La part belle aux belles mélodies. par On Mag

"Place aux trois temps avec le cinquième CD de cette anthologie. On arrive à la valse et l’on change d’instrument. La cabrette des Auvergnats de Paris sera remplacée par l’accordéon des immigrés italiens, non sans difficultés, les immigrés étant (la connerie n’a pas d’âge ni de nationalité) des gens dangereux pour ceux qui sont en place. Ce CD reprend les titres des années vingt et trente. Une période où deux écoles vont s’affronter, celle de l’accordéon vulgaire, désaccordé et poissard, héritier des bals de mauvais garçons, et celle du bel accordéon, brillant, plus aérien qui admet que le banjo (joué par un débutant à l’orthographe hésitante, un certain Jiango Renard) cède la place à la guitare, que la pissotière (le porte-voix) soit remplacée par le micro, que la cadence bien marquée, sautillante et vibrante, devienne fluide et que le swing musette conquière ses lettres de noblesse, avec Gus Viseur, par exemple. Avec la présence impressionnante des guitaristes comme la famille Ferret (écoutez le départ de « Brise napolitaine », avec Baro au manche), ou Gusti Malha dans la superbe « Valse des niglots ». Cette période voit les deux écoles se disputer les faveurs du public qui, bien des fois, n’a pas le meilleur goût. Mais le choix effectué par Franck Bergerot, sans ostracisme, fait la part belle aux belles mélodies."
par Michel BEDIN - ON MAG