, qui enregistrait il y a peu aux mythiques studios d’Abbey Road à Londres. Bref, ce fan des Beatles -qui apparaît ici en compagnie du groupe rock Bredelers sous le pseudonyme Mr Bretzel- s’est penché sur la riche histoire de sa région aux très nombreuses facettes. Et l’on imagine à quel point cette éclectique sélection de 44 titres a dû faire l’objet d’un choix plus que cornélien, afin de restituer ce « drame alsacien » épicé de mélanges entre cultures germaniques et françaises. Femme libérée ou Sur le premier CD, large place est accordée aux musiques traditionnelles. Sont ainsi exhumés les airs folkloriques enregistrés dans les années 50 par Les Cigognes d’Alsace, Charly Schaaf, Fischer Kapell, les Joyeux Strasbourgeois ou le groupe de Hochfelden. Du typique de chez typique !
Le second disque fait état d’une scène alsacienne bien vivante et en constante évolution. Les incunables du répertoire y sont gravés à jamais : Albert (de la vallée de Munster) par Patrick Breitel, le Pop’Art Mit Bart de Roger Siffer saisi en public, le Schessdidi boogie-woogie de Germain Muller, l’excellent cru du Gewurztraminer Blues de Dédé Flick, et même Schieb mehr doch, la version alsacienne de Femme libérée adaptée par Huguette Dreikaus & les Copines. Humour, poésie et autodérision font bel et bien partie de l’ADN régional. JB Mersiol le souligne haut et fort : « La musique alsacienne ce n’est pas de la Umpapa, c’est bien plus que cela, c’est une identité unique qui révèle bien des joies et des souffrances ». Dàs ìsch wohr ! »
Par Auguste ADRIEN – L’ALSACE