« La fine fleur de la chanson française » par La Croix

L’un était fils du Midi (il est né en 1907 à Aix en Provence) ; l’autre fille de « titi » (elle a vu le jour à Paris en 1894). Le premier fut l’élève d’Yvette Guilbert et travailla la respiration avec un brahmane de Pondichéry ; le seconde servit de modèle à Edith Piaf qui lui « vola » Mon légionnaire. Lui, c’est Jean Lumière, « monsieur Charme », au répertoire nostalgique qui fait chavirer les cœurs. Elle, c’est Marie Dubas, héritière d’Yvette Guilbert. Tous deux  comédiens avant de prendre place parmi la fine fleur de la chanson française d’avant-guerre, font l’objet de compilations dont se délecteront les connaisseurs. Celui-là y chante Parlez-moi d’amour, Fermons nos rideaux, Vous êtes si jolie, La petite Eglise. Celle-ci s’y révèle artiste inclassable, tour à tour fantaisiste (Ah, le tango stupéfiant !), dramatique (Le fanion de la légion), diseuse (la prière de la Charlotte, de Jehan Rictus)… Avec, en outre, un récital inédit en Suisse où elle avait été contrainte de s’exiler pendant la guerre pour cause d’antisémitisme de Vichy. D.M. – LA CROIX