« Le plus latino de paris » par Marianne

En 1926, Félix Valvert, né à Basse-Terre (Guadeloupe) en 1905, flûtiste au sein d’un groupe amateur, les Chacha Ti-garçons, offre la biguine au public parisien. Un bonheur. Cinq ans plus tard, le voilà chef d’orchestre au cabaret Les Antilles, rue d’Odessa. Commentaire publié dans les guides des plaisir à Paris : « Au fond d’une cour moyenâgeuse, une grande salle où l’on rencontre les plus beaux spécimens de la race noire ». Merci pour eux. Après un crochet par le Palm Beach de Cannes, il est au Melody’s Bar, à Pigalle, auprès du pianiste Cubain Oscar Calle. Une nouvelle ferveur, qui le propulse en 1937 au dancing de La Coupole, temple des musiques Cubaines. Février 1944 : Valvert enregistre deux rumbas avec l’orchestre typique du hot-club colonial. Deux rumbas avec lesquelles un producteur-historien a eu l’excellente idée d’ouvrir un album consacré au Guadeloupéen le plus latino de Paris. Les morceaux qui suivent ont fait la joie des clients du dancing Mimi Pinson, sur les Champs-Élysées, et du Roméo, boulevard Saint-Germain, au temps où la musique afro-hispanique s’épanouissait entre la tour Eiffel et les tropiques. Bongos, claves et maracas ont la douceur des îles et la cadence de l’Afrique. Valvert s’est éteint en 1995 mais Cannes, Trouville, Saint-Moritz, Lausanne et Juan-les-Pins frémissent encore de son passage, voilà un demi-siècle.
F.P. - MARIANNE