« Il transforma l’essai avant tout le monde » par Paris Move

« Né un 6 juillet 1925 à Highland Park (Michigan), Bill Haley mourut demi-fou à Harlingen (Texas) le 9 février 1981. «Nous utilisons des instruments country & western, nous jouons des airs rhythm n’ blues, et le résultat est de la musique pop» notait-il en exergue d’un recueil de ses partitions en 1955. «Cet abruti n’était même pas capable de mettre un nom sur sa musique» écrivit à son sujet Nick Tosches dans son fameux ouvrage «Héros Oubliés Du Rock n’ Roll». S’il s’avérait l’aîné de près de dix ans d’un certain Elvis Aaron Presley (et bien qu’il n’en approcha jamais le charisme), ce bon vieux Bill n’en ouvrit pas moins la route à ce dernier. Précurseur, il fut non seulement l’un des tout premiers à proposer des titres issus du répertoire noir à destination d’un public blanc (poursuivant ainsi ce que les pionniers du western-swing avaient initié), mais il transforma surtout l’essai avant tout le monde. Un an avant qu’Elvis ne rencontrât ses premiers succès, Haley avait en effet déjà écoulé plus d’un million de son propre Rock Around The Clock (il s’en serait vendu plus de 27 millions d’exemplaires depuis). Si les labels Rollercoaster et Bear Family ont largement documenté ses débuts country, ce coffret met en perspective l’évolution du bonhomme en 73 titres commentés par Bruno Blum, avec la pertinence qu’on lui connaît. Depuis les amusants «Yodel Your Blues Away» jusqu’aux exotiques «Chick Safari» et «Spanish Twist», ce recueil n’omet heureusement pas les classiques («See You Later Alligator», «Shake, Rattle And Roll», «Rock-a-Beatin’ Boogie»…), mais permet en outre de découvrir d’autres facettes d’un personnage à l’évidence bien plus subtil et intéressant qu’on ne l’a décrit. »
Par Patrick DALLONGEVILLE – PARIS MOVE