Le livret, intelligent, et pas faux-derche pour un sou, raconte cela clairement par On-Mag

"Le neuvième volume, consacré au calypso, commence, et c’est justice, parce que c’est lui qui lui fit faire le tour du monde, par Harry Belafonte (« Day-O » et « Man Smart »). Il est suivi par la plage historique des Andrews Sisters (« Rum and Coca Cola ») qui ne s’avouait pas calypso, mais en était bien un. En effet, la caractéristique des calypsos était d’être des chansons caribéennes en anglais, avec paroles à double sens, coquines souvent (« A Conch ain t got no bones » - Y’a pas d’os dans une conque), traitant de la vie sur la plage à l’ombre des palmiers, avec nanas en pagne (ou sans) et boissons alcoolisées. Ou avec beaux gigolos musclés dans la version féminine (« Big Bamboo »). Inconscience de l’époque, ces chansons ne voyaient aucun mal à ce que les Antilles soient le bordel des Américains puritains, mais faux-jetons. Le livret, intelligent, et pas faux-derche pour un sou, raconte cela clairement et montre combien, paradoxalement, le calypso s’inscrivait dans la lutte pour les droits civiques des Noirs aux Etats-Unis (Black is Beautiful). Non sans mal. Ainsi, la belle Josephine Premice, qui avait épousé, horreur, un Blanc et qui dut s’exiler six ans à Rome. Elle chante ici « Sweetie Joe »et « Chicken Gumbo ». Bonne idée que d’avoir mis deux airs de calypso joliment chantés par Robert Mitchum, ainsi que le « Je peux pas travailler » du cher Boris Vian, par Henri Salvador, tout à fait dans le ton général du CD."
par Michel BEDIN - ON-MAG